𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 30 - 𝓗𝓪𝓵𝓮𝔂

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Trois semaines plus tard.

- Fléchis plus tes jambes, m'ordonna Gabriel.

J'obtempérai mais grognai de douleur. Tout mon être n'était que douleur après avoir rencontré le sol plus d'une fois. Je parai son coup qui allait atteindre mon visage et le frappai au ventre. Il fut surpris mais il réattaqua. Je parais beaucoup, ne me fatiguant pas trop et ça, l'Alpha l'avait bien compris. Il voulait que je me batte vraiment, que je donne tout ce que je pouvais. J'envoyai mon poing dans son cou mais il attrapa mon poignet et me tira vers lui. J'atterris dans son ses bras et je ris à en pleurer.

- Ce n'est pas du jeu, Gabriel. 

Il se pencha et m'embrassa passionnément, me coupant le souffle. Mes doigts jouèrent avec ses cheveux avant que je les lui tire en arrière. Sa gorge émit un bruit étrange.Je reconnus son rire retenu. Je reculai pour mettre de la distance entre nous.

- J'adore te distraire, mon cœur.

Je secouai la tête en entendant le nom affectueux qu'il me donnait. Je le fusillai du regard.

- Ne m'appelle pas comme ça !

Je fonçai vers lui et bien-sur, il s'y attendait. Il m'arrêta et m'envoya au sol en un seul mouvement. Il m'aida à me remettre debout mais je refusai son aide malgré tout. J'étais énervée. Très énervée. Les hormones dirons-nous. Il le savait et s'en amusait quand nous nous entraînions mais en dehors de nos joutes verbales dans le jardin, il m'embrassait, m'emmenait dans sa chambre pour me détendre à sa façon.

 Il faucha mes jambes et je m'étalai de tout mon long sans avoir rien vu venir. Je regardai un instant les arbres qui entouraient la propriété.

- Tu es dans tes pensées, Haley.

- Je sais bien merci.

Je n'arrivais même pas à le toucher plus de deux fois. Mon corps était courbaturé et me faisait mal. Je devais avoir des bleus. J'avais demandé à Gabriel de ne pas viser mon ventre, car ça me causait des douleurs atroces par la suite. La faute à mon estomac qui faisait des siennes. Il avait cru l'autre jour que j'étais enceinte. Je lui avais ri au nez en lui affirmant que c'était impossible. Nous avions utilisé un préservatif, et les autres fois, j'avais décidé de me mettre un implant. C'était plus pratique pour moi parce que j'oubliais souvent la moitié de ma tête. Quinn elle, avait un stérilet. Ça ne semblait pas lui poser de problème.

Je me relevai en m'aidant de mes mains, mais Gabriel me souleva et me déposa. Son odeur me fit presque tourner de la tête. Il sentait bon. Pas la sueur mais son odeur habituelle. Il ne transpirait presque jamais, de toute façon. Moi j'étais trempée. Je partis en direction des douches et me cachai en dépliant le rideau que Luca avait installé pour moi. Je rinçai mes cheveux, enlevai mes affaires de sport puis m'enroulai dans un essuie. En sortant, j'essorai ma tignasse puis la laissai sécher à l'air libre. Je n'aimais pas trop le sèche-cheveux. J'avais l'impression qu'il me brûlait le crâne.

Je trouvai Gabriel allongé dans l'herbe sur une couverture à carreau. Il me regarda passer avec un froncement de sourcils. Je rejoignis Anne sur la terrasse. Elle était allongée dans une balancelle que nous avions acheté la semaine passée. Son ventre s'épanouissait et sa joie d'être mère nous rendait tous heureux pour elle et son mari. Rien ne semblait pouvoir entacher leur bonheur.

- Comment tu vas ? Me demanda-t-elle en mettant sa main en visière pour se protéger du soleil.

- C'est plutôt à moi de te demander.

Je m'assis à même le sol à coté d'elle, essayant que mon essuie ne s'en aille pas.

- Réponds moi. Je t'ai regardé te battre et tu as l'air angoissée. C'est ce que je ressens quand je te regarde mais les autres ne peuvent pas vraiment le sentir car j'ai un don particulier.

Elle avait vraiment l'air inquiète pour moi. Je ne voulais pas l'embêter avec mes problèmes. Elle devait se reposer et ne penser à rien qui pourrait la rendre anxieuse. Elle avait de nombreuses contractions précoces et avait perdu un peu de sang hier. µ

- J'attends juste le retour de Quinn.

Elle était allée voir son ex-fiancé pour récupérer ses affaires et lui rendre la bague. Ça fait déjà une semaine. Elle devrait rentrer il y a deux jours. Elle ne répondait pas à mes messages, ni à ceux de Zayn. Ce dernier tournait en rond. Anne plissa le front.

- Elle est pas censée rentrer demain ?

- Non. Elle devrait déjà être ici, je ne comprends vraiment pas. Mais rassure-toi, je m'occupe de tout. Dors bien.

- Je sais, je te fais confiance. Mais repose toi ok, tu as une tête à faire peur et tu es remplie de bleues.

Je le savais bien. Il s'étalait sur mes bras et mes jambes. Mais au moins, je me musclais. C'était le principal. Je savais battre un loup, courir une vingtaine de kilomètres. Je me relevai et montai dans la chambre de Gabriel. La plupart de mes affaires s'y trouvaient, il ne restait plus que quelques habits dans mon autre chambre. J'étais tout le temps dans la sienne et un soir, Gabriel avait amené ma trousse de toilettes et quelques sous-vêtements. J'avais découvert qu'il m'avait fait une place dans sa commode et dans ses tiroirs. J'avais été très surprise et nous n'en avions pas parlé. C'était pourtant un gros changement. Je n'avais plus eu de copain depuis de nombreuses années. Vivre avec quelqu'un, c'était une grande étape même si, nous étions plusieurs sous le même toit.

Je laissai tomber la serviette, enfilai un short et un t-shirt avec des baskets. Je préparai un sac avec l'arme de Gabriel. Il en avait caché une sous le plancher. Je l'avais découvert l'autre jour en passant l'aspirateur. Un flingue qui me servirait en cas de problème. Je descendis en bas avec mes affaires. Gabriel était toujours dans le jardin, Anne était repartie chez elle. Nous n'étions que tous les deux.

Un besoin urgent me priait de partir, de mettre les voiles. De retrouver Quinn. Elle avait des soucis. Je le sentais dans le plus profond de mon être. C'était inexplicable. Mon cœur me tiraillait d'une façon qui m'empêchait de dormir la nuit.

- Les clés sont déjà sur le contact.

La voix de Gabriel me fit sursauter. Je n'avais pas remarqué qu'il s'était approché de moi. Il me regardait d'une façon grave, qui me donnait l'impression que j'étais redevenue une petite fille pleurnicharde. Mais j'étais à présent une femme. Je n'avais pas peur. Je tendis une main vers sa joue et la caressai avec une douceur que je reconnaissais. J'étais amoureuse de lui. Irrévocablement. Il était comme ma drogue. Mon corps ne voulait pas le quitter, mon cœur non plus. J'étais accro à Gabriel. Il était ma dose.

- Merci.

Je déposai un léger baiser sur ses lèvres et me détournai de lui. Je marchai jusqu'à la voiture et déposai le sac de sport dans le coffre. Je me mis derrière le volant et démarrai. Je passai le portail et jetai un dernier coup d'œil à Gabriel. Il était sous le perron, les mains dans les poches. Je ne voyais pas son visage mais je voyais bien la déception. Son attitude ne trompait pas.

Les liens d'amour - Aime moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant