Mes années primaires

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Onze ans plus tôt...

Aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon frère. Il aura ses quatorze ans dans quelques heures et j'ai juste hâte de lui donner son cadeau.
Je n'ai effectivement, pas fermé l'œil de toute la nuit car je me suis remémorée de toutes mes plans d'action.
Il y aura ses amis et cette fille dont il a le béguin... une certaine Becky. La plus jolie de sa classe selon lui. J'ai d'ailleurs, hâte d'être en sixième rien que pour voir à quoi ressemble leur lycée.
Mais bref. C'est un très bon public.
Je suis sûre qu'il m'en voudra jusqu'à la fin de ses jours pour ce que je vais lui faire, mais au moins il s'en souviendra. Et c'est mon objectif! Que mon cadeau lui marquera à vie.

Maman et papa ont réunis tous les tables dans le jardin.
Ils m'ont demandé de l'aide mais je leurs esquive. Aujourd'hui je ne peux malheureusement pas les aider. Même si c'est le jour où ils ont le plus besoin de moi.
Je prends mon skateboard dans le jardin et court pour les fuir.
Mais je me cogne sur quelqu'un.
La personne tente de me relever et je me perds dans ses yeux, d'un vert profond qui me noie aussitôt.
- Ça va? Murmure-t-il.
- Oui. Dis-je, en me raclant la gorge.
- Tu vas où comme ça, fillette?
Il a remarqué que j'avais un skateboard à la main.
- Voir ma grand-mère.
Nous parlons tous deux comme des inconnus mais je m'en fiche. Il a décidé de ne plus être mon ami. Tant pis pour lui.
Je le double alors, et il m'interpelle.
- Kendla... Jolie salopette. Rajoute-t-il, en passant une main dans ses cheveux bruns mal coiffé.
Je lui réponds par un sourire et quitte la pièce en relâchant tout l'air que j'ai gardé dans mes poumons pendant sa présence.

J'enviais trop mes copines qui avait leur grands-parents à l'autre bout du monde, c'était une excuse valable pour pouvoir voyager.
La mienne, elle se trouvait à l'autre bout de la rue. Je n'ai donc, pas d'excuse valable pour voyager.
Paris reste ma destination number one.
Un jour j'irai là bas et je deviendrai styliste, mannequin ou encore rédactrice de mode.
Grand-mère ouvre sa porte et n'est pas surprise de me voir. Elle connaît déjà mon plan.
- Le colis est prêt! Dit-elle, en m'apportant une boîte sacrément lourde.
- Merci Grand-mère! M'exclamé-je, avant de quitter les lieux.
- J'arrive ce soir.
Je la salue alors, et m'en vais, en roulant sur le trottoir, le colis en main.
Il n'était plus que la touche final.

Je monte dans le grenier et me retrouve encore une fois, nez à nez avec Cooper. Je bloque automatiquement ma respiration. Ne me demandez pas pourquoi!
- Ah t'es là. Dit-il, en faisant mine de chercher quelque chose.
- Oui. Toi aussi, t'es là.
C'est évident.
- Tu me fais la tête?
- Oui. Je t'ai rayé de mon cahier de souvenir.
Ses yeux s'agrandissent, vexé.
- J'espère qu'un jour on deviendra ami.
- Non.
- Pourquoi ?
- Je te déteste Cooper. Maintenant dégage.
Je le pousse hors du grenier et me mets au boulot.
Il ne s'en va pas et reste là, à me fixer.
- Eh! Gamine... Un jour tu comprendras que j'ai grandi et que je ne peux plus jouer à la dînette avec toi.
- Un jour tu comprendras qu'on ne lâche pas ses amis comme ça, du jour au lendemain.
Il ouvre sa bouche puis la referme, avant de quitter la pièce.

Je te déteste CooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant