Chapitre 10 - Retrouvez-les

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Valentin arriva à Erramore un peu avant la tombée de la nuit. Il en avait assez. Il avait marché tant de kilomètres par cette chaleur qu'il sentait la transpiration à plein nez. De petites goutes de sueur lui coulaient dans le cou et il avait bien besoin d'un bon bain. Il se promit d'harceler les serviteurs jusqu'à en avoir un. Mais avant toute chose, il devait voir le roi. Ça ne lui plaisait pas, de savoir le prince sans escorte par des temps pareil. Et il fallait à tout prix qu'il révèle au roi les découvertes qu'ils avaient fait sur la sœur de leur ennemi.

Il fut arrêté par les gardes à la porte principale de la ville, ce qui augmenta un peu plus encore son énervement. Il n'avait pas de temps à perdre avec des futilités de contrôle qui n'aurait jamais dû s'appliquer à lui, en tant que membre de l'entourage de la famille royale. Et dire qu'il fallait encore qu'il traverse toute la ville pour rejoindre jusqu'au palais.

— Hey ! Je réquisitionne ce cheval ! S'exclama-t-il en apercevant un homme qui déchargeait de lourds paquets de tissu d'une charrette attelée. Vous le récupérerez au château. Rendez vous y demain !

Tranchant le harnais d'attelage il sauta sur le large dos du cheval et l'éperonna, fonçant vers le château, aussi vite que le gros animal le lui permettait.

Le roi le reçut dès qu'il apprit son retour. Valentin fut introduit dans la grande salle où tous les conseillers et chefs de guerre avaient été réunis. D'un pas vif, il remonta l'allée centrale. Un malaise l'envahit. Il avait presque oublié que personne n'avait été mis au courant de leur projet de petite escapade en Ovra, et les murmures qui parvenaient à ses oreilles lui rappelaient à quel point la faute était grande. Le Roi d'Arcin était un homme imposant et colérique, pas particulièrement connu pour sa bonté ou sa réflexion sur le monde, et c'est avec appréhension qu'il s'inclina devant le trône taillé dans le bois le plus fin de toutes les contrées connues de cette terre. L'intonation sévère avec laquelle le monarque lui intima de se relever ne lui laissa plus aucun doute sur son humeur.

— Où est mon fils ? Lui demanda-t-il.

— La dernière fois que je l'ai vu, nous nous trouvions à une journée de marche d'Erramore, et il se lançait à la poursuite de la sœur du Roi Périphène d'Ovra, Votre Majesté.

— A la recherche de qui ?

— Tiliana d'Ovra, Sir.

Le roi partit d'un rire tonitruant.

— Ah oui ! J'ai entendu parler de cette... légende ! Le père de ce petit roi de pacotille aurait eu une fille, une Sans Peuple, la fille au loup, une moins que rien ! Mais cela n'a jamais été prouvé ! Personne n'a jamais eu une véritable idée de ce à quoi elle ressemblait.

— Je vous assure Votre Majesté, que nous l'avons bien vu, nous l'avons même faite prisonnière... Malheureusement elle a réussi à s'échapper. Si le prince a pris tant de mesures pour renforcer la sécurité du royaume, ce n'est pas uniquement à cause de Périphène, mais aussi à cause d'elle.

Le roi balaya cette affirmation d'un geste de la main.

— Donc, vous me dites que mon fils est actuellement seul, sans escorte, à se promener près de notre frontière Nord.

— Si l'on veut, je suppose.

— Envoyez des gardes à sa recherche immédiatement, je veux qu'on le retrouve le plus vite possible.

— Je ferai en sorte que ce soit fait, approuva Valentin en s'inclinant.

Sans plus attendre, il se rendit à la salle des gardes, aboya quelques ordres et donna des directives afin que la patrouille connaisse la direction que Lucas avait emprunté, avant de se rendre avec soulagement à ses propres appartements. En retournant vers la ville haute où étaient situés ses quartiers, il crû apercevoir une silhouette à l'une des nombreuses fenêtres du château, mais celle-ci disparu aussi vie qu'elle était apparut, avant qu'il n'ait eu le temps de se demander quelle était l'identité de la personne qui semblait l'espionner.

Tiliana d'Ovra - Les Sans PeupleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant