30.

170 10 3
                                    



J'avais rejoint Tessa aux urgences en compagnie de Ken. Elle remplissait une fiche qu'elle s'est empressé de me donner étant donné qu'elle n'avait pas toutes les informations concernant Eave à sa portée.

Les heures suivantes défilèrent comme dans un cauchemar. Ou plutôt, comme dans un film dont j'aurais été la spectatrice passive.

J'étais vidée, lasse, épuisée.

J'avais l'impression que mon cœur était en mille morceaux et l'angoisse qui me tordait le ventre, m'empêchait de respirer correctement.

Au petit matin, Julien et Bert nous rejoint. Ils s'installèrent aux côtés de Tessa et Ken remarquant que je préférais clairement rester dans mon coin. J'ai vraiment besoin de chialer là.

J'ignorais si je devais appeler mon papa ou non mais mon expérience avec les hôpitaux m'avaient fait comprendre que c'était toujours grave lorsqu'on prenait du temps à répondre à nos questions.

À plusieurs reprises, j'avais hésité à aller me prendre un paquet de cigarettes tellement j'étais à cran mais je ne pouvais pas me le permettre. Depuis l'annonce de ma grossesse, j'avais presque instinctivement arrêter mes conneries mais aujourd'hui elles me revenaient à la face.

Pour la première fois, je ressentais un vrai manque...

Dans mon esprit, des centaines de souvenirs de la soirée défilaient, comme une pièce de film dramatique dont j'ignorais encore la fin.

Un seul visage hantait mon esprit, celui de Ken assis à l'autre bout de la pièce. Il s'en rend peut-être pas compte mais il m'avait fait énormément de peine.

Je sursautai lorsque Tessa s'assit auprès de moi dans un soupir magistral. Toujours sans un mot, on échangeait un regard.

Je compris tout de suite qu'elle n'avait aucune nouvelle. Ni bonne, ni mauvaise. Juste le silence, l'inquiétude, l'interrogation.

Et visiblement, ça la rendait aussi malade.

Les heures passèrent ainsi, dans l'attente. Chaque fois qu'un médecin entrait dans la salle d'attente presque bondée, je me levais précipitamment, réclamant des nouvelles. Mais ils n'en avaient jamais, et je m'enfonçais de plus en plus dans mon désespoir.

Vers 10h, un médecin prononça enfin les mots tant attendus :

-       Il y aurait-il des proches de Mademoiselle Vezaria ?

Je me levai nerveusement, tandis que Tessa releva à peine la tête.

Le médecin, qui se présenta sous le prénom de Carter Reynolds. Il est clairement américain et ça me rassura tout de suite par rapport à la communication.

-       À son arrivée la patiente ne respirait presque plus, m'expliqua-t-il. Nous l'avons réanimé et elle a commencé à se plaindre de douleurs thoracique. Nous avons due lui faire passer plusieurs examens.

-       Vous avez les résultats ? je demande le cœur lourd. Elle se porte bien ?

-       Je dois présenter son dossier à un autre médecin, dit-il. Nous voulons vous présenter un diagnostic correcte. Il nous faudrait encore quelques heures.

-       D'accord. Je... je pourrais la voir ?

-       Oui. Nous l'avons transféré dans la chambre 408 au quatrième étage. Elle dort donc je ne peux autoriser qu'une seule personne à rester à ses côtés.

-       D'accord. Merci docteur.

-       Ce n'est rien. Je reviens vous voir bientôt.

Je hoche la tête puis il s'en va. J'explique rapidement la situation à ceux qui m'accompagne puis je propose à Tessa de rentrer se reposer et que je la rappellerais si j'avais des nouvelles.

Énergie SombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant