Mes années collèges

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Six ans plus tôt...

- Soirée pyjama ! S'exclame mon frère à son ami.
J'observe ces deux cons du haut de l'escalier, armés de leur Nintendo, jalouse que mes parents ne m'autorise pas à en faire avec le peu d'amie que j'ai.
Pourquoi les parents sont-ils toujours aussi exigeants avec leur fille?
C'est discriminant. Râlé-je, en voyant que Cooper a emmené son sacoche contenant ses affaires pour le week-end, déposé sur son épaule.

Ce soir mes parents vont sortir pour fêter la promotion qu'a eu mon père. Ce qui veut dire que je vais devoir être confronter à ces deux nazes.
Mon regard désespéré s'attarde sur le beau visage de ce dernier, qui sourit à mes parents comme s'il s'efforçait d'être heureux. Ou c'est peut-être le fruit de mon illusion.
Je ne sais pas.
Je m'éloigne alors de l'escalier remarquant que ça fait un bout de temps que je le dévisage.

Une fois dans ma chambre, je dessine déjà mes créations dans l'espoir qu'un styliste renommé les aperçoit.
- Chérie. Tu pourrais m'aider à enfiler ma robe s'il te plaît.
Ma mère entrouvre la porte de mon auberge, et je me relève de la moquette pour la suivre.

- J'ai laissé quelques billets sur la table de la cuisine pour que vous puissiez vous commander une pizza. Dit-elle, alors que je zip sa robe rouge sang.
Elle est magnifique. Dommage que je n'ai pas hérité de sa beauté.
- Et sois courtois avec ton frère et Cooper, s'il te plaît. Ajoute-elle.
- Ne t'inquiète pas. Je m'enfermerai dans ma chambre, façon.
Je finis d'aider ma mère à fermer sa robe et à lui passer son collier, pour ensuite l'accompagner dehors, suivies de mon frère et de Cooper.

Lorsque l'on n'entend plus le vrombissement du moteur de la voiture de mes parents.
Un sourire diabolique se dessine sur le visage des deux crétins.
Je crains déjà le pire.
Je les contourne donc, et me réfugie dans ma chambre.

« Modjo- Lady »
J'actionne le bouton et le son comble déjà le silence qui a régné dans ma chambre, quelque minute plus tôt.
Sur le son je balance mes bras, ensuite mes hanches puis tout mon corps.
J'attrape ma brosse à cheveux et chante faussement les paroles.
Tournoyant dans tous les sens, balançant mes cheveux au rythme de la musique, je savoure ce moment unique où seule moi-même puisse voir ma folie.
Enfin, avant que je n'entende des rires derrière moi.
J'arrête net la musique et voit Cooper me filmer avec son nouveau smartphone qui est l'iPhone 1 il me semble, faisant le buzz sur les réseaux.
J'attrape alors une paire de basket pour le lui lancer mais cela ne l'a pas atteint.
Mon frère qui est derrière lui, l'a reçu en pleine figure et se recroqueville de douleur.
Mais je m'en fous, ma seule préoccupation c'est cette vidéo qui va sûrement circuler dans tout le lycée d'ici Lundi. Et j'ai horreur qu'on parle sur moi.
- Hé Kendla! Attrape-Moi. Explose-t-il de rire, comme un gamin, alors que je suis déjà à sa poursuite.
- Je te hais! Hurlé-je, en sautant sur lui pour attraper sa main qui maintient l'iPhone.
- Si tu casses mon phone, je vais devoir demander une facture à tes parents. Dit-il, plus ou moins sérieux.
Sachant que c'est cher, j'arrête donc mes mouvements, en plus d'être fatiguée.
Je suis au bord des larmes et n'en peux déjà plus de lui.
- eh bien garde cette vidéo! Partage-le à tout le lycée... dis-je d'une voix à peine audible, cachée par mon sanglot.
- t'inquiète. Je garde ça pour moi. Rit-il.

C'est définitif, je le hais!

Après que le livreur de pizza soit passer, nous avions mangé dans la chambre de Steeve. Si maman savait que l'on a dîner dans la chambre de mon frère, elle aurait déjà fait une crise d'épilepsie.
Maniaque, elle ne supporte pas voir ne serait-ce que des miettes de nourriture sur la moquette.
- Vous ne sortez pas ce soir? Demandé-je, après avoir terminé ma dernière part.
- Quoi? Tu veux sortir? S'exclame Cooper d'un ton enjôleur alors que je lève les yeux au ciel.
- Je pensais vous aviez eu d'autre plan avec vos copines. Dis-je amèrement.
- Nous avions dû annuler. Ajoute mon frère. Maman ne voulait pas qu'on te laisse seule à la maison.
- j'ai quinze ans voyant! Râlé-je.
- T'as vu qu'on est là pour te protéger princesse carotte. Blague Cooper, à qui on ne lui ait pas adressé la parole.
- Ferme-là.
Je me lève aussitôt et quitte la chambre pour éviter que ça se finisse en clash.

L'eau caresse ma peau pâle, mouillant à son passage mes cheveux roux.
Je suis la rouquine de Kate White, on dit. Personne n'a jamais été roux dans ma famille maternelle. Cette couleur, c'est plutôt mon arrière grand-mère paternelle qui me l'a transmise.
Quant à mon frère, lui, c'est le beau blondinet et populaire qui fait rêver à certaines.
Beurk!
Je prends le savon et me passe sur le corps en savourant l'odeur. Jusqu'à ce qu'on ouvre à la porte.
Rouge de honte, je hurle à travers la vitre de la douche.
Heureusement, celle-ci est flou donc ne dévoile que ma silhouette, mais dans tous les cas c'est une silhouette nue et ça me dérange.
- Désolée... bafouille la voix de Cooper, avant de s'éclipser.
- Il veut me violer ou quoi. Grogné-je, en prenant aussitôt ma serviette pour me diriger vers ma chambre.
****
Le noir total envahit mes yeux. J'ignore si j'ai les yeux fermés ou les yeux ouverts mais ce que je sais c'est que je dors et que dans mon sommeil j'entends des cris lointains. Des cris horrifiés. Des cris de peur. Les cris de Cooper.
Je ne sais pas si je dois aller à sa rescousse ou si je dois rester sur mon lit.
La crainte m'envahit aussitôt.
Les cris s'atténuent au cours du temps, quitte à disparaître la minute d'après.
Le calme reprend et mes muscles se détend.
Mais ce n'est pas fini.
J'entends le grincement d'une porte. Ma porte?
Il faut que je quitte ce rêve. Ça me fait peur.
Mais je n'ai pas pu, car je sens maintenant un corps à côté de moi.
Mon instinct dit que c'est Cooper, c'est pour ça que je ne panique pas.
Je m' approche du corps et m'appuie sur la poitrine afin de sentir le parfum agréable de celui-ci.
Sa main frôle mes cheveux noués et ça m'apaise beaucoup.
Je me serre contre son torse et entends notre respiration haletante.

Finalement le rêve, ne fait pas si peur comme je l'aurais imaginé, mais il est dégoutant.
Moi dormir avec Cooper? '
Pouah!

Je te déteste CooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant