✈︎ Seoul, Corée du Sud
21:20
1er aoûtIl y avait dans le brisement de mon cœur, un voile de réconfort qui recollait chaque morceaux. Je n'allais jamais sortir indemne de ce début de nuit d'été, qui pleurait à chaudes larmes avant moi.
Mes phalanges, contre le volant, menaçaient de craquer sous la pression de toute la douleur et l'amour, que je pensais avoir enterré dans un coin effacé de mon âme. Pourtant ce tas de sentiments étaient bien là, et ils n'hésitaient pas me bouleverser.
Les essuie-glaces se démenaient pour rendre l'image la plus cruelle et rassurante, plus nette, à chaque secondes. Et devant cette atrocement longue scène, je ne voulu rien réaliser, et rien reconnaître.Je me mis à hurler dans le silence caché du monde en martelant le klaxon de toute mes forces, car je ne trouvai aucun autre moyen d'extérioriser, ou de rendre les battements de mon cœur un peu moins violents.
Les deux hommes, que je reconnaissais sans vraiment les voir, tournèrent leur têtes vers ma voiture.
Je me fis poignarder une seconde fois dans ma nuque, mon tatouage maltais me brûlant à cet instant précis.Je croyais avoir atteint le fond des abysses du désespoir et de ses émotions subordonnées qui semblaient m'attendre au tournant.
Je croyais vraiment que ces secondes ne pouvaient être plus douloureuses.
Puis les deux hommes se prirent dans les bras. Passionnément, sous les grosses larmes nerveuses des nuages.
La route étant large, les véhicules derrière le mien me contournaient en me maudissant d'avoir le cœur brisé, pendant que nous trois, étions figés, dans la ville impatiente d'en finir avec ce jour que l'on allongeait jusqu'à l'infini.Nous étions comme des statues condamnées par un amour impossible qui se battait pour sa vie, telle une flamme résistant aussi bien aux torrents qu'à des souffles d'enfants.
Mais peut-être que nous étions vraiment des statues maudites, et qu'il nous était impossible de vivre.
Et qu'il nous était interdit d'allumer cette flamme déjà trop puissante. Ce moment, étant notre punition d'avoir péché.
Car on avait besoin de s'aimer pour vivre, comme l'on se consumait lorsqu'on s'aimait.
C'était aussi compliqué que cruel.
C'était une étrangement douce malédiction qui ne pouvait m'empêcher de fondre en larmes devant cette scène.Enfin,
Après toute cette attente,
je revoyais mon fiancé,
Dans les bras d'un autre.
Et enfin, je revoyais Taehyung,
Dans les bras de mon fiancé.Je commençai à manquer d'air dans la voiture.
Je voulais m'exposer au déluge, sachant parfaitement que les gouttes allaient trouer ma peau, et que j'allais plus en souffrir qu'en être satisfait.
Mais lorsque je voyais les veines des mains de Taehyung et ses larmes se libérer, je ne sentais que j'allais interrompre leur retrouvailles.
Et contradictoirement, moi aussi je voulais serrer fort Hoseok dans mes bras jusqu'à en pleurer, comme je voulais embrasser Taehyung, laissant l'eau s'immiscer entre nos lèvres et glisser jusqu'à nos mentons.J'étais fou d'eux.
Et ils étaient là, à deux pas, si inaccessibles.Puis sans que je m'en rende compte, ma main était déjà prête à ouvrir la portière, prête à me jeter dans le plus ardent des feux.
Je me laissais faire, et mis un pied dehors, alors que je mourais si confortablement dans ma voiture.
Le post-it collé près du GPS tomba, je vis le pansement dessiné juste à côté de l'adresse maladroitement écrite par Taehyung, et mon cœur prit un rythme qui me rappelait trop Malte.
Cette brève contemplation m'eus projeté hors de cette réalité qui n'y ressemblait pas. Cette réalité où je portais un t-shirt de luxe trempé, devant les deux personnes pour qui je donnerais ma vie.
Devant mon destin tout simplement.Hoseok manqua de retomber sur le sol en posant son regard sur moi. Et Taehyung, lui, laissa échapper un sanglot, qu'il étouffa aussitôt contre l'épaule de mon fiancé malade. Sa main, à Hoseok, se tendait vers moi, Yoongi, et je ne pouvais qu'avancer vers lui. Mon front rejoint son autre épaule, et sa paume sur mes cheveux me fit tant frissonner que je cru être tombé malade.
"Je vous aime. Et je suis désolé." Prononça Hoseok, la voix tremblante, s'agrippant presque à nos cuirs chevelus.
Taehyung et moi éclations en pleurs simultanément, vidant nos yeux et regrets sur sa chemise d'hôpital, en se tenant la main.
Cette position m'étant totalement inconnue, je me sentais plus que jamais chez moi.Nous aurions pu rester des années entières comme ça, serrés tous les trois, baignant dans notre amour empoisonné, mais je me sentis perdre appui. Avant que je ne puisse le réaliser, Hoseok avait la tête en arrière, dans les bras de Taehyung.
Hoseok s'était évanoui.
Enfin c'est ce que j'espérais.
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⌈ switching ⌋ ᵀᴬᴱᴳᴵ
FanfictionIl ouvrit "sa" valise et devant ses yeux arrondis, sortit de la boîte à roulette un pull coûtant le triple de son salaire annuel. "Merde." Murmura Yoongi. - terminée!!