Chapitre 32

40 3 8
                                    

Réveillée par Perle de Pluie qui venait tout juste de sortir de la tanière des guerriers,
Tempête de Flamme roula dans son nid, peinant à ouvrir ses yeux encore lourds de fatigue après la si courte nuit qu'elle venait de passer.
Malgré le froid glacial qu'il devait sans doute faire dehors, la féline sentait, à travers l'entrée de son repaire, les rayons du soleil réchauffer faiblement sa toison de feu et comprit alors que l'aube devait être passée depuis longtemps et que le soleil devait déjà être haut dans le ciel, plus haut encore que la cime des arbres bordant le camp pour qu'il puisse inonder les nids de sa lumière balafre caractéristique de la mauvaise saison.
Dehors, les voix portées par le vent de ses camarades lui apprirent également que le camp grouillait d'activité et qu'il fallait qu'elle se lève si elle ne voulait ne pas se faire réprimander par ses aînés.
En tant que guerrière, on devait probablement avoir besoin d'elle pour une quelconque tâche. Patrouille, entraînement à la combe, aider Museau Cendré ou renforcer les défenses du camp, il y avait beaucoup à faire durant une telle saison.

C'est alors avec grande peine que Tempête de Flamme ouvrit lentement ses paupières et cilla plusieurs fois avant de ne réussir à s'habituer à l'ardente lumière du petit matin qui caressait de ses mains d'or chaque nids vides sur son passage, paraissant de sa chaleureuse splendeur inviter la rouquine à rejoindre la combe.
Tout en baillant à s'en décrocher la mâchoire, Tempête de Flamme constata qu'elle était la dernière à se réveiller. Sa tanière était vide et les nids tous désertés, mise à part celui de Pelage de Suie. Ayant monté la garde cette nuit, celui-ci ronflait encore paisiblement au fond de l'antre, roulé en boule contre la paroi de ronce le protégeant des griffes acérées du froid.

Tempête de Flamme sortit à pas feutrés rejoindre la clairière, évitant de réveiller son camarade et gonfla aussitôt sa fourrure flamboyante. Tout d'abord éblouie par Le resplendissant soleil, la rouquine ferma un instant ses yeux, toujours à moitié endormie et fit rapidement sa toilette, de quelques coups de langues rugueux sur le portail et le dos, se débarrassant des brindilles collées à son pelage et des dernière tâche de boue de la veille.
Dans le camp, les quelques guerriers restés s'étaient regroupés autour de la pile de gibier pour partager un maigre repas pendant que d'autres tentaient de réparer l'énorme trou qui recouvrait le dessus de la pouponnière. Perle de Pluie étaient parmi eux. Se tenant maladroitement sur ses deux pattes arrières, il essayait tant bien que mal de tresser une branche avec une autre, aide par Nuage de Sapin et Nuage de Frêne.
Plus loin, près de leur propre repaire, les Anciens s'occupaient des chatons, probablement en leur racontant une de leur nombreuses histoires relatant leur jeunesse. Petite Lune et Petite Plume, tous deux assis l'un contre l'autre face aux plus âgés, étaient pour une fois si attentifs que Tempête de Flamme eut du mal à les reconnaître. Cœur Blanc discutait de bon cœur tout près deux avec Museau Cendré, qui supervisait Nuage de Feuille, occupée à soigner les rhumatismes de Perce-Neige.
Lorsque l'apprentie guérisseuse croisa le regard de Tempête de Flamme, les deux sœurs se sourirent. Puis la novice tigrée se concentra aussitôt à nouveau sur son travail.
La jeune guerrière était vraiment admirative du courage et de l'acharnement dont faisait preuve Nuage de Feuille ainsi que son mentor.
En effet, ces derniers temps, les deux guérisseuses avaient été beaucoup occupées et avaient dû travailler d'arrache patte pour leur Clan.
Elles avaient premièrement dû soigner leurs camarades après le combat aux Rochers du Soleil, surmonter avec impuissance et courage la disparition de Nuage de Laurier, rester fortes face à la menace qui rôdait dans les bois et les tensions qu'animaient leurs compagnons et maintenant, devaient faire également face aux quelques chats malades depuis peu.
Tempête de Sable avait été la première touchée mais heureusement, elle n'avait pas le mal blanc ni le mal vert. Sa toux se calmait peu à peu et même si la vétérane ne pouvait courir longtemps, elle arrivait désormais à chasser un peu.
Cœur d'Épine, Petite Lune, Bouton d'Or et Poil de Souris n'avaient pas eu cette chance. Tous quatre avaient attrapé le mal blanc au court de la dernière demi-lune. Petite Lune était encore un peu enrhumée et Cœur d'Épine était toujours confiné dans la tanière de Museau Cendré mais globalement, les deux soigneuses s'en étaient merveilleusement bien sorties et pour l'instant, aucun autre cas n'avait été signalé malgré les températures de plus en plus froides et les proies de plus en plus rares.

Ténèbres glacés, Espoirs flamboyants - LGDCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant