Sens Interdit( jikook) Tome 2

13🍭

Je m'étais finalement calmé, et je me laissai entraîner hors de l'hôpital par Suga. Nous étions silencieux, mes pensées embrouillées, mon cœur lourd. Je regardais distraitement par la fenêtre de la voiture, laissant mon regard se perdre dans le paysage qui défilait. La route semblait infinie, tout comme cette douleur qui me rongeait de l'intérieur. Mais soudain, je sentis un changement. La voiture prit de la vitesse. Je tournai la tête vers Suga, les sourcils froncés, et remarquai qu'il serrait le volant avec une intensité inhabituelle.

— Ralentis ! Tu vas nous tuer !criai-je, le cœur battant.

— Accroche bien ta ceinture, Jimin. On est suivis.

Le ton grave de sa voix fit naître en moi une vague de panique. Mon regard vola vers le rétroviseur, et effectivement, une voiture noire roulait à une distance inquiétante derrière nous. Suga, avec une détermination froide, accéléra encore, déviant soudainement de la route principale pour s'enfoncer dans un chemin boueux et étroit, entouré d'arbres hauts et sombres, presque comme une brousse dense.

— Baisse-toi,me dit-il brusquement, ses yeux fixés sur la route devant nous.

Je m'exécutai immédiatement, me pliant sur le siège en essayant de contenir ma respiration. Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait éclater. Puis, sans prévenir, la voiture s'arrêta brusquement. Je l'entendis ouvrir sa portière, et, quelques secondes plus tard, un bruit sec déchira l'air : des coups de feu.

Le silence tomba ensuite, lourd et oppressant. Je restai immobile, les mains tremblantes, la gorge nouée par l'angoisse. L'attente était insupportable. Je finis par me redresser, lentement, jetant un coup d'œil vers l'extérieur. Ce que je vis me glaça le sang : un homme allongé sur le sol, immobile, et Suga, à genoux, tenant son flanc.

Je sautai hors de la voiture, les jambes flageolantes, courant vers lui.

— Suga ! Tu es blessé ?demandai-je, la voix tremblante.

— Oui... Aide-moi,murmura-t-il entre deux souffles.

Je passai son bras par-dessus mes épaules et l'aidai à se relever tant bien que mal, puis le reconduisis vers la voiture. Le poids de son corps contre le mien me faisait sentir la gravité de la situation, et l'odeur métallique du sang flottait dans l'air. Une fois installé à l'intérieur, je pris le volant, mes mains tremblantes.

— On est où exactement ?demandai-je, essayant de garder mon calme.

— Nous avons un chalet non loin d'ici. Continue tout droit, je t'indiquerai le chemin.

Je démarrai, les yeux fixés sur la route sinueuse, jetant des coups d'œil réguliers à Suga, dont le visage pâlissait de plus en plus.

— À quel moment as-tu su qu'on était suivis ?demandai-je pour briser le silence oppressant.

— Depuis l'hôpital... C'est pour ça que j'ai dû mentir... dire que Jungkook était mort.

Je freinai si brutalement que Suga grimaça de douleur.

— Quoi ? criai-je, complètement abasourdi. Tu as menti ?

— Je suis désolé, Jimin. Ce type voulait le tuer, je n'avais pas le choix.

Je le regardai, incrédule, les mains crispées sur le volant. L'idée que Jungkook avait été en danger sans que je le sache me fit bouillir de colère. Mais Suga avait fait ce qu'il fallait pour le protéger... pour nous protéger. Je soupirai profondément, puis démarrai de nouveau.

Après ce qui me sembla être une éternité, nous arrivâmes enfin au chalet. Une petite bâtisse en bois, nichée au cœur de la forêt. Dès que nous arrêtâmes la voiture, J-Hope sortit en courant pour soigner Suga. Il nous entraîna à l'intérieur, où l'atmosphère était tendue, les visages fermés, comme si tout le monde attendait une nouvelle qui ne viendrait jamais. Jin s'approcha de moi, un sourire doux mais fatigué sur les lèvres.

— Viens, je vais te montrer où est Jungkook.

Je le suivis silencieusement à travers le chalet, mes pensées embrouillées. Il me conduisit devant une porte, posant sa main sur la poignée.

— ll est ici,murmura-t-il avant de s'éloigner.

Je pris une grande inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur, puis j'ouvris la porte. La première chose que je vis fut Jungkook, assis sur le lit, une assiette de nourriture devant lui. Lorsqu'il leva les yeux et croisa mon regard, son visage se figea de surprise. Sans réfléchir, je courus vers lui, me jetant dans ses bras.

— Enfin, tu t'es réveillé, mon lapin,sanglotai-je contre son épaule, mes doigts s'accrochant désespérément à son t-shirt.

Il posa ses mains sur mon visage, me forçant à le regarder dans les yeux.

— Tu es venu...

— Bien sûr ! J'étais si inquiet pour toi.

Nous restâmes enlacés pendant ce qui me sembla être une éternité, savourant ce moment de répit dans le chaos de nos vies. Les larmes que je retenais depuis des jours coulèrent librement.

— C'est de ma faute...sanglotai-je, la voix brisée.

— Non, Jimin. Ne dis pas ça.

Je me penchai et l'embrassai, mais il me repoussa doucement, un sourire triste sur les lèvres.

— Qu'est-ce que tu fais ?demanda-t-il doucement.

— Je t'embrasse,répondis-je, un peu confus. Tu es mon mari.

Il sourit, et cette fois, il m'attira à lui pour un baiser plus long, plus profond, un baiser plein de passion et de réconfort. Lorsque nous nous séparâmes, essoufflés, il murmura contre mes lèvres :

— J'ai cru te perdre.

— Jamais, tu ne me perdras,répondis-je fermement, les larmes aux yeux.

Soudain, la porte s'ouvrit brutalement. Taehyung entra dans la pièce, visiblement agité.

— Jungkook,cria-t-il, essoufflé, Minyu est en vie !

Mon sang se glaça.

— Quoi ?!