Agatha

2.7K 119 3
                                    

Le défilé commence et tout le monde s'installe.
Cooper s'est installée auprès d'une quelconque inconnue qui n'arrête pas de le reluquer.
Ça attise au fond de moi cette envie de tuer.
Il ne m'a aucunement adresser la parole de la soirée et voilà qu'il tape la conversation avec cette inconnue.
C'est en le fusillant du regard qu'il se tourne vers moi pour me tendre un sourire amical!
Amical!
Mon visage s'horrifie face à son sourire.
Pendant ce temps Billy, a les yeux rivés sur les modèles, se concentrant sur l'une d'entre elle particulièrement.
Rien que pour ça, je l'ignore le reste du défilé.

- Qu'as-tu ma belle? Questionne-t-il.
Le spectacle est fini, tout le monde se précipite vers la sortie, alors que Billy m'entraîne vers le coin.
- Je couche avec Cooper. Avoué-je.
- Je sais. Je vous ai entendu au bureau. En plus vous partagez le même lit, donc c'est évident.
- Pourquoi me cherches-tu dans ce cas?
- Parce que moi aussi je suis un sacré menteur. Et les menteuses m'attire. Ce qui se ressemble, s'assemble. Dit-il, en caressant mes lèvres de ses doigts.
- Je ne peux pas. M'éloigné-je, de lui.
Il me laisse alors, filé sans me laisser le moindre regard.
Il doit sûrement être occupé à chercher le mannequin, pour la mettre dans son lit.

Je me dirige vers le grand hall d'entrée bondé de personnes, et tente d'oublier mes sentiments, mais ce n'est pas gagné.
Une main fine m'attrape par le bras et ses lèvres m'embrasse langoureusement devant un grand nombre de public.
Il vient d'officialiser notre relation.

Certains regards choqués et dégoûtés se tournent vers nous. La majorité étant pour la gente féminine.
Eh oui. Cooper est difficile à cerner.
- Tu n'es pas partie avec la petite serveuse. Dis-je, en dédaignant du regard.
- Et toi, avec ton play boy ? Ajoute-t-il sur le même ton.
- C'est notre ami.
Cooper pousse un rire moqueur.
- Heureusement que nous partons d'ici dans deux jours. Je ne supporte pas te voir auprès de lui.
- On est officiellement en couple, il ne peut plus rien faire.
Je dépose un baiser sur ses lèvres qu'il réceptionne aussitôt.
- Partons d'ici. Exige-t-il.
Nous croisons en cours de route la serveuse, qui nous sourit.
- Merci. Murmure Cooper en guise de réponse.
Voyant mon étonnement et la jalousie qui refait déjà surface, il m'explique que la serveuse lui a porté conseil sur notre relation.
Il faudrait vraiment que j'apprenne à contrôler ma jalousie car ça me rend de plus en plus stupide.

Une fois à la maison, je me blottis dans les bras de mon bien aimé.
- Kendla, tu es la merveilleuse chose qui arrive à me donner le sourire. Murmure-t-il, à mon oreille tout en caressant les boucles de mes cheveux.
- Je t'aime.
Il m'embrasse jusqu'à ce que nous nous mêlons dans un profond sommeil.

                                ***

Cooper refuse que j'aille au bureau aujourd'hui. Il a donc, ordonné à un personnel de m'apporter tous les dossiers que je devais traiter.
Possessif, il ne veut absolument pas que je sois en contact avec Billy.
Cela me fait rire intérieurement.

Alors comme ça, monsieur est jaloux.

Je consulte ensuite, les courriers de mon patron et tombe sur une lettre qui semble être plus ou moins personnel. Voire confidentiel.
J'hésite à l'ouvrir ou à attendre que ça soit lui qui l'ouvre.
En tournant et retournant l'enveloppe, je ne vois que trois mots qui captive mon regard.

« Affaire Johnson - les faits

              ~ Agatha~ »

Je décide donc, de laisser la lettre pour qu'il le lise lui-même ce soir.
Malgré tout, la curiosité me ronge de l'intérieur.
Qui est Agatha ?
Cette lettre parle-t-il du meurtre?
Comment c'est arrivé là?
J'ai entre mes mains le passé de mon copain.
Capable de répondre à mes questions.
Il faut que je sache.
Non. L'ouvrir ça serait malhonnête de ma part.
Pour l'instant je dois savoir qui est cette Agatha.

Il est 16h et je n'ai toujours pas trouvé l'identité de cette femme.
Épuisée, je me prépare un café et y ajoute des petits gâteaux comme supplément.
Peut-être Billy connaît ?
Je prends ainsi la peine de le contacter malgré l'avertissement de Cooper.
- Ma belle. S'exclame-t-il, heureux de m'entendre.
- Salut, Billy.
- Tu comptes ne plus venir. Tu me manques.
Cette conversation nous mène à rien donc je décide de raccrocher.
Il n'a rien compris ce gars.
C'est alors que j'entrouvre le tiroir du bureau de Cooper à la recherche d'un stylo à billes, et tombe sur une deuxième lettre d' Agatha.
Mais celle-ci a été envoyée à partir de son adresse à Washington.

« procès verbal - témoignage.

                       ~ Agatha~ »

Celle-ci a déjà été déchiquetée.
D'une main tremblante je retire le contenu de l'enveloppe.
Une lettre et deux bouts de presse.

Bout de presse :

24 février 2000

Assassinat de monsieur Stewart Johnson et de sa femme Brook Johnson.
Meurtre dans l'Illinois, à 50km de Chicago. Les principaux victimes fut un couple qui ont péris dans la nuit du mardi au mercredi. Les faits se sont déroulés dans l'auberge familiale.
Stewart Johnson a reçu deux coups de couteau en plein cœur, qui est mort sur le coup. Brook a laissé son souffle quelques minutes plus tard, suite à trois coups dans le ventre.
Les secours n'ont malheureusement pas plus la réanimé avant.

Principal témoin et principal suspect, Cooper Johnson, leur fils unique âgé de dix ans, tenant l'arme du crime à sa main.

Un frisson parcourt l'échine de ma peau et je commence à avoir une nausée.
Cooper n'aurait jamais été capable de faire ça.
Il n'était qu'un gamin.

15 Septembre 2001

Meurtre du couple Johnson :

Un nouveau suspect.
Agatha Moore deuxième témoin de l'affaire énonce qu'elle a vu un homme entrée par effraction dans la propriété.
« Un homme a vandalisé les vidéos de surveillance dans la nuit du 24 février.
Je l'ai vu à travers ma fenêtre. Son comportement devenait de plus en plus inhabituel.
Il a pu s'infiltrer dans la villa et je voyais les lumières s'allumer pendant de longues minutes.
Je l'ai ensuite, vu trente minutes plus tard,quitter la villa, les vêtements ensanglantés. »

Je n'ai pas pu lire la suite. L'autre partie a été déchirée.
La lettre par contre, semble être plus récente.

Lettre

Cooper, j'ai peur.
D'après les dernières nouvelles, il est en liberté conditionnelle.

Celle-ci date d'il y a quelques semaines.
Je sens mon sang se glacer.
Pas mon Cooper!

Je te déteste CooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant