𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟐 - 𝓖𝓪𝓫𝓻𝓲𝓮𝓵

2.9K 209 1
                                    


- Alpha, fit une voix sur ma gauche.

Je ne me tournai pas mais mon visage se détendit légèrement. Mon bêta, Luca tenait deux verres de vin dans ses mains. Il me tendit le mien, regardant du coin de l'œil sa femme qui discutait avec tout un groupe de femmes qui s'extasiait sur son ventre. Misère. Ces mégères étaient de vraies pots de colles dans ce genre de soirée, surtout quand elles me contemplaient avec insistance en croyant que je ne voyais pas leurs regards lubriques.

- Luca.

- Une louve est sur notre territoire et également une humaine. Je connais une des deux femmes. Elles s'annonceront la semaine prochaine. Elles ont l'intention de venir à la maison. J'ai demandé à Ginny de préparer des chambres et de nettoyer la maison. Anne a insisté pour les avoir à la villa. 

Je haussai un sourcil, amusé.

- Elle te tient vraiment par la queue, mon ami, ricanai-je. Bien. Fais attention à Anne.

Je l'avertissais toujours dans ce genre d'événement. Surtout quand les mannequins de toute taille commencèrent à défiler sur la scène devant nous avec la musique. Je vis du coin de l'œil qui ne lâchait toujours pas sa compagne du regard. Il s'inquiétait sans cesse pour elle et ce serait surement comme ça jusqu'à la fin. Quand il l'avait rencontré, elle était dans un piteux état, couverte de sang, de griffures, et de cicatrices. Elle ne souhaitait même plus vivre. C'était ma chasseuse qui l'avait trouvée dans la forêt, complètement affamée et déshydratée. Elle nous l'avait ramené et nous avions pris soin d'elle, même si elle ne se laissait pas approcher par qui que ce soit, à part mon bêta. Il n'y a que lui, elle et moi qui savons ce qu'elle a enduré. Quelques années plus tard, ils se mirent enfin ensemble.

- Evidemment. Je reviens. Je vais la sortir des griffes de ces folles dingues.

Il partit en un clin d'œil. Soudain, il n'y eut plus aucun bruit. Il faisait calme, trop calme. Mais je compris rapidement que tous les gens autour de moi étaient bouche-bée par la magnifique femme sortant de derrière le rideau alors que la musique retentit. Elle avançait, le regard droit devant elle, comme si le monde était à ses pieds. Mais derrière son expression, je devinai une profonde nervosité qu'elle tentait de cacher.

Mon loup pouvait sentir la moindre de ses émotions. Elle était humaine, je devinais. Mais en me concentrant plus fort, je captais une faible énergie. Je fronçai des sourcils. Je n'avais vu qu'une fois ce cas de figure. Cela voulait dire qu'un de deux ses parents était un loup-garou. C'était plutôt exceptionnel. Rare était les couples humains-loups. Notre âme-sœur était souvent quelqu'un de la même espèce que nous.

Mais comment cela se faisait qu'elle n'était pas dans une meute ? Ne ressentait-elle pas un manque quotidien ? Même si elle avait des gènes de loup, elle était censé vivre comme nous. Mais quand on la regardait, elle était vraiment humaine. Elle le paraissait en tout cas. Se doutait-elle de sa vraie identité ? Pas sur.

Je savais de source sûre, qu'elle pouvait terrasser quiconque essaierait de la chercher. En comparaison avec les autre louves du défilé, c'était elle la plus belle. Avec ses longs blonds qui faisaient ressortir son teint blanc et ses yeux océans agrandis par le maquillage discret. Sa robe frôlait le sol et le bruissement du tissu parvint à mes oreilles. Mais elle était à pieds nus. Aucun talons en vue. Elle n'avait pas défilé en petite tenue. Peut-être était-elle gênée que des personnes puissent la voir découverte ?

Je savais qui elle était. Elle était beaucoup trop célèbre pour qu'on puisse l'ignorer. La seule humaine du monde dans la carrière de mannequinat. Elle était d'une beauté très naturelle et quelque peu brute avec des cheveux à la sauvageonne. Bizarrement, sa coiffure allait merveilleusement bien avec sa robe de bal. 

Je savais que sa manager Quinn, était la cousine d'une de mes louves. Alors forcément, je connaissais de nom cette jeune femme. Haley Clarke. Une femme très intelligente, apparemment. Je le savais grâce à l'un de mes loups qui a enquêté sur elle. On ne parle pas beaucoup de ses parents biologiques. Il n'y a rien sur nous, comme si ils n'avaient jamais existé. Mais ses parents adoptifs sont morts il y a longtemps maintenant. La laissant orpheline.

Je sens un vide profond quand je me concentre sur elle. Elle se sent incomplète.

Soudain, ses yeux clairs descendirent vers les miens et elle sembla presque sursauter avant de prendre la pose. Des rougeurs apparurent sur ses joues pales et elle sourit. Je me contentai de la fixer comme un prédateur.

Je bus mon verre, ne regardant pas une seule fois toutes ces louves en chaleur qui parlaient entre elles en me pointant du doigt. Elles savaient qui j'étais. Elles aimaient toujours les Alphas. A croire que c'était le statut le plus convoité du monde. Ça l'était, mais pas pour tout le monde. Beaucoup de jeunes loups essayaient de s'élever, mais ils se faisaient généralement bouffer par des loups bien plus puissants qu'eux. On naissait Alpha, on pouvait également le devenir mais on ne pouvait pas l'être du jour au lendemain. Un bon nombre d'imbéciles avaient toujours cru que c'était possible. Ils se s'étaient mis le doigt dans l'œil.

Plus aucun mannequin ne défila et la soirée s'enchaîna à toute vitesse. Il y avait énormément de brouhaha. Le directeur de l'hôtel, un vieux ventripotent, vint me parler et pendant quinze minutes, me complimenta sans s'arrêter. Stupide humain.

Plus loin, le couple de Luca et Anne discutaient maintenant avec Haley Clarke et Quinn Daniels. Je n'avais pas besoin de tendre l'oreille pour deviner de quoi il parlait. La jeune femme et l'épouse de mon bêta s'entendaient à merveille. Je les regardai de ma position, impassible à toutes tentatives de dragues que les femmes essayaient d'entretenir avec moi. Je les remballai une à une. Elles étaient beaucoup trop faibles pour mon loup...et stupide. J'étais assez difficile en matière de louves.

Je plissai des yeux. Je vis qu'Anne se sentait pas bien. La seconde suivante, l'humaine revint avec un verre d'eau et le fit boire à la femme de mon meilleur ami. Elle prit même une chaise pour la faire s'asseoir. Elle discutèrent longuement. Je n'avais plus vu ma louve aussi heureuse qu'à cet instant, entourée de nouvelles connaissances.

 Puis, la soirée se termina rapidement avec la disparition de l'humaine. Elle séjournait à l'hôtel et un de mes loups le surveillerait toute la nuit. Je préférais garder un œil sur elle et la cousine d'Anne. Elles semblaient être à bout de force et beaucoup de mâles les fixaient comme si ils allaient les dévorer.

Les liens d'amour - Aime moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant