Les liens d'amour - Aime moi

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟏𝟔 - 𝓗𝓪𝓵𝓮𝔂

Le lendemain, je mangeais une pomme devant la télé quand je vis un des patrouilleurs passer à toute vitesse derrière moi. Je reconnus les cheveux blonds d'Hugo, l'homme très baraqué de 28 ans. J'étais sure qu'à lui tout seul, il pouvait décimer une meute entière ! Il avait plus de muscle que Gabriel, mais moins de puissance et de beauté. Mais il était assez cool même si on ne s'était rencontré qu'une seule fois depuis que j'étais ici.

- Hey ! L'interpellai-je en me redressant sur le fauteuil.

Il s'arrêta à mi-chemin et tourna un regard surpris dans ma direction. Il faisait très jeune comparé à son âge. Je ne le voyais pas beaucoup à cause de son rôle dans la meute. Il était toujours dans la forêt avec Lara et Sacha. Et de temps en temps, j'avais appris qu'ils ramenaient dans loups qu'ils avaient capturés pour les mettre en cage dans la cave sous l'escalier.

- Oui Haley ?

- Comment va Lara ?

Lara avait été blessée hier soir et ramenée dans une des chambres à l'étage. Je n'osais pas aller la voir, après tout, je ne la connaissais pas. Je vis qu'Hugo était très surpris. Il sourit et s'approcha de moi pour poser une main sur ma nuque.

Était-ce un signe de meute ? Je ne lui demandai rien.

- Elle se remet doucement.

Quand il parlait d'elle, il avait les yeux qui pétillaient de mille feux. Je sentais qu'il l'aimait plus qu'un simple ami. Le savait-elle ? L'aimait-elle en retour ? J'avais hâte de voir ce que je pourrais faire pour qu'ils soient ensemble. A coup sur, je deviendrais Cupidon, avec mes flèches enflammées.

- Tu l'aimes bien.

Je lui lançai un petit clin d'œil et il rougit comme un adolescent. C'était mignon.

- Va la voir de ma part et dis-lui que si il lui faut quelque chose, qu'elle me le demande. Je lui apporterai tout ce qu'elle veut.

Il hocha la tête et disparut à l'étage. J'entendis la porte de la chambre s'ouvrir et se refermer. Et la voix de Lara très sèche. Gabriel m'avait dit que la jeune louve détestait être clouée au lit. Elle préférait 100 fois l'action qu'au repas et à la détente.

- Alors la marmotte, on va s'entraîner !

Je me réveillai en sursaut dans le canapé, désorientée. Quelle heure était-il ? Je me tournai vers Gabriel qui était torse nu avec un simple bas de jogging. Mon dieu... Je détournai vite le regard, louchant sur l'horloge au dessus de la télé. Le loup eut un petit rire et il se posta devant moi, me forçant à lever de nouveau les yeux vers lui.

- Je me suis endormie, admis-je.

Ses yeux gris me détaillèrent de haut en bas, marquant un arrêt sur mon haut. C'était une brassière de sport, très jolie que j'avais obtenue grâce à mon contrat avec l'agence de mannequinat sportive. Je me sentis fébrile à l'idée de m'entraîner face à lui. Je me levai et le suivis dehors sous un soleil de plomb.

Mince, j'allais vraiment suée. Je me mis en face de lui, m'attachant les cheveux avec mon élastique à mon poignet. Le premier coup, je ne le vis pas arriver, trop distraite par Zayn qui sortait de la maison pour fumer sur le perron. Je lâchai un cri de surpris et tombai sur les fesses.

- Reste concentrée ou tu vas te faire battre.

- Comme maintenant ? Rouspétai-je en touchant ma joue touchée.

Ouille ! Elle brûlait. Une main apparut devant mes yeux et j'hésitai à la prendre. Au bout de quelques secondes de réflexion, je la pris, les yeux rivés sur ceux de Gabriel. Il était amusé de la situation. Plus pour longtemps, mon loup. Je ris doucement, causant un trouble à l'Alpha. Et au moment où il m'aida à me relever, je le tirai de toutes mes forces dans ma direction. Ne s'y attendant pas, il tomba sur moi et j'éclatai de rire.

Mon rire s'arrêta net quand je constatai notre position étroitement serrée. Gabriel avait ses mains de part et d'autre de ma tête pour ne pas m'écraser et je devins aussi rouge qu'une tomate, si ce n'était pas possible. Ses iris accrochèrent les miennes, m'empêchant de rompre le contact. Je ne sentais que la chaleur de son corps contre le mien. Son contact m'avait manqué, depuis notre baiser. Je recherchais le plus possible sa chaleur, comme si ça m'apaisait. Peut-être était-ce le cas.

