Le procès

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Dans l'après-midi je parcours le jardin de l'hôpital.
Le médecin privé de Cooper souhaite nous évacuer de sa chambre car il a besoin de faire ses analyses sur son état.

Cela fait plus d'un mois que Cooper est plongé dans son coma. Le docteur a dit que sa plaie se cicatrise, qui est une première étape pour la guérison.
Quant à ma grossesse, mon ventre s'arrondit et mon bébé est déjà dans sa transformation. Je prends aussi de la poitrine et je me fatigue assez rapidement. Même dès mon réveil je suis déjà épuisée.

Assise sur la pelouse de l'enseigne, je discute avec Billy. Nous parlons de mon bébé, de mon futur travail où j'y ai passé un entretien il y a quelques mois, et de sa propre boîte qu'il souhaite monter. Malheureusement il peine à trouver un associé. Il souhaite aussi ne plus travailler pour Cooper. Il veut être financièrement indépendant et ne plus avoir de patron.

- J'ai tout ce qu'il me faut sauf toi. Rit-il. Dans une éventualité où il mourra... continue-t-il.

- Il ne mourra pas. Coupé-je. Et je ne souhaite sortir ni avec toi, ni avec quelqu'un d'autre que lui.

- Tu es vraiment piquée. Commente-t-il, en passant une main dans ses cheveux plaqués.
Quelques mèches s'échappent.

Dans l'après-midi je rejoins Agatha pour le premier procès de madame Delaforêt. Nous sommes au tribunal et les deux accusés sont assis derrière une barre. Têtes baissées.
Leur avocat sont à leur droite et nous regarde de la tête au pied. Il est déterminé à libérer leur client.
Je pousse un soupir en leur voyant ainsi et prends place parmi l'assemblée.

Le juge prends d'abord la parole, citant dans un premier temps, les faits de l'incident de quelques années plus tôt. Ensuite, il cite les faits de l'incident s'il y a un mois.
Leur avocat reprend la parole, en objectant que rien ne prouve que ses clients ont tués les victimes de cette nuit-là et que nos témoignages ne sont pas tous fait et qu'ils n'ont donc pas de valeur car il n'y a pas de preuve, en insinuant que le soir du drame, Flynn a peut-être eu seulement des différends avec le père à Cooper mais qu'une troisième personne a intervenu pour les tuer. Quant à Delaforêt il raconte que celle-ci voulait juste me rendre visite et je l'ai assommé.
Offusquée par la version à laquelle ses clients leur ont donné, je pousse un grognement.

Apparemment cet avocat ignore qu'il a à faire à des criminels aux gueules d'ange. Et qu'il ignore qu'un de ses clients a fait un aveu auprès du juge il y a un mois de cela.
Je soupire et croise mes bras.

Une heure plus tard, le juge invite Agatha pour dire son témoignage. Elle ne change pas et ne changera jamais les faits. Elle déballe tout dans les blancs des yeux des deux assassins qui leur regardent avec haine. Car je sais très bien que sans Agatha leur crime serait le crime parfait.

Une trentaine de minutes après son témoignage, vient le mien. Je raconte en détail la scène de mon agression et les paroles de la française. Je rajoute aussi que je l'ai assommé par légitime défense, en leur montrant l'arme du crime.
Un couteau soigneusement taillé qu'apparemment le juge arrive à reconnaître car selon lui, c'est semblable à l'arme du crime des parents à Cooper.
L'avocat hébété, regarde leur client. Apparemment, il ignore aussi l'existence de cette arme.
Le greffier qui est responsable des archives, sort des documents et compare l'arme dans une photo et l'arme entre les doigts, soigneusement enveloppés d'un tissu blanc.

Le juge énonce alors la conclusion de ce procès et annonce l'aveu de Flynn. N'y croyant pas leur oreille, l'avocat et Delaforêt sont dans la surprise. La française tremble de tout son corps et une haine envers son mari s'installe.

Le procès clos, les dossiers bouclés. Les deux assassins sont emmenés en prison, Puis leur avocat nous demande ses excuses, et Agatha et moi se sentons enfin libre. Libre de tout cela.
L'air frais de l'extérieur du tribunal est comme le symbole de liberté. Agatha se sent détacher de la peur et moi je ne me sens plus en danger.

À l'hôpital je raconte à Cooper les détails du procès. Je lui annonce que nous avons réussi à mettre ces assassins en prison et que nous pourrons plus les revoir car leur peine sont estimés à 45 ans de prison. Je lui rassure aussi que s'il se réveille, il peut ensuite dormir en paix. Et dormir avec moi car je ferais de lui, mon homme, le père de mes enfants.
Le reste de l'après-midi, je dors auprès de lui, en chantonnant une berceuse et en caressant ses cheveux.
J'en fais de même avec mon ventre rond et nous plongeons dans un profond sommeil.

À mon réveil, maman se positionne sur le fauteuil à lire un livre de Charles Dickens. Olivier Twist il me semble.
Une migraine parcourt ma tête et je prends un cachet d'aspirine.

- L'entreprise a appelé. Dit-elle.

- Ils ont dit quoi?

- Je leurs ai dit que tu es enceinte. Ils n'ont pas retenue ta candidature.

Je pousse un soupir.
Bravo maman. Comment ferais-je maintenant pour payer mon loyer et tout le reste?

Étourdie je replonge à côté de Cooper et l'enlace.

- Qu'a dit le docteur ? Demande-t-elle.

- Que son état est toujours en stagnation. Il y a juste eu la plaie qui a pu guérir, mais sa tension reste faible.
Maman pousse un soupir et replonge dans sa lecture.

Dans la soirée, papa fait son apparition.
Heureuse de le revoir, je saute dans ses bras. Il m'enlace et consulte mon ventre arrondi. Ensuite, son regard s'attarde sur Cooper.

- Oh! Comment se porte Steeve? S'exclame maman.

- Il sombre dans son chagrin d'amour. Becky a refusé sa demande en mariage et il en veut beaucoup à Cooper.

Mon coeur se serre à l'idée que mon frère souffre et a mal à cause de cette fille.
Je décide alors de le rendre visite demain.

Je te déteste CooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant