⌈ switching ⌋ ᵀᴬᴱᴳᴵ

chap'25

✈︎ France, Provence
22:00
17 juillet

Il n'y avait rien de charmant dans cette soirée estivale française, dans un prestigieux jardin à la botanique parfaite, près d'une piscine aux faibles vagues néon.
Dehors, il faisait bon. C'était calme, presque mielleux.
Dedans, j'avais si froid que mes pensées hurlaient et se bousculaient jusqu'à m'en faire pleurer, exténué, ici, lâché par tout.

Je m'abandonnais à des théories sanglantes, des faits douloureux et des souvenirs que je voulais dissoudre tant ils faisaient serrer ma poitrine.
Je saturais.
Je saturais vraiment et l'eau me faisait les yeux doux. Elle me narguait, elle me suppliait de l'embrasser, de respirer contre elle et de ne plus jamais la quitter.
Quitter.
Voilà un mot plaisant. Un mot qui aurait du me venir à l'esprit il y'a de longues minutes.

Au fond, bien au fond, je le savais.
Un sourire aussi imparfaitement beau que celui de Taehyung, ne pouvait pas être aussi vrai. Mes miettes d'espoir s'étaient accrochées à ce sourire là. A ses baisers aussi, ainsi qu'à ses mots; ces caresses invisibles.
Et assis dans l'ombre, l'odeur du shit était plus qu'évidente, j'étais broyé.
Tétanisé face à l'avenir.

Étais-je alors condamné à subir le mensonge des autres ?
"Bien sûr que ton père m'aime." Avait dit ma mère.
"Je n'aime que toi." Avait dit Hoseok.

Puis je me souvenais de cette conversation, où ma main tremblait sur la sienne.
J'avais dis ces exacts mots :

"Tu as changé n'est-ce pas ? Tu ne toucheras plus à de la drogue de ta vie, non ? Tu ne ruineras plus celle des autres, hein ?"

Auxquels il avait répondu :

"Aurais-je osé continuer à te voir si ce n'était pas le cas ? Si je n'avais pas changé, et si je ne regrettais pas ce que j'avais fait à Hoseok ?"

Je ris. Abasourdi par ce qu'il m'avait pris pour poser une telle question. Dans quel état de détresse et de manque d'affection devais-je être pour faire ça?

Une larme s'échoua dans mon sourire brisé. J'étais dans un pire état de détresse et de manque d'affection pour pleurer dans le jardin de sa demeure au lieu... au lieu de la fuir.

Mais au fond, oui bien au fond, là d'où je puisais toute mon inspiration, j'espérais secrètement qu'il me rejoigne et me jure qu'il n'y avait que sincérité et remords dans ses paroles, que tout cela n'était qu'un méchant malentendu, qu'il remarquera que ça m'a blessé et qu'il pansera comme je l'eus fait pour lui. Je souhaitais tout bas qu'il m'embrasse le nez, qu'il essuie mon visage de ses mains couvertes de bagues colorées et enfin, qu'il me prenne la main pour me tirer dans l'infinité terrestre.
Quelle honte pour un jeune homme de s'imaginer de tels scénarios.
Et quelle honte pour un jeune homme de ne pas s'empêcher d'être déçu qu'il ne se réalise pas.

"J'ai pas envie de manger avec eux tant que tu es dans cet état. En plus, on a beaucoup de choses à se dire."

La silhouette qui se dessinait devant moi, cette rassurante ombre me donnait mal au ventre.