CHAPITRE 3

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LE QUESTIONNEMENT INFINI

Je fus réveillée brutalement par trois à-coups contre ma porte. Une voix de jeune homme traversa le bois :

- Le lieutenant vous attend dans son bureau!

Je grognais et me tournais dans mon lit. C'était dur...  je m'étais couchée vraiment tard hier. Il était beaucoup trop tôt pour me déranger.

Je grimaçais. Mon corps était rempli de courbature et juste le fait de me tourner me faisait mal.

Les yeux encore fermés, j'avais l'impression d'entendre la voix de maman chanter dans la maison. Je soupirais de bonheur : quel curieux rêve. Au loin, les chiens aboyaient joyeusement contre une voiture qui roulait trop près du jardin. N'était-ce pas Papa qui riait devant son émission favorite ? Le soleil me chauffais la peau avec délice. C'était l'été. Un sensation désagréable se fit ressentir dans mon bras. Je grognais puis, j'ouvrais les yeux en sursaut.

Hanji se trouvait au dessus de moi, ses mains sur mes épaules en train de les secouer comme si elle souhaitait me les arracher de mon corps.

Je sursautais, écarquillant les yeux et m'écartant précipitamment d'elle. Je clignais des yeux avec force. Mon ventre se contracta immédiatement, la peur revenant. Ce n'était pas un rêve.

C'était réel.

- Enfin! Cria-t-elle à moitié. Le pauvre gosse que j'avais envoyé te chercher à pas réussit à te réveiller! Tu as deux heures de retard ma grande!

- De... de retard?

J'avais la bouche pâteuse et les yeux lourds. Je mettais une main dans mes cheveux qui semblaient plus sales et emmêlés que jamais.

Hier, j'avais seulement pu me rincer le corps à l'éponge. J'aurai souhaité me laver entièrement. Me noyer dans l'eau de la douche aussi. Peut être que ça me permettrait de rentrer chez moi.

- Oui de retard pour ton rendez vous ! Continuait Hanji. J'étais censée t'expliquer l'emploi du temps de la journée ce matin mais vu que mademoiselle a refusé de se réveiller.. il va falloir se bouger !

Je me posais contre le mur derrière moi en passant mes mains le long de mon visage. J'avais envie de mourir. Pourquoi me demandait elle de la suivre et de faire des choses ? J'avais besoin de sommeil, de repos et d'une aide psychologique avancée. Pas d'un emploi du temps de merde.

Hanji me regarda de travers, le regard soucieux. Elle s'assit à côté de moi sur mon lit.

- Ali... ne sombre pas dans la mélancolie. Je sais comme cela peut être dur d'être .. séparée de tout. Même, je ne sais pas, et rien que de l'imaginer me transperce le cœur. Mais je refuse de te laisser aller à tes idées noires. S'il te plaît, viens avec moi, on va te laver et te passer des vêtements propres.

Je la regardais, perturbée. Elle me comprenait. Pourquoi ne me prenait elle pas pour une folle ? Si ça m'arrivait dans mon monde qu'une personne dise venir d'un autre monde...

Je secouais la tête. Je me mis à pleurer. Terriblement. Ma bouche s'ouvrît en une grimace tandis que je hurlais des sanglots. Hanji, assise à mes côtés, ne disait rien, la bouche légèrement ouverte. Elle posait une main sur la mienne, et attendit.

*

J'étais dans un état pitoyable. Outre mon apparence sale et déplorable, c'était l'air sur mon visage qui devait faire pitié.

Je suivais Hanji dans une multitude de couloir, comme un fantôme. On croisait quelques soldats. Leur uniforme était assez particulier, avec un pantalon presque en matière de legging, très élastique. C'était étrange qu'ils portent ça, c'était comme pour avoir une plus grande flexibilité.

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