Flynn

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- Tu prends autant d'heure pour faire ton jogging?
Je regarde l'heure, il est 17h.
Cooper s'assoit sur le bord du lit, les mains dans les cheveux, essoufflé.
- Tu as lu les messages n'est-ce pas?
Je ne réponds pas.
-... Je me suis dit que j'avais oublié quelque chose.
- Tu comptais moi le cacher?
Il ne répond pas à son tour.
Je m'énerve.
- Pourquoi t'es parti la voir? Tu l'aimes c'est ça?
- Non, bordel. C'est toi que j'aime. C'est toi que je veux. Crie-t-il, le visage tout rouge.
- Si c'est moi que tu veux, pourquoi t'es retourné la voir?
- Pour en finir avec elle! Pour qu'elle m'oublie.
Je le dédaigne du regard.
- Ne m '
À ces mots, je quitte notre chambre et gagne le salon.

Au dîner, c'est pire. L'atmosphère est très tendu. Personne ne parle, y compris Agatha, qui remarque l'orage dans l'air.
Elle tente de vite terminer son repas, avant que nous quittons la table.
Elle ne dit pas un mot et regagne sa chambre, nous sommes seules dans le salon.
Cooper n'hésite pas à me jeter quelques égards que j'ignore complètement. Mais il garde quand même ses distances et évite tout contact avec moi.
Ne supportant pas la tension, il part se coucher dans notre lit.
Je l'ignore complètement, et ça me brise le coeur.
J'allume ensuite, la télé et regarde quelques feuilletons pour faire passer le temps.

À vrai dire, je n'ai pas envie de dormir avec lui.
Je suis toujours très en colère, et je ne supportai pas croiser son regard, entends sa respiration et ressens sa présence.

C'est en analysant la largeur du canapé que je suis dit que l'idéal c'est de dormir dans le salon.
Je rentre alors, comme une cambrioleuse, dans notre chambre, et attrape quelques couvertures et oreillers.

Une fois la mission accomplie, je me précipite vers le salon et m'installe sur le canapé.
La minute d'après, je plonge dans un profond sommeil.

Il est minuit lorsque j'entends des cris.
Les cris d'un homme apeuré, et pas n'importe quel homme. Mon homme à moi, criant mon prénom.
Je saute aussitôt du canapé et court le rejoindre.
Je vois Cooper s'agiter sur son lit, le visage mouillé de sueur.
- Kendlaa! Panique-t-il, en croisant mes yeux.
- Je suis là... lui rassuré-je, en posant une main sur sa joue.
- J'ai... j'ai cru qu'il t'a tué. S'exclame-t-il, d'une voix cassée.
- Je suis là, je suis là.
- Reste avec moi, je t'en prie. Dors avec moi, bébé.
Je hoche la tête, et m'installe sur notre lit sans pour autant le toucher, ou le câliner.
Même s'il fait des cauchemars, cela ne m'empêchera pas d'oublier ce qu'il a fait quelques heures plus tôt.
On peut dire que je suis quelqu'un de très rancunière.

Le lendemain, je quitte le lit assez tôt et J'enfile mes baskets et mes habits de sport pour me promener un peu dans les bois.
Il faut bien que j'aille prendre l'air et m'éloigner de toutes ces tensions.
Cela me ferait du bien, me dis-je intérieurement.

Aujourd'hui, il y a plus de monde que d'habitude selon Agatha.
Un marathon a été organisé non loin de la maison, donc il y aura sûrement beaucoup de monde dans les parages.
Agatha, n'aimant pas le monde, préfère rester à la maison et me laisser partir seule.
J'ai hâte de savoir la réaction de Cooper s'il apprend qu'elle m'a laissé partir seule.
Je ris intérieurement, et m'installe sur un quelconque rocher.
Puis, sors une feuille et un crayon et commence à dessiner tous les robes de mode qui me passe par la tête.
L'endroit calme et rempli de verdure améliore mon imagination et ma créativité que j'y passe de longues minutes.

- Magnifique dessin. S'exclame une voix masculine derrière moi.
Je sursaute et me retourne pour se retrouver face à un homme plus ou moins âgé, qui touche presque la cinquantaine.
- Oh pardon. Je ne voulais pas te faire peur. S'excuse-t-il, gentiment.
- Non c'est moi... J'étais trop concentré dans mes dessins que je ne fais plus attention à rien. Ris-je.
- Tu n'es pas du coin, n'est-ce pas?
- Non. Je suis venue avec mon copain et nous logeons dans un grand chalet à quelques mètres d'ici, mais nous repartirons aux US, bientôt. Vous non plus vous n'êtes pas d'ici.
- À vrai dire, je viens d'un peu partout. Rit-Il. Vous êtes sûrement les nouveaux colocataires d'Agatha.
- On peut dire ça comme ça. Ris-je, à mon tour. Vous vivez ici?
- Oui. Enfin, non. C'est compliqué.
- Divorcé? Tenté-je de deviner.
- Oui voilà. Dit-il plus ou moins gêné.
Le gentil monsieur me propose ensuite, une petite balade dans un autre coin du secteur, et nous parlions ainsi, de la pluie et du beau temps.

- Comment vous appelez- vous d'ailleurs ? M'exclamé-je, alors que nous sommes sur le point de se quitter.
- Appelle-moi Flynn.
- D'accord, Flynn. Je suis Kendla et je suis ravie de t'avoir rencontrer. Dis-je, en lui serrant la main.
Qui d'ailleurs, est vraiment bête de ma part.

- Moi de même. Passe le bonjour à ma chère Agatha.
Sur ces mots, il s'en va droit vers le marathon.

J'espère le recroiser. Notre conversation n'a pas abouti à sa fin, suite à l'appel manqué de Cooper. Étant très courtois, il ne voulait pas m'embêter et m'a laissé seul devant un étang.
Il avait « des choses affaires ».
Sûrement un de ces gars riches qui n'ont pas le temps pour s'amuser, ne serait-ce que de profiter de cette belle nature.
Il semble d'ailleurs, bien connaître Agatha.
Peut-être se sont des amis proches? Ou de simple voisin.
Ou plus...
Je ris aussitôt lorsque j'imagine monsieur Flynn et Agatha en couple.
Ce qui est sûr c'est qu'ils n'iront pas ensemble.
Agatha et Flynn sont deux personnes ayant un caractère complètement différent et opposé.
Mais ma théorie sur le couple Agatha-Flynn a été coupé par le cinquième appel de Cooper.
Je lève les yeux au ciel et décroche.
Ce dernier commence à moi gronder parce qu'il est «soit dit» inquiet.
Mais pour éviter que ça ne parte en embrouille, je garde mon sang froid et lui réponds stoïquement, sans trace d'émotion.

Eh bien évidemment, Je l'en veux toujours.

Je te déteste CooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant