38. (Part. 1)

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Assise sur le sol de la chambre du bébé, je plie les différents vêtements que j'ai en face de moi. Je les tends ensuite à Ken qui les range dans la commode ou dans l'armoire.

-       Et là, il y aura ses petits pieds, dis-je en regardant l'une des paires de baskets miniatures. Et genre tu fais ça pour que ça entre. Et là vient mon moment préféré, je risque de mourir d'amour pour ça. Tu le prends comme ça, j'ajoute en prenant une des peluches en exemple. Tu tiens bien sa petite tête et que tu lui dis « allez ! Viens dans les bras de maman ! » Ahhh ! J'adore !

Ken éclate de rire face à mon enthousiasme. Il doit se dire que je suis folle mais je me régale à m'imaginer mon petit bébé.

Son rire est tellement entraînant que je ne peux m'empêcher de rire aussi.

-       J'ai tellement hâte ! Dis-je joyeusement. C'est la chose la plus belle qui me soit arrivée. Je ne peux plus m'imaginer sans lui.

-       Je vois ça !

-       On devrait commencer à parler des prénoms.

-       Tu as quelques idées, me demande-t-il en s'asseyant sur la chaise en face.

-       Si c'est un garçon, j'ai deux préférences Ryan ou Legend.

-       J'aime beaucoup Legend, c'est rare.

-       Ouais, tu sais que j'aime les prénoms peu communs. Et si c'est une fille, je n'ai qu'un seul prénom pour le moment, c'est Naya.

Ken grimace est ça me fait rire.

-       Tu pourrais au moins faire semblant d'aimer, dis-je en lui balançant l'une des petites chaussures que je tenais.

-       J'aime, dit-il en rattrapant la chaussure. C'est un super prénom mais... je ne sais pas. Il n'est juste pas... je sais pas.

-       Tu veux quel prénom, je lui demande ayant compris qu'il avait déjà pensé à ça.

-       Si nous avons une fille, j'aimerais qu'elle s'appelle Elle Aïko Vezaria Samaras. « Elle » parce qu'à mes yeux ça à toujours été elle, comme si c'était une évidence. « Aïko » parce que les prénoms féminins terminant par la lettre "o" sont rares, voire quasi inexistants dans la culture japonaise. De surcroît, ce prénom dévoile une jolie signification, Aïko veut dire « l'enfant de l'amour ». À mes yeux, ce bébé représente tout l'amour que j'ai pu avoir pour toi.

Je le regarde longuement avant de détourner le regard. Je lève les yeux au ciel en réalisant que je pourrais verser une larme à n'importe quel moment. Je pourrais mettre ça sous le compte des hormones mais ce ne sont que mes sentiments pour lui qui parlent à cet instant. Autant son discours me touche, autant le fait qu'il parle de ses sentiments au passé me blesse.

Je décide de ne pas plomber l'ambiance... mais c'est trop tard parce que je sens ma larme ruisseler le long de ma joue et je renifle.

-       J'espère vraiment que ce sera une fille parce que j'adore ce prénom. Il est certes long mais... il est magnifique, dis-je en essuyant ma larme.

-       Chaud tu pleures.

-       Ce sont les hormones, dis-je avec un petit rire nerveux.

-       J'imagine. J'ai hâte de connaître le sexe.

-       Plus que quelques heures à attendre, dis-je en lui souriant.

Après ce moment de pure émotion, on se remet à ranger. Je suis clairement moins euphorique que tout à l'heure.

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