« La Traitresse »

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Madame Delaforêt est assise sur le divan, le regard fixé vers la fenêtre.

- Sortez de chez moi, s'il vous plaît. Ordonné-je.
Elle pousse un soupire et tourne son visage vers moi. Elle me regarde de la tête au pied, un rictus aux lèvres. Elle me regarde comme un sac poubelle, qui exprime en même temps la méchanceté sur son visage. Rien avoir avec la Française de Paris, qui a été calme et douce.

- Cooper n'a pas choisi mieux. Dit-elle, en observant mon piètre appartement qui révèle ma pauvreté.
« Je l'ai pourtant bien éduqué ce petit. Ajoute-t-elle.

- Que voulez-vous ?

- Mon raté de mari a apparemment visé son thorax. Je lui ai pourtant dit de viser le coeur. Continue -t-elle en ignorant ma question.

- Vous n'êtes qu'une salope. Grogné-je.

Mais elle ne cille pas d'un poil.

- Vois-tu ma chère Kendla, j'ai horreur de cette famille. J'ai été brisé à cause de cette femme. (Je comprends qu'elle parle de la mère à Cooper). Elle... elle me l'a volé.

Elle s'accroche au divan et peine à respirer.

- Tu ignores c'est que c'est que de se faire remplacer. De ne pas être aimé. Tu ignores cela. Me dit-elle.

Je plisse les yeux ne savons pas ce qu'elle sous-entends.

- Que voulez-vous ? Répété-je.

- Vous tuer.

Je fais un pas en arrière et elle sort un couteau.

- Je vous tuerais tout comme j'ai tué la mère à ce pauvre gamin. (Je hoche un cil). Je n'ai voulu tué que cette femme mais mon raté de mari a aussi assommé l'amour de ma vie. Finalement, il le mérite bien cette prison. Rit-elle.

- Vous aussi. Ajouté-je, en attrapant un objet solide pour l'assommer en cas d'attaque.

Elle se lève brusquement du divan et pointe son arme vers moi. Je ressers l'étreinte de mon arme.

- Je suis désolée ma chère mais je ne veux plus que cette famille perdure.
Elle s'approche précipitamment vers moi et tente de me poignarder dans le ventre. Je l'esquive juste à temps, et l'assomme avec l'objet solide qui était une bouteille de vin que maman a bu avant hier. L'objet explose sur son crâne et son corps lourd et inconscient tombe au sol.
J'attrape aussitôt mon téléphone et appelle la police.

Trente minutes plus tard, la police arrive et fait une analyse de la scène. Agatha arrive en même temps que les ambulanciers qui m'auscultent dans l'immédiat.
D'autres se chargent de la française qui commence à reprendre conscience, le visage ensanglanté.
Elle s'est fait arrêter par la police.

- Je suis désolée que tu sois entraînée dans cette affaire. Pleure Agatha, dépassée par les évènements.

- Ne t'en fais pas. Je suis saine et sauve.

- Heureusement. Cette folle a failli te poignarder. Grommelle-t-elle.

- Nous l'avions mis en prison.

- D'ailleurs, Flynn notre agresseur l'a dénoncé comme étant complice au meurtre des parents de Cooper. Ajoute-t-elle.

- Elle me l'a avoué avant de m'attaquer. Dis-je, toujours sous le choque.

J'y ai failli perdre ma vie. Et celle de mon bébé.

- Tu pourras faire un témoignage. Ajoute-t-elle. Ils ne méritent que ça!

Les tremblements que j'ai eu face à mon traumatisme se sont arrêtés lorsque l'infirmière m'a annoncé que mon bébé est en bonne santé malgré ce qui venait de se passer. C'est donc un sacré bébé. Fort et courageux.
Je caresse mon ventre huileux et souris. Il est mon unique bonheur dans ces malheurs qui me tombent dessus.

Ce soir je dors à l'hôpital.
Lorsque maman a appris que j'ai été agressé, elle a paniqué. Je lui rassure sur le bébé mais elle n'est pas convaincue. On a fallu rappeler l'infirmière qui m'a consulté pour qu'elle soit totalement convaincue.
Un soupire de soulagement se manifeste ensuite sur son visage, puis nous retournons au chevet de Cooper.
Ce dernier est toujours dans le coma. Aucune amélioration n'a été constatée par les médecins. Son état est en stagnation puisque le couteau a été planté profondément. Il a frôlé la mort et c'est un miracle qu'il soit en vie.
Je fais alors une prière pour remercier au bon Dieu de nous avoir sauvé.

Les mains dans sa main inactive, je pleure en espérant que ses paupières puissent bouger. Je lui raconte mon horrible journée. Je l'informe que notre bébé est en bonne santé et que c'est un grand guerrier.
Je m'allonge parfois sur son lit pour m'endormir ou juste pour l'enlacer.
Je lui parle de nos souvenirs lorsque nous étions jeune et je lui confesse quelques secrets que je n'ai jamais osé lui avouer.
Comme le fait que c'était moi qui ait troué son sac de sport au lycée. Ou encore que j'ai dégonflé sa voiture par jalousie car il était l'un des premières personnes à avoir une voiture.

Je ris ensuite, de nos bêtises et parle de mes vœux et de mes souhaits. J'espère juste qu'il n'ait pas oublié la mémoire. Je veux qu'il garde en souvenir tous nos bons moments durant ce un mois. Je veux qu'il se rappelle de ma première fois. De nos caresses. De Nos moments passés ensemble.

Mes larmes continuent de couler et je ne sais plus quoi faire à part prier. Prier pour qu'il me revient. Prier pour lui dire que je l'aime. Que j'ai besoin de lui. Et qu'il me manque.

Lui dire aussi que s'il le fallait, c'est moi qui l'épouserais dès qu'il sera réveillé car je suis maintenant sûre et certaine qu'il est l'homme de ma vie. Mon âme soeur. La personne avec qui je vais finir ma vie.

Je t'aime Cooper.

Je te déteste CooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant