Tromperie

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En rentrant à la maison, j'aperçois Cooper sur le bord du balcon.
Il a vraiment l'air inquiet... et en colère.

- Qu'est-ce qui t'a pris de partir toute seule comme ça? Tu sais très bien que ce  meurtrier peut être dans les parages. Gronde-t-il.

Ça y est, il devient parano.

- C'est à vous qu'il en veut, pas à moi. Ne t'en fais pas pour moi.
Il dévale alors, les escaliers et s'approche de moi, poignardant son regard dans le mien.
Je manque de respirer.
Il me fait peur comme ça.
- Ne refais plus jamais ça. Grogne-t-il.

Je l'esquive en faisant mine de ne pas faire attention à son autoritarisme, alors qu'en vrai, je tremble de peur.
Il m'attrape alors, par la main, me bloquant tous mouvements.
- Je t'aime. Murmure-t-il, derrière moi, tête baissée.
Mon coeur manque un battement.

- Lâche-moi, Cooper. Ordonné-je.
Il pousse un soupir et me lâche.
Je regrette aussitôt, ce que je viens de dire car au fond de moi, je souhaite qu'il se jette dans mes bras. Qu'il m'embrasse. Et Qu'il me cajole.

Au fur à mesure que je m'éloigne de lui, mes pas deviennent de plus en plus lourd et je sens son regard pesé sur mon dos, sauf que je me force à ne pas me retourner et à ne pas croiser son regard verdâtre.

                            ****

Ce matin Agatha a besoin de nos mains pour labourer le sol de son jardin qui fait plus de trois hectares.
- Pourquoi as-tu choisie de vivre en autarcie ? Rumine Cooper dans son coin, muni d'une bêche et d'une salopette qu'Agatha lui a en quelque sorte, obligé à porter.
Je ris face à son costume, alors que je ne suis pas non plus dans la perfection.
- Arrête de rire, fermière! Grogne-t-Il, en me fusillant du regard.
Je lui tire la langue et regarde mon look qui est vachement pitoyable.
Une salopette grise inutilisable, de grosse botte cachant ma cheville, une pêle en guise d'accessoire, et le tout, deux nattes que je me suis faite pour être dans le thème.
Agatha, elle, s'est servie que d'un tablier qu'elle ne prêtera jamais à qui que ce soit, qui est d'ailleurs, associé à de long gonds spécialement fait pour le jardinage.
De toute façon, son rôle à elle c'est la cueillette. Ce qui a d'ailleurs, énervé Cooper, qui voulait bien évidemment prendre ce rôle.

Pour ma part, labourer le sol, n'est pas un soucis. Je l'ai souvent faite chez mon grand oncle pendant les vacances d'été, dans mon enfance. (Il a vécu à la limite de la ville et de la zone rurale.)
Alors que Cooper, lui, râle tous les 5 minutes, n'en pouvant déjà plus.

- Oh, tu t'es cassé un ongle ? Me moqué-je, alors qu'il se presse le bout du doigt.
Une épine a pénétré dans son derme, qu'il manque de faire un AVC.
Je m'approche ainsi, de lui pour consulter la douleur. J'attrape ses doigts et presse, à partir de mon pousse et de mon indexe la plaie, et l'épine remonte à la surface, accompagnée d'une perle de sang.
- Aïe! Couine-t-il.
- Ça c'est pour le fait que tu m'as caché que t'avais un date avec cette peste. Dis-je, avec un méchant sourire.puis m'éloigne de lui pour continuer mon travail.

Au bout d'1h, Agatha revient avec ses cueillettes et nous distribue chacun quelques fruits : pommes, fraises sauvages, cerises et framboises.
- Alors les tourtereaux, vous ne vous êtes pas trop chamaillés ? Se moque-t-elle, en mordant dans sa pomme.
Cooper lève ses yeux au ciel puis cherche mon regard.
Je l'ignore complètement et cela le vexe.
- Elle pense que je suis quelqu'un de mauvais. Renchérît-il.
Je ne l'écoute pas.
Heureusement, nous rentrons car je ne supporterai pas rester une minute de plus à côté de lui.
En prenant un panier de fruit, je me précipite vers le chalet.
- T'as vu Agatha? Elle me fuit! Se plaint-Il, dans mon dos.
Et je les ignore tous deux, en accélérant toujours mes pas.

Une fois à la maison, une vague nausée me submerge.
Je me précipite vers les toilettes et sort tout mon repas de la journée.
« Sympa de ta part, mon bébé. Ce n'est pas parce que je m'embrouilles avec ton père que tu vas en rajouter une couche. » dis-je, en m'adressons à mon ventre.
- Tout va bien ? Demande Cooper derrière la porte.
- Va-t-en. Marmonné-je, en s'essuyant le coin des lèvres.
Mais il ne s'en va pas.

J'ouvre la porte, et je tombe nez à nez avec son beau visage.
- Tu es toute pâle. S'inquiète-t-il.
Ou peut-être qu'il fait juste semblant...
- Ne joue pas la comédie. Je suis toujours fâché contre toi.
Je m'éloigne de lui pour me reposer dans notre chambre.
- Oui, j'ai eu une aventure avec elle. Mais je ne t'ai jamais trompé.
Il me rattrape sur le lit pour éviter que je le fuis, encore une fois.
- En plus d'être un menteur, tu n'es pas loyal. marmonné-je.
- Écoute-moi... Becky a fait un break avec ton frère. Elle est venue vers moi et a essayé de me séduire. Je suis tombé dans son jeu, et nous avions eu une courte relation d'un mois. Ensuite, je l'ai quitté parce que je n'éprouvais rien pour elle. Puis, tu es arrivée dans ma boîte, comme une apparition. Lorsque je t'ai vu dans le hall ce jour-là, j'étais le plus heureux du monde. (Je lève les yeux au ciel)
Et il y a quelques semaines, elle m'a recontacté. Elle voulait me voir et c'était une occasion pour moi de lui faire comprendre que je ne veux plus rien savoir d'elle, et que je suis maintenant avec toi, et que c'est toi que j'aime.
Je soupire, puis détourne du regard.
- Et pourquoi as-tu supprimé les messages ?
Il ne répond pas.
Je soupire une seconde fois et m'écarte de lui.
- Ça ne sert à rien de me faire des déclarations alors que tu n'es pas capable de répondre à mes questions.
Ses lèvres commencent à trembler qu'il se retient à cracher le morceau.
Il sert ses poings et s'efforce à me regarder.
- J'étais sa première fois. Nous avions couché ensemble, alors qu'elle était avec ton frère. Mais ça, elle ne me l'a pas dit.
J'ai supprimé nos messages car je ne voulais justement pas que tu tombes sur... sur... ce secret-là. Elle m'a contacté pour se remémorer de ce jour-là.
- Alors comme ça elle voulait te baiser dans un hôtel, sans que je le sache!
La rage bouillonne en moi, mais je tente de me contrôler.
- Non. Ici. Ça a été ici, sa première fois.

Des larmes jaillissent alors de mes paupières. Je n'ai pas été assez forte pour encaisser tout cela.
- Comment as-tu pu faire ça? Grogné-je, entre mes dents.
Je le pousse du lit, et il se laisse abattre par mes coups, le visage triste.
- Comment aviez-vous pu faire ça! Pleuré-je, en  m'effondrant au sol.
Cooper ne dis pas un mot et se plante devant moi.

- Je te hais Cooper! Je te hais!

Et il encaisse.

Je te déteste CooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant