✈︎ Valletta, malta
18:00
17 juilletTaehyung retouchait ses photographies les plus récentes avant de les poster sur un compte Instagram privé dont il semblait s'être juré de ne pas me révéler le nom. Il était courbé sur son ordinateur, le nez dans Photoshop, alors qu'au dessus de sa tête, le ciel s'habillaient de couleurs Van Gogh.
Sur cette terrasse bien silencieuse en heure de pointe, j'assistais à l'ironie de son art. Il aurait très bien pu attendre que les reflets solaires s'effacent des cieux pour travailler ses oeuvres.
D'ailleurs, le paysage entier était doré. S'il n'allait pas s'en inspirer, autant en profiter, ne pas gâcher la beauté de cette ville.
Bien que je voyais ce spectacle tous les jours, cette vue digne de l'intérieur d'un trophée ne cessait de me fasciner à chaque fin de journées. Je me demandais combien de chansons s'appelaient « malta sunset » dans mon répertoire.
La dorure de tout et chez tout le monde se contrastait au cheveux bleus électriques de Taehyung, dissimulant le pansement rétrécissant quotidiennement sur son front. Quand a son ventre, il y demeurait une simple cicatrice que je ne manquais jamais d'embrasser lorsque nos corps nus se rencontraient un peu partout dans la chambre.Il y avait entre nous une flamme plus que gigantesque qui ne cessait de grandir et de nous réchauffer. Un feu dont je craignais l'ampleur du vide, si le malheur de son extinction arrivait une nuit.
L'inévitable fin des fraîches après-midis d'été sur des terrasses maltaise me glaça le sang. Je voulu me gratter la nuque anxieusement, puis je me rappelai que mon tatouage cicatrisait encore. C'était un chat que Taehyung avait griffonné sur une serviette lors du dîner du 14 juillet, lorsqu'on songeait aux marques indélébiles que l'on allait laisser sur notre corps.
Quant à sa nuque, y était dessiné un pansement aux lignes tordues. Comme des vagues. Il ne voulait expliquer oralement la poésie qui l'a justifiait, mais il suffisait d'observer son sourire lorsque l'aiguille glissait sur sa peau pour tout comprendre. Il m'avait fallu près d'une heure pour le convaincre de ne pas se tatouer de mon stupide prénom sur une partie du corps aussi visible.Observer les deux glaçons fondre les uns sur les autres me rappelaient que si tout finit, nous aurons tous les deux l'impression de mourir, vidés de tout qui nous constitue. Des métaphores s'inspirant de ses blocs d'eaux mourant coulèrent sur les pages de mon cahier.
Taehyung soupira en balançant sa tête en arrière, m'offrant la vue d'une goutte de sueur glissant sur une marque dont mes dents étaient les auteurs. Je souriais à moi-même, absurdement fier de l'avoir marqué.
Sans que je ne le remarque, Taehyung se trouva juste derrière moi, sa joue contre la mienne."On va dîner chez mes parents ce soir. Il y aura toute ma... famille. Ils ont une maison en Provence, en France." Prononça t'il calmement.
Je me retournai vivement, nos nez se frôlant presque. Je me demandais si mes yeux furent un jour plus ouverts qu'à ce moment là.
Mais lorsque je lu la gêne sur son visage, les muscles du mien se détendirent, et je compris que mon soutien lui était indispensable. Puis, l'idée de revoir la face atroce de sa génitrice couvrit mes pensées de dégoût."Tu n'es pas obligé de venir, mais ça me rassurerait..."
Son regard sur les pavés, je ne pu m'empêcher d'acquiescer, faisant glisser ma paume sur sa joue que j'aimais observer bronzer depuis notre rencontre.
Il m'embrassa, des exclamations italiennes se firent entendre et nous en riions.
Taehyung partit payer en vitesse après avoir rangé ses affaires. Comme je continuais d'écrire, il me devançait en marchant légèrement, ignorant son état anxieux de retrouver la famille qu'il n'a pas choisi.A l'hôtel, il chantonnait en triant ses affaires lorsqu'il reçu un appel de Jimin. Pour quelconque raison, il hésita avant de répondre et de sourire quand il eut fini son appel. De mon côté, je ne m'empêchais pas de me poser des tas de questions sur le père de Taehyung. Pourquoi n'avait il pas visité son fils lorsqu'il attendait au seuil de la mort ? Pourquoi n'ai-je jamais entendu son prénom ? Pourquoi Jimin avait-il dit à Taehyung que l'état de son père empirait ? Et pourquoi, les sourcils de Taehyung s'étaient-ils froncés lorsqu'il eut dit ça ?
"T'es prêt ?" Demanda Taehyung, la main sur la poignée de la porte.
Je hochais de la tête, bien qu'une infime envie de ne rien savoir me prouvait le contraire.
Je n'étais pas prêt, j'étais effrayé.
J'appréhendais la rencontre avec sa famille, comme Taehyung s'inquiétait silencieusement. Je le savais, en reconnaissant son tic nerveux de faire tourner ses bagues en argent contre ses doigts. Ses lèvres étaient anormalement rouges aussi, signe qu'il les a mordu lorsque j'avais le dos tourné."T'inquiète pas, tout ira bien." Prononçais-je, peu convaincu.
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⌈ switching ⌋ ᵀᴬᴱᴳᴵ
FanfictionIl ouvrit "sa" valise et devant ses yeux arrondis, sortit de la boîte à roulette un pull coûtant le triple de son salaire annuel. "Merde." Murmura Yoongi. - terminée!!