La Visite guidée

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Cooper n'est pas rentré cette nuit. Il n'a même pas eu l'audace de m'envoyer un message ou de m'appeler pour me prévenir de son absence.
Sans réfléchir, je compose le numéro de Billy, que l'on s'est échangé lors de la soirée Gucci.
- Allô?
Sa voix rauque m'indique que je l'ai réveillé.
- Billy ? C'est Kendla... désolée de t'avoir réveillée.
- Tout va bien?
- Euh oui...enfin non... Cooper n'est toujours pas rentré.
- Ah. Ne t'inquiète pas,  ton patron reviendra.
- D'accord ... Au fait, depuis ce que tu m'as dit hier, je sais que je ne me sentirais plus à l'aise avec lui.
- Si tu as besoin de quoique se soit, n'hésite pas. Je suis là.
- D'accord. Merci Billy.
- Kendla... Je te congédie, aujourd'hui. On visitera Paris, ensemble. Je te rejoins dans quelques minutes, en bas de chez toi.

Enfin une bonne nouvelle !

Je me prépare sans hésiter et l'attend, excitée de voir Paris et ses facettes.
La minute d'après, on sonne à la porte.
J'ouvre aussitôt et mon visiteur s'attaque à mes lèvres.
- Billy... gémis-je, dans sa bouche.
- Billy ? S'exclame le « visiteur » en question.
- Cooper! M'exclamé-je, à mon tour.
- T'as dit Billy. Grogne-t-il.
- Oui, c'est que Billy, vient me chercher aujourd'hui.
- Pourquoi ? Son ton devient de plus en plus froid.
- On a des choses à faire.
Je le double ainsi, et quitte l'appartement, le laissant sans réponse.
Heureusement, la Mercedes de Billy arrive quelque minute plus tard. J'ai eu peur d'attendre encore plus longtemps.
En entrant dans le véhicule je reçois un message de Cooper :
« A QUOI TU JOUES? »
je ne réponds pas.

Première destination, la Seine.
Nous nous garons sur les quais, où se tient des bateaux-mouches, accueillant déjà pas mal de touristes.
Billy me prend par la main et m'entraîne vers une file d'attente.
C'est au bout de 10 minutes que nous pouvons enfin, nous installer sur le bateau.
Qu'allons-nous faire dans ce bateau ? Une croisière? Ris-je, intérieurement, adorant ma blague.
- Ça fait longtemps que tu travailles à Paris? Lui demandé-je.
Il passe ses mains dans ses cheveux blonds bien coiffé.
- Pas vraiment. Deux ans minimum. J'ai plus été en Italie.
- Tu travaillais pour quelqu'un d'autre?
- Pour Sarà. Mais elle m'a muté ici car Cooper avait besoin de quelqu'un. Et toi ?
-  J'ai arrêté mon master il y a un an. Et j'ai commencé à travailler dans la boîte de Cooper il y a maintenant, un mois.
- Être secrétaire de Cooper reste pour vous une opportunité. Vous voyez le monde extérieur...
- Je ne suis que remplaçante.
- ... De Becky? Hésite-t-il à dire.
- D'une autre femme qui est actuellement en congé de maternité.
Le moteur du bateau s'active et nous débutons notre trajet, sous le vent frôlant les vagues du grand fleuve vert.
- Parles-moi un peu de toi. Ajoute-t-il.
- J'ai vécu dans l'Illinois. Issue d'une famille plus ou moins modeste. Et mon rêve c'est d'être rédactrice de mode. Et toi?
- J'ai vécu la majeur partie de mon enfance à Londres, mais je suis de souche australien. J'ai vécue qu'avec ma mère dans un somptueux manoir. Je n'ai pas d'objectif particulier.
-Tu parles bien français pour une personne qui a vécu à Londres.
- Je passais souvent mes vacances dans le sud de la France.
        * Pont d'Alexandrie *
La voix issue du bateau nous fais retourner à la réalité.
J'admire le pont en question mais c'est la vibration de mon téléphone qui m'empêche de suivre l'histoire concernant ce pont.
« OÙ ÊTES VOUS? VOUS N'ÊTES PAS AU TRAVAIL ! »
La minute d'après, Billy reçoit un appel.
Ce dernier s'éloigne de moi pour converser avec lui.
quinze minutes plus tard, il revient sans dire un mot.
Le dernier monument que nous pouvions voir c'est la Tour Eiffel.
Elle est énorme et magnifique. Les rayons de soleil font scintiller sa couleur dorée et je profites de la vue pour prendre en photo.
J'ai toujours rêvé d'être ici, et je ne crois toujours pas que j'y suis.
Billy a totalement raison. J'ai eu de la chance d'être la secrétaire de Cooper. J'ai eu de la chance de croiser cette boîte et j'ai de la chance d'être ici.
Je tente mainte fois de me pincer, ne réalisant toujours pas ce que je suis en train de réaliser.
Hâte de rentrer et de raconter à mes amies, ma famille et mes voisines ce que je suis en train de vivre.
Hâte de revoir mon frère...
Tout à coup, c'est l'image de Cooper embrassant Becky qui me revient. Une vague chaleur envahit ma poitrine. Elle s'atténue lorsque je repense au baiser de Cooper de ce matin. Il m'a embrassé comme s'il avait extrêmement faim de moi. Comme si cela fait longtemps qu'il n'a pas embrasser une femme.
Mais il reste toujours, un connard pour moi.
Je ne peux pas le voir, ni ce soir, ni demain.

