Dernier jour (part 1)

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Mes pensées toujours plongées sur ces lettres, je m'allonge sur le canapé et ne remarque même pas l'arrivée de Cooper.
Son baiser sur mon front me ramène à la réalité, et j'ai un pincement au coeur lorsque je croise son visage.
Cet homme a eu un lourd passé et il cache très bien sa peine. Ça me brise.
- Tu vas bien mon amour? Demande-t-il, tout souriant.
- Oui oui... murmuré-je, troublée. Tu as reçu une lettre d'une certaine Agatha.

Il se lève aussitôt d'un bond, et attrape la lettre que j'ai désigné sur la table.

- Je reviens tout de suite. Dit-il, d'un ton neutre, avant de disparaître dans notre chambre.

Des larmes jaillissent ensuite, de mes paupières car je m'en veux de l'avoir blâmé, de l'avoir rejeté durant toutes ses années. De ne pas avoir comprise sa peine, sa douleur, sa souffrance.

Je m'approche du cadre de la porte et l'aperçoit snifer.
Moi aussi, je snife d'ailleurs. Ce qui l'a fait tourner vers moi.
Ses yeux injectés de sang me brise le coeur.
- Je suis désolée. Beuglé-je, en sanglot.
Il s'approche de moi et pose ma tête contre sa poitrine.
- Pourquoi ? Murmure-t-il.
- De mon comportement durant toutes ces années. De t'avoir rejeté alors que t'avais besoin de moi.
- Si mon chien est mort, ce n'est pas de ta faute. Rit-il, sans joie.
- Tu n'as jamais eu de chien, Cooper. Je sais tout maintenant.

Il froisse les sourcils et me dévisage.

- J'ai lu la première lettre d'Agatha. Murmuré-je. Je sais, ce n'est pas mes affaires mais...

En tentant de me justifier, il dépose un baiser à mes lèvres.

- Ne te justifie pas. Je sais que tu l'as lu dès que j'ai vu la façon dont tu m'as regardé. Je reconnais cette expression.

On se regarde pendant un long moment, alors qu'il caresse ma pommette.

-... J'ai besoin de toi Kendla. Tu es ma seule force.
Il se met aussitôt à genoux et appuie sa tête contre mon ventre.
Je caresse son visage afin d'apaiser sa peine.
- Je t'aime. Lui murmuré-je.

Après un silence apaisant, je brise la glace.

- Que dit-elle ?
- Les faits concrets. Elle n'a pas tout dit dans les journaux.
- Si c'est passé dans les journaux, Comment ça se fait que tout le monde ne soit pas au courant ?
- Ma famille a étouffé l'affaire en passant par la corruption. Elle a aussi obligé voire menacé, Agatha de quitter la ville.
- Pourquoi ?
- On le saura une fois à Vancouver. Sourit-il.
- Était-ce un complot ?
- Je pense.
- Madame Delaforêt est dans le coup, tu crois.
- D'où tu l'as connu ?
Il change aussitôt de ton. Un ton sombre qui relève un passé lourd.
- À la soirée d'hier. Qu'y a-t-il ?
- Comment a-t-elle pu s'approcher de toi! Grogne-t-il, en se levant.
- Je lui ai dit! Je lui ai dit de ne jamais s'approcher de toi!

J'attrape son visage et caresse la commissure de ses lèvres.
- Du calme, bébé. Elle ne m'a pas fait du mal.
- Elle aurait bien pu! Et c'est ça qui m'inquiète... personne ne te fera du mal. Promet-il.
- On quittera Paris demain, après la réunion avec le notaire, de toute façon. Tout ira bien.

Je dépose un baiser sur son cou, et nous plongeons sur le lit. Tous les deux épuisés de notre journée.

*****

Mon séjour à Paris a été secoué par plusieurs événements que je n'ai pas eu le temps de profiter de cette belle ville. C'est avec regret que je le quitte mais j'espère toutefois, y revenir un jour.

Ce matin, c'est Cooper Johnson qui m'attend dans sa Porsche et nous conduira d'abord, chez le notaire, ensuite à l'aéroport.
Muni d'une paire de soleil et d'un costard, il me rappelle un de ces agents secrets de Men In Black.
Il reste merveilleux, et à tomber d'ailleurs.

Je dépose un baiser sur sa bouche puis range ma valise dans la voiture.
- Eh. J'ai quelque chose pour toi. Dit-il, en se précipitant dans sa Porsche.
Il en sort ainsi, une petite boîte, semblable à celle des demandes de fiançailles.
Mon coeur tambourine.
Va-t-il me demander en fiançailles ?

- Ce que tu es en train d'imaginer, ça ne sera pas pour maintenant, chérie. Rit-Il, alors que je sursaute encore de joie, à l'idée que quelqu'un me veuille pour sa femme.
- Ouvre-le! J'ai hâte de savoir ! Couiné-je.
J'ai toujours adoré les cadeaux et les petites surprises.
Il ouvre ainsi, la boîte, et en sort une jolie montre, Dior.

- Non. Je peux pas. Refusé-je.
- Pourquoi ? Demande-t-il, déçu.
- C'est trop pour moi. La montre elle est trop cher.
- C'est mon cadeau. Fais-moi le plaisir de l'accepter.

Je soupire et roule mes yeux au ciel.

- D'accord, j'accepte cette fois-ci. Mais que l'on soit clair, je n'accepterai plus les cadeaux hors prix.
Il m'aide à enrouler la montre sur mon poignet et continue à parler :

- C'est la première fois, qu'on me l'ait faite celle-là. S'éclate-t-il, de rire. Je n'achète que de la qualité, je fais partie des élites de ce monde quand même.
- Je n'accepterai rien venant de ta part dans ce cas. Boudé-je, en entrant dans sa voiture.

Je continue à bouder même chez le notaire.
Je ne dit aucun mot et me contente de ranger toutes les paperasses que le maître nous donne.
Pendant ce temps, ses mains baladeuses s'aventurent entre mes cuisses et ma jambe.
Je reste calme malgré les bouffées de chaleur qui se produisent dans mon ventre.
Je le foudroie d'un regard assassin et ça l'amuse.
La signature du contractant et de Cooper, puis le cachet et la signature du notaire marque la fin du rendez-vous.
J'ai juste hâte de quitter cette étude et de lui donner une bonne leçon une fois dans la voiture.

- T'es malade ou quoi ? À me caresser comme ça en plein rendez-vous ! Lui dis-je, d'un air ahurissant.

Il ne dit pas un mot et se dirige dans le sous sol, en chantonnant.

- Tu n'es qu'un gros gamin! Hurlé-je.
Il en rit, sans m'adresser le moindre regard.

- Tu sais ce que j'ai envie de te faire ? J'ai envie de plonger quatre doigts en toi, juste pour que tu te taises.

Je ne dis plus un mot, et fronce les sourcils face à sa perversion.
Je grogne ainsi, et fonce dans la voiture.
Il ne démarre pas et ce contente de me fixer.
Hyper gênant.

- Quoi?!

Il dépose son pouce et son index sur mon menton et se penche pour sucer ma lèvre inférieure. Je gémis et appuie mes mains sur sa mâchoire.
Ensuite, nos lèvres se rencontrent et je me retrouve la seconde d'après, assise sur sa jambe, lui empêchant la vue sur le pare-brise. Ses mains s'aventurent dans ma chemise et caresse mon ventre, en chatouillant mon nombril.
J'ondule mes hanches face à ça et déboutonne son pantalon.
- Non, pas ici. Me stoppe-t-il. Il faut qu'on y aille.

Je te déteste CooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant