Sens Interdit( jikook) Tome 2

009🍭

Pdv jungkook

Je ne ressemble plus à rien depuis ce foutu divorce. Mes journées ne sont plus qu'une suite interminable de joints et de fumée qui envahit mes poumons. Hyung après hyung, ils essaient tous de m'en sortir, mais rien n'y fait. Jimin m'a vraiment changé. Je suis devenu un putain de pleurnichard à cause de lui. Tomber amoureux de lui a été ma plus grande erreur. Si seulement je ne l'avais pas regardé ce jour-là dans ce café... Rien de tout ça ne serait arrivé.

**Toc, toc.**

La porte s'ouvre brusquement sur RM. Il me trouve, encore, joint à la main, le regard perdu dans la fumée opaque de la pièce. Ses sourcils se froncent avant qu'il ne traverse la pièce pour m'arracher le joint des doigts avec une brusquerie silencieuse.

— Mais pourquoi t'as fait ça ? criai-je, furieux.

— Arrête, JK. Tu es en train de te tuer à petit feu, dit-il, la voix grave mais empreinte d'une profonde tristesse.

Je détourne le regard, le vide pesant de ma chambre ne faisant qu'alourdir l'atmosphère. Les murs gris, le lit défait, et les vêtements éparpillés témoignent du chaos dans lequel je me suis laissé sombrer.

— Et alors ? Je m'en fous. Plus rien n'a d'importance pour moi. Le monde pourrait bien s'effondrer, je ne sentirais même pas la différence.

— Je comprends que tu souffres, que Jimin ait accepté le divorce... ça te fait mal, mais tu ne vas pas te tuer pour ça.

— Peut-être que si, murmurai-je, les yeux baissés, refusant d'affronter sa pitié.

RM soupira lourdement, posant une main compatissante sur mon épaule. Le contact est étrangement réconfortant, mais je refuse de l'admettre.

— Je l'ai vu, Jimin, dit-il finalement, brisant le silence qui s'était installé entre nous.

Mon corps se fige aussitôt. Mon cœur, qui semblait jusqu'alors aussi engourdi que le reste de mon être, s'emballe dans ma poitrine.

— Il va bien ? Est-ce qu'il mange correctement ? Est-ce qu'il a demandé après moi ? Tu l'as vu avec un autre homme, n'est-ce pas ? Je parie qu'il est déjà avec quelqu'un d'autre ! lançai-je, une pointe de désespoir perçant ma voix.

RM lève une main pour m'apaiser.

— Doucement. Je l'ai vu dans un restaurant. Il était avec une fille, Lisa, sa meilleure amie. Tu te souviens d'elle ?

— Seulement elle ?

— Non, il y avait aussi Taemin. Mais... à ce que j'ai vu, Jimin était tout sourire.

Mes poings se serrent à cette évocation. **Taemin.** Ce type ne rate jamais une occasion de me provoquer. Mon cœur se tord de jalousie.

— Alors, il compte vite refaire sa vie, hein ? dis-je, avec un rire amer, tentant d'étouffer la douleur qui grandit en moi.

RM secoue la tête, patient mais fatigué.

— Ce n'est pas parce qu'il était avec Taemin qu'ils sortent ensemble, JK. Tu imagines des choses, comme toujours.

Je me masse les tempes, les pensées virevoltant dans mon esprit, brouillées par l'angoisse et les drogues qui m'empoisonnent.

— JK, qu'est-ce que tu as ?

— J'ai... la tête qui tourne, dis-je d'une voix faible.

RM soupire une nouvelle fois et m'attrape par le bras pour m'aider à me lever. Il me conduit jusqu'à ma chambre, mes pas lourds traînant sur le parquet froid et poussiéreux.

— Merci, hyung, murmurai-je alors qu'il me couche dans mon lit.

— C'est normal, nous sommes une famille. Repose-toi maintenant, dit-il doucement avant de refermer la porte derrière lui.

Je reste allongé, les yeux mi-clos, tentant de trouver le sommeil. La chambre est plongée dans une pénombre oppressante, et je ne peux m'empêcher de sentir l'absence de Jimin à mes côtés. La place à côté de moi, autrefois chaude et accueillante, est froide comme la pierre. **Jimin**... Combien de nuits a-t-il niché son nez dans mon cou, cherchant la chaleur de mon corps ? Cette pensée me serre la gorge.

Je regarde l'horloge sur ma table de nuit. Elle affiche 23h10. Impossible de dormir. **Que fais-tu à cet instant, mon amour ?** Je me demande s'il est seul... ou avec quelqu'un d'autre. Peut-être qu'il rit, entouré de ses amis, sans une pensée pour moi.

Sans réfléchir, je compose son numéro. Mon cœur bat la chamade alors que ça sonne.

**Bip.**

**Bip.**

**Bip.**

Enfin, une voix. Celle qui me manque terriblement.

— Allô ? dit-il, la voix endormie, et rien que l'entendre me réchauffe le cœur.

Je ferme les yeux, imaginant son visage d'ange, les cheveux ébouriffés, les paupières lourdes de sommeil.

— Allô ? Si vous n'avez pas envie de parler, pourquoi déranger les gens à cette heure-là ? Veuillez ne plus rappeler ce numéro, ajoute-t-il avant de raccrocher sèchement.

Je reste là, immobile, le téléphone encore collé à mon oreille, comme si cela pouvait combler le vide qui me ronge. Puis, dans un élan désespéré, je me lève et me dirige vers le mini-bar installé dans un coin de ma chambre. La pièce est en désordre, avec des bouteilles vides et des verres à moitié remplis éparpillés ici et là. J'attrape une nouvelle bouteille d'alcool, la ramène avec moi sur le lit, et m'affale lourdement.

Je bois à grandes gorgées, espérant que l'alcool fera taire les pensées qui tourbillonnent dans ma tête. Mais tout ce que je fais, c'est me perdre davantage dans ce vide...