- Hey, les tourtereaux, cria Quinn depuis le perron en riant comme une sotte. Relevez-vous, les enfants vont arriver. Vous allez les traumatiser.

Je lui jetai un regard noir alors qu'elle s'adossait à la rambarde pour mieux nous regarder, au coté de Zayn. Son rire emplit le jardin alors qu'en me relevant, je retombai sur les fesses. Deux bras me saisissèrent par la hanches et je fus mise sur pied en un rien de temps.

- Fléchis tes jambes et plie tes coudes. Oui comme ça. Maintenant, ferme tes poings. Tu vas essayer de me donner un coup de poing.

Un coup de poing. J'avais autant de force qu'un nouveau-né de deux jours. Bon, j'exagérais un peu. Je fis comme il me le dit et j'attaquai la première, lui fonçant dessus à toute vitesse. Il fut un peu surpris mais m'attrapa par le bassin pour m'empêcher de le frapper. Je me contorsionnai dans tous les sens pour au moins toucher son visage. Ce ne fut pas chose facile. Au bout de cinq minutes, j'étais déjà toute transpirante et essoufflée. Je repoussai une de mes mèches de cheveux qui me collait au visage avant de lancer mon poing en avant, percutant le front de Gabriel. Il ne bougea pas d'un ouata, comme si je ne l'avais pas même effleuré. Je relâchai mon souffle alors qu'il me dénoua ses mains sur mon corps. Je m'écartai et épongeai mon front avec une serviette posée sur l'herbe.

- Tu t'es fatiguée trop vite mais tu t'es quand même débrouillée, me dit Gabriel qui ne transpirait pas.

Il n'était pas essoufflé. Je pestai dans ma tête contre lui et m'assis par terre.

- Avant de t'envoyer dans d'autres meutes, je veux m'assurer que tu saches te défendre. Tous les jours, nous allons nous voir dehors à la même heure et d'ici deux semaines, tu sauras au moins mettre à terre trois loups.

J'haussai un sourcil. J'avais hâte de voir ça. Et alors que je pensais que c'était fini, on recommença le combat. Il me mettait à chaque fois à terre, pas trop fort heureusement parce que je n'étais qu'une humaine et je n'avais pas envie de me casser tous les os de mon corps. Quand enfin ce fut enfin fini, je m'écroulai dans l'herbe au soleil. J'attendis un peu que ma chaleur corporelle redescendre avant d'aller prendre une douche. Je jetai un coup d'œil à Gabriel. Son torse était luisant, et se soulevait plus rapidement que tout à l'heure.

- Tu veux de l'aide pour te relever ?

Je le fusillai du regard alors qu'il souriait, sa tête au dessus de la mienne. Comparé à moi, il avait l'air parfaitement en forme. Moi, j'avais mal absolument partout. Je fis non de la tête et m'aidai de mes coudes pour me lever. Je n'étais qu'à la moitié que je laissai échapper un sifflement de douleur. Mes cotes me faisaient un mal de chien. Je n'eus même pas le temps de réfléchir que je suis sur mes pieds en un seul morceau. Gabriel passa un bras autour de moi et m'aida à aller à la douche extérieur. Ce fut lui qui me lava à l'eau chaude. J'étais horriblement gênée et heureusement, il ne me toucha pas à des endroits plus intimes. Il respecta ce que je lui demandai. C'est en voyant les bleus s'épanouirent sur mes cuisses et mes hanches que je me dis qu'il m'avait bien battue.

Le loup me recouvra d'un essuie qu'il enroula autour de moi alors que je grelottais à présent. Le défaut d'être humaine, j'imaginais. Je baissai la tête sur mes chaussures laissées à l'abandon et les doigts de Gabriel remontèrent mon visage. Il approcha ses lèvres de moi, s'arrêtant à quelques centimètres, les yeux dans les miens. Je rompis l'espace pour l'embrasser, me pressant contre lui. C'était comme la première fois. Je ressentis des étincelles et touchai ses cheveux alors que Gabriel posait ses mains sur mon bassin, tirant mes cheveux en arrière pour poursuivre ses baisers dans mon cou. Je frissonnai en tremblant dans ses bras.

- Haley ? Cria Quinn depuis la maison.

Elle nous interrompit et je me détachai de Gabriel, les lèvres gonflées. Je lui tournai le dos et partis retrouver ma meilleure amie.