Il est 15h30 lorsqu'il m'emmène voir le basilique de Montmartre.
Nous évitons les escaliers et préférons monter dans cette petite cabine qui nous emmène jusqu'à la cathédrale en question.
-  Tu viens demain soir?
- Il y a quoi demain soir?
- Ça m'étonne que Cooper ne te l'a pas dit. Sachant qu'il fait partie des principaux organisateurs.
- De quoi?
- Et bien du défilé.
- Ah.
- Et bien, je suppose qu'il ne t'a pas invité. Donc, c'est moi qui t'invite, ma belle.
La cabine s'arrête et ouvre ses portes face à une immense édifice, magnifiquement construite.

- Je t'emmène spécialement ici, pour profiter de la vue. Sinon on peut aussi assister à une séance de messe. Lance-t-il, avec un clin d'œil.
Je ris et commente la vue. Je n'ai juste pas l'habitude de prier un Vendredi soir.
- Elle est juste magnifique !
Mon commentaire le satisfait pleinement, ravi que j'apprécie ce que je vois.
J'admire la beauté de Paris du haut de cette colline, alors que c'est Billy qui m'admire comme si j'étais l'une des plus belles choses qu'il ait vu dans sa vie.
Je croise son regard, et il me fait un sourire coquin, me révélant ses deux fossettes.
- Tu es belle, Kendla. Dès que je t'ai vu, j'ai craqué.
Gênée, je rougis.
- Merci. Balbutié-je.
Il s'approche de moi, et dépose une main sur ma taille mais je m'écarte car je n'ai pas envie que ça aille loin entre nous deux.
Il est canon et charmant mais il ne m'intéresse pas.
Il insiste sur son geste et arrive à enrouler ses bras sur ma taille.
Il ne m'embrasse pas et se contente de m'admirer.
- Je ne vais pas précipiter les choses.
Je souris, soulagé qu'on ira pas plus loin.
- Éloigne-toi d'elle! Crie une voix rauque, derrière nous.
Mais sans l'avoir vu venir, Billy reçoit un coup en pleine figure.
- Cooper! Grondé-je.
Billy s'accroche à moi et un filament de sang gicle sur le coin de sa bouche.
Je prends un mouchoir de mon sac et l'essuie.
- Tu es malade! Crié-je.
- Kendla, monte dans ma voiture. Ordonne-t-il.
Je m'exécute aussitôt, juste pour éviter qu'il se donne encore une fois un spectacle au public, laissant Billy sur la place.
- À demain soir. Dit-il, un sourire au coin des lèvres.

Je te déteste CooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant