Énergie Sombre

5.

- Je veux que tu me dises ce qui se passe. Pourquoi tu n'es pas rentrée jusqu'à présent, insista mon père.

- Après la soirée, je suis allée dormir chez Paola. C'était plus proche... arrête de stresser. Colson est passé récupérer mon ordi car je travaille sur une vidéo là.

- Tu aurais pu venir toi même !

- Je sais mais j'avais des choses à faire. Je suis avec Paola arrête de stresser ! Je t'en prie.

Je mens.
Je mens.
Et...
Je mens.

- Pourquoi j'ai l'impression qu'il se passe quelque chose que tu ne me dis pas. Tu aurais dû rentrer à la maison depuis longtemps. Tu recommences à disparaître sans donner de nouvelles. Je n'aime pas...

- Angel, mon amour, entendis-je la copine de mon père dire de l'autre côté, tu la stresses pour rien. Calme-toi.

- Tu ne connais pas Milla aussi bien que moi, dit-il sur la défensive. Quand elle disparaît comme ça, c'est pas normal.

J'ai presque vingt-deux ans, le réalise-t-il ?

- Papa, cette période là est passée et tu le sais. Maintenant arrête de t'énerver pour rien.

- Hum.

Il n'allait pas lâcher l'affaire et ça commençait à m'énerver.

Une journée était passée depuis la soirée et j'étais toujours « hospitalisée » dans la suite d'hôtel de Ken. Ma glycémie refusait de revenir à un niveau normal et physiquement, je sentais de plus en plus que je n'allais pas bien.

C'est fou à quel point le stress impactait sur mon état de santé. En une soirée, j'ai carrément fragilisé ma santé au point où sa me fait peur. Mon poignet cassé était super douleur aussi.

Je dormais beaucoup et je ne passais pratiquement pas de temps sur mon téléphone donc bien sûr je n'ai pas vu la multitude d'appels de mon père. Il me fait une crise de nerfs et j'essaye de le comprendre.

Il faut savoir qu'il angoisse facilement depuis la mort de ma mère. Dites vous qu'il était au travail lorsqu'on l'a appelé pour lui annoncer que ma mère s'était faite tuer -sous mes yeux- lors d'une fusillade dans une banque. Il suffit qu'il reste sans nouvelles de mes sœurs ou moi pour commencer à stresser.

Je ne peux pas rentrer dans l'état dans lequel je suis. Il est médecin et remarquerait tout de suite ce qui se passe. Je ne peux pas lui faire ça. Je prétexte donc d'être chez une amie le temps de me rétablir complètement. Cela ne devrait pas prendre plus de trente-six heures.

- Papa, je t'assure que je vais bien. Je te le promets.

- Tu as mangé ? Tu as pris tes médicaments ?

- Oui. Je prends soin de moi. Tu devrais faire de même. Écoute un peu Marianne.

- Hum... je vais essayer... je vais devoir aller travailler.

- Oui mon petit papa. Je t'appelle plus tard ! Je t'aime.

- Je t'aime aussi.