Chapitre XXIX

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Bon bah voilà, vous connaissez le deal. Je vais poster le nouveau livre la semaine prochaine, en même temps que le prologue. Le troisième tome, les gars. La vache, ça devient n'importe quoi. Le pire, je crois, c'est que je vais tout à l'improviste. Genre, j'avais pas prévu de faire un troisième tome, ni un deuxième d'ailleurs. Je savais qu'il y en aurait environ quatre, mais pas cinq ! En plus je commence à me demander si, suivant ma logique, il n'y en aurait pas six. Crotte, je viens de vous donner une info que j'étais pas sensée donner. Tant pis, je la laisse. Donc, oui, il y aura cinq tomes. J'aime BEAUCOUP les titres du troisième et du quatrième, mais moins celui du cinquième. Mais bref, on s'en fiche. On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau livre !

Je me baignais dans l'obscurité. La nuit m'entourait de tout côtés. J'étais silencieuse, impossible à détecter dans la noirceur. Cela faisait plusieurs heures que j'étais postée dans l'ombre du couloir, mais c'était à peine si je les avais vues passer, perdue dans mes pensées. Je m'évadais dans mon palais imaginaire, vivais des aventures toutes plus incroyables les unes que les autres. Mon moyen à moi de m'évader.

Silencieuse dans le noir, j'attendais. Je patientais. Mes sœurs dormaient paisiblement dans une autre partie du château, et j'étais censée en faire autant, ma chambre située non loin des leurs. Elles ignoraient complètement ce qui se préparait. À vrai dire, personne, pas même moi, ne pouvait imaginer les cris et la panique qui envahirait le château lorsqu'on retrouverait mon lit vide le lendemain matin, une note explicite déposée sur les draps.

J'aurais aimé gouter à la chaleur de mon lit et à la douceur du matelas, mais j'avais des affaires à régler avant de pouvoir m'abandonner au sommeil.

Et c'était pourquoi j'étais vêtue ainsi, dans mes vêtements les plus pratiques, et en pantalon. Et j'avais ramassé mes cheveux pour les dégager de mon visage, afin qu'ils ne me gênent pas. Cela manquait cruellement d'esthétisme, et je le savais qu'à moitié, car j'avais pris bien soin de couvrir le miroir inutile de ma chambre. Mais après tout, je n'allais pas à une réception distinguée, et je me fichais bien de ce qu'on aurait pu penser de moi dans cet habit.

J'étais donc accroupie dans une ombre, passant et repassant des scènes imaginaires dans mon esprit, les rejouant des centaines de fois.

La porte en face de moi s'ouvrit, une silhouette sortit de la pièce, me tourna le dos pour refermer le battant avec d'infinies précautions. Pour des oreilles distraites, il serait passé complètement inaperçu, mais je l'attendais, alors je ne le manquais pas.

- Vous allez quelque part ? Demandai-je à voix haute en me redressant.

- Pour l'amour des Valars, Laurelin ! S'écria Targen en sursautant violemment.

Je sortis de ma cachette en riant, tentant malgré tout d'être la plus silencieuse possible. Targen me regarda faire, soupirant d'agacement. Comme moi, il portait des vêtements de voyage, et je devinais qu'il devait être armé jusqu'aux dents.

- Combien de temps avez-vous du attendre pour votre effet dramatique ? Me taquina-t-il.

- Une sorcière ne révèle jamais ses secrets, répliquai-je. Et n'essayez pas de changer de sujet.

Il poussa un soupir.

- Retournez vous coucher, Laurelin, ce n'est pas le moment.

Et il me dépassa, s'éloignant dans le couloir et me laissant bouche bée par tant d'insolence.

- Vous rêvez ! Répliquai-je en m'élançant à sa poursuite. Je viens avec vous.

- A d'autres ! Rétorqua-t-il. C'est hors de question.

- Targen, vous allez m'écouter, déclarai-je en me plaçant devant lui, croisant les bras.

Je faisais une tête de moins que lui, et j'étais très certainement pas crédible du tout. Earine, encore, aurait pu être convaincante, mais ce n'était pas mon cas.

- Je ne peux pas demander à mon peuple de se lancer derrière vous pour arrêter les assassins de mes parents. Ils ont trop souffert, sont trop affaiblis. En revanche, je peux vous y accompagner, et je le ferais.

- Je n'ai pas besoin de votre aide, princesse.

- Je ne suis pas ici en tant que future reine, mais en tant qu'amie, répliquai-je.

- Avec tout votre respect, princesse, insista-t-il froidement, vous serez plus un poids qu'une alliée.

Je ne laissai aucune émotion transparaitre sur mon visage. Il savait quelles ficelles tirer pour me faire souffrir, et à voir son regard fuyant, il le regrettait.

- Vous allez devoir trouver mieux que ça, répliquai-je. J'ai moi aussi des comptes à régler avec les assassins de mes parents. Et j'ai bien l'intention d'en finir avec eux. Que vous m'acceptiez ou non avec vous, j'irais, terminai-je. Et croyez-moi, j'y arriverais avant vous. Vous aurez l'air malin !

Il leva les yeux au ciel.

- Vraiment, insistai-je. Je suis très sérieuse. Je viens avec vous, que vous le vouliez ou non. Et souvenez-vous que je viens d'une longue lignée d'obstinés.

Targen poussa un nouveau soupir.

- Très bien, abdiqua-t-il.

J'eus un petit geste de victoire, joyeuse. Je m'embarquais dans une autre aventure abracadabrante, et cette fois-ci, sans mes sœurs. Les Valars seuls savaient comment elle se terminerait.

- Dépêchons-nous, déclara-t-il.

Et nous nous élançâmes en courant dans les ombres.

Trois paires d'yeux... bleues -Le royaume du NordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant