CHAPITRE 1

1.5K 86 80
                                    

LA DÉCOUVERTE DE SES YEUX GRIS

- Caporal !

- Quoi encore ?

- Regardez... je crois qu'il y a quelqu'un par terre là-bas.

- Allez voir.

Des bruits de sabot sur le sol résonnèrent et cognaient ma tête. Une main sur mon épaule me fit frissonner.

- C'est une jeune fille, dit une voix de femme au-dessus de moi.

- Merci Lucie je vois ça, répondit une voix d'homme, cassante.

- Caporal... dit un autre homme, c'est étrange, elle est habillée comme si il faisait froid.

- Et avec de bien drôles de vêtements, continua la jeune femme.

- Erd, dit l'homme qui semblait être celui qu'ils dénommaient Caporal, tu connais tout le monde ici. T'as déjà vue cette gamine ?

- Jamais Caporal...

Des pas s'approchèrent de moi. Je n'arrivais pas à ouvrir les yeux, ni à vraiment comprendre ce qu'il se passait. Je frissonnais encore de douleur, mon corps était brûlant et parcouru de spasmes glacés. Je sentis une main rêche contre ma joue, la soulever doucement, puis j'entendis un soufflement.

- Non jamais, je ne sais absolument pas qui c'est. Elle doit sans doute venir d'un autre coin.

- Dans tout les cas, qu'elle vienne d'ici ou d'ailleurs elle semble très mal au point ! Dit la femme d'une petite voix. Elle ne doit même pas avoir 20 ans... la pauvre petite, il faut absolument qu'on l'amène avec nous.

J'eus soudainement envie de pleurer. Mon ventre se tordait et je tentais de papillonner des yeux. Mais mon corps était entièrement engourdis et déjà je me sentais sombrer à nouveau. Mais soudainement, la voix du Caporal raisonna à nouveau, me sortant de la léthargie tel un couteau tranchant.

- Ok.

J'entendis un claquement sur le sol, l'un d'entre eux devait être descendu de son cheval vu les sons de hennissement autour de moi. J'entendis à peine les pas de l'homme s'approchant de moi. En quelques secondes, je ne sentis plus le sol sous mon corps douloureux. Je me mis à geindre. Des ombres vertes semblaient tourner autour de moi.

- Que ce soit bien clair, dit la voix de l'homme qui me portait, si tu me dégueules dessus, je t'étripe.

- Caporal... dit la femme, je ne crois pas qu'elle vous entende.

- Je m'en contre fou, répondit celui-ci. Marcus, aide moi à la hisser sur mon cheval.

- Oui Chef !

Je fus hissée sur l'animal tant bien que mal. Une fois assise sur la selle, je m'avachis sur la bête et me concentrais sur son souffle pour ne pas vomir. Ces secousses m'avaient provoqué des frissons dans tous le corps. Je sentais l'odeur de paille et de transpiration sur les poils de l'animal. Je m'accrochais à cette réalité de toutes mes forces.

Le cheval se mit à bouger quand quelqu'un monta derrière moi sur la selle. Cette personne attrapa ensuite mes épaules et me plaqua violemment contre son torse, pour ne pas que je tombe sur les côtés pendant la chevauchée.

Avachis contre, je respirais une douce odeur. Un mélange de savon, de peau chaude et de menthe. J'ouvrais légèrement les yeux. La première chose que je vis fut un regard d'un gris perçant. Mon cœur ratait un battement. Je n'avais jamais vu ce regard de ma vie. Qui pouvait donc avoir de tels yeux ?

Des yeux aussi tristes ?

Je sombrais une nouvelle fois, m'avachissant complètement sur l'inconnu, incapable de comprendre ce qu'il m'arrivait.

Son MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant