Chapitre IV

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Je sais. "Wshpourquoit'aspasmisdechapitrelasemainedernièrecommet'avaispromis". Ouais ben, je vais pas vous mentir, tout n'est pas rose. Mais c'est pas grave, on s'en sort (je parle de moi en disant "on"... Bipolarité ou possession ?). Be-réf, je fais de mon mieux. Et ne vous inquiétez pas, j'ai rattrapé mon retard, j'ai déjà mes chapitres écrits jusqu'au chapitre VII ou VIII. Sur ce, nouveau chap ! À la semaine prochaine !

- J'ai réfléchi.

Nous nous étions arrêtés après une nouvelle journée de marche, ayant trouvé un espace parfait pour nous installer, sur un de ses immenses rochers qui parsemaient le paysage. J'étais en train d'aider Nessimelle à déserrer le laçage de ses bottes lorsque la voix d'Aggur s'était manifestée.

- C'est dangereux, répliqua Earine avec son sourire malicieux.

- Très amusant, répondit-il en levant les yeux au ciel, mi amusé, mi agacé. Je suis très sérieux, j'ai réfléchi.

À ma grande surprise, je réalisai que c'était à moi qu'il s'adressait, s'étant assis face à moi.

- Oh. À quel sujet ? Demandai-je.

- Eh bien, nous savons tous que votre pouvoir est celui de contrôler l'esprit, commença-t-il.

J'avais en effet mis notre troupe au courant. C'était Earine qui l'avait décidé, jugeant que puisque Targen et Aggur le savaient (car elle ne cachait rien à ce dernier), il n'y avait pas de raison de le cacher au prince Legolas -et à Tauriel, avais-je ajouté malgré son refus. De plus, si les dons de mes sœurs se manifestaient, il valait mieux éviter de les leur exploser à la figure.

Je grimaçai.

- Vous savez que je n'aime pas beaucoup ce mot.

"Pouvoir". Rien de sentimental à ce sujet, je n'en aimais simplement pas la sonorité. Et puis, on parlait du pouvoir d'un monarque, pas d'une petite douée de capacités un peu surprenante.

- Oui, pardon, s'excusa-t-il. Votre don vous permet de contrôler les esprits des gens. Et j'imagine que vous allez sûrement devoir vous en servir pour la reconquête de votre trône.

J'ignorais où il voulait en venir, mais il avait excité ma curiosité.

- J'imagine, murmura-je, préférant ne pas y penser.

- Eh bien, si vous contrôlez les esprits, vous pouvez aussi les influencer-

- Arrête de tourner autour du chaudron ! Lança Earine avec exaspération.

- Eh bien, pourquoi ne pas utiliser votre imagination pour leur transmettre des visions qui vous permettrai de gagner ?

Il y eu un léger silence, pendant lequel Earine le fixa comme si elle ne l'avait jamais vu. Aggur, lui, semblait attendre ma réponse. Je me mis à réfléchir à voix haute.

- Ce pourrait être une bonne idée, c'est vrai, et je pense que ça pourrait fonctionner, tout comme je peux envoyer des émotions. Mais j'ai souvent du mal à contrôler mon imagination, dis-je.

- Oui, mais je pense que de nous tous, vous êtes celle qui a la plus grande imagination, nota-t-il.

- Là, il n'a pas tort, intervint Nessimelle.

Je me mis à reconsidérer cette idée. Oui, après tout, j'avais une imagination florissante, et cette idée n'avait rien d'irréalisable. Si j'étais capable d'insuffler des émotions, pourquoi pas des visions ? Sachant que de plus je n'avais aucune idée sur la manière de reprendre mon trône. Cela aurait pu grandement m'aider.

- Eh bien, c'est possible, dis-je lentement. Mais je ne sais pas si cela peut fonctionner.

- Tu pourrais essayer, répondit Earine.

- Et sur quoi ? Un poney ? Demandai-je.

- Non, sur un d'entre nous, répliqua Nessi.

- Pas toi, rétorqua-je aussitôt. Ni toi, dis-je à Earine.

- Pourquoi ? Demanda-t-elle sans comprendre.

Parce qu'il est hors de question que j'utilise ça sur une de vous deux. Même pas en rêve.

- Parce que vous êtes toutes les deux reliées à la Pierre Bleue. Vous êtes peut-être immunisées contre mon don.

- Je n'y suis pas relié, moi, dit alors Aggur.

Il avait raison. Malgré tout, j'hésitai.

- Je ne sais pas...

- Allons, Laurelin. Il faut bien savoir si cela marche, insista-t-il. Et puis, je suis plutôt curieux de voir ce que cela pourrait donner.

À voir l'expression d'Earine, cette idée ne lui plaisait pas. Encore moins testée sur son amant. Malgré tout, elle ne disait rien, ce qui signifiait qu'elle ne s'y opposerait pas.

- D'accord, dis-je.

Legolas et Tauriel, qui discutaient non loin, avait baissé la voix pour nous observer. Targen marchait autour du rocher, silencieux, et j'ignorais s'il nous entendait ou non.

- Qu'est-ce que je devrais inventer ? Demandai-je.

- Pourquoi pas un dragon ? Proposa Nessimelle. Ça, ça fait peur. Et puis c'est tout à fait ton genre d'inventer ce genre de choses.

- Je n'ai jamais vu de dragons, ajouta Aggur. Ce serait une bonne idée.

- D'accord, dis-je.

Je me concentrai alors. Ce fut facile, bien plus que je ne le pensais. Car des dragons, j'en avais déjà imaginés des dizaines. Je le fis voler dans le ciel, battant des ailes, imaginant l'air fouettant nos cheveux et la chaleur que dégageait son poitrail. Comme dessinant, je détaillai ses écailles rouges, les fis briller, lui ajoutai deux grands yeux verts percés d'un trait noir comme les yeux d'un chat. Ses griffes étaient plus grosses que ma tête, sa queue immense. Je savourais ma vision, l'appris par cœur, et l'envoyai en pensées droit dans l'esprit d'Aggur.

Il n'y eu aucune résistance à cette vision, contrairement à l'esprit de Targen qui m'avait dressé des barrières glacées.

Aggur ouvrit de grands yeux, sembla vouloir parler, puis saisit le bras d'Earine, le regard fixé sur mon dragon qui passait non loin de nous.

- À couvert, vite ! Lança-t-il.

- Quoi ? S'étonna m'a sœur en regardant autour d'elle. Mais il n'y a rien.

- Ce n'est pas le moment de plaisanter ! Répondit-il avec urgence. Il est juste là !

Il l'attrapa par le menton et tourna son visage droit en direction de mon dragon qui n'existait que dans son esprit.

- Il n'y a rien, Aggur, ce n'est que dans ta tête, tenta Earine calmement.

- Incroyable, murmura Nessi.

- Ne me dis pas que tu ne le vois pas ?

- Il n'y a rien, insista ma sœur. Ce n'est qu'une vision de Laurelin.

- Ce n'est pas le moment ! S'exclama-t-il.

- Il le voit vraiment, s'étonna Nessimelle. Mais qu'est-ce que va faire le dragon ?

Je tentai de me retenir ; trop tard. Mon imagination s'était déjà mise en marche, à toute vitesse. Le dragon se tourna vers nous, ouvrit sa gueule brûlante et cracha un jet de feu. Aggur hurla, je hurlai à mon tour, et il bascula la tête en arrière, les yeux clos, un filet de sang coulant de ses narines.

Et quelque chose se jeta brusquement sur moi, si brusquement que je basculai en arrière.

Trois paires d'yeux... bleues -Le royaume du NordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant