UNE PAROLE À FAIRE TREMBLER LES MONTAGNES
Il avait ses mains sur mon corps et j'entendais sa respiration tout près de mon oreille. Mon ventre se contractait de peur et je n'arrivais pas à bouger. Qu'est ce qu'il faisait ? Je me sentais balloter dans tous les sens et n'arrivais pas à ouvrir les yeux. Peter me regardait avec son sourire indolent et ses cheveux étaient comme d'habitude plaqués sur sa tête. Il cherchait à me déshabiller et à me toucher. Je me débattais sans y arriver. J'entendais un grognement. Je me débattais encore. Dégage ! Je hurlais dans ma tête. Dégage ne me touche pas ! Je bougeais les jambes dans tous les sens, essayant de tout mon possible de me défaire de ses bras. Je ne voulais pas qu'il me touche. Ma peau brûlait à son contact. Je le voyais, faire des vas et vient entre mes cuisses. Des couteaux étaient enfoncés dans les paumes de mes mains. Je pleurais. Pourquoi je n'arrivais pas à ouvrir les yeux ? Il faisait tellement sombre. Il me souriait toujours et avait un couteau dans la main. J'avais peur. Je vis une gorge tranchée. Était-ce la mienne ? Je tombais sur un matelas et Peter était au dessus de moi. Il allait recommencer. Le sang explosa sur le sol, un oeil roulant dans les égouts des Bas-Fonds.
Je hurlais de toutes mes forces et poussais le corps sur moi le plus loin possible. La force de mon cris me réveilla.
- DÉGAGE PETER NE ME TOUCHE PAS !
J'ouvrais les yeux.
J'étais allongée dans mon lit, dans ma chambre, au Quartier Général. Je respirais fort et devant mon air abasourdie se trouvait un Caporal aux yeux légèrement écarquillés, les mains des deux côtés de sa tête pour me montrer qu'il n'y avait pas à avoir peur.
J'étais encore en tenue de voyage et il faisait complètement nuit dehors. Je mis une main sur mon coeur, essayant de contrôler ma respiration.
- Pardon, dis-je à son attention.
- Tu t'es endormie sur ton cheval. Je t'emmenais juste dans ta chambre, me répondit-il d'un air froid.
- Merci, je... j'ai fais un cauchemar.
- J'ai entendu ça.
Il ne me dit rien d'autre et s'avançait vers la sortie. Il se tournait soudainement vers moi, je ne voyais pas bien son visage :
- C'est qui ce Peter ?
- C'est... ce n'est personne.
- Tu es sure ? Me répondit-il les sourcils froncés.
Ça, même dans la pénombre je le voyais. Je bougeais mon corps et me mis en position assise.
- Non, j'avouais finalement.
Il lâcha la poignée de la porte qu'il s'apprêtait à actionner pour partir. Il s'adossait au mur, attendant que je parle.
- C'est un garçon qui a essayé de coucher avec moi.
Livaï était silencieux. Il attendait toujours que je poursuive. Je levais un regard implorant vers lui, dans l'attente d'une phrase encourageante, mais ses lèvres étaient scellés.
- Sauf que je ne voulais pas. Il a failli m'agresser.
- C'est un gars d'ici ou d'avant ?
Je ramenais mes genoux vers moi, les encerclant de mes mains. Je passais une main dans mes cheveux, levant la tête en fixant le plafond de mon lit en baldaquin et je soufflais d'un air triste.
- D'ici.
Le Caporal grogna.
- Tu le vois souvent ?
- Il est dans ma promotion. Je le vois à chaque cours.
- Ça te fais quoi de le voir ?
Je mis du temps à répondre. Je respirais par a coup.
VOUS LISEZ
Son Monde
Fanfiction"Dans un monde des plus banals, dans une ville perdue en France, une jeune femme d'à peine 18 ans se verra vivre des aventures plus qu'incroyables. Un soir où la lune ne montre pas le bout de son nez et où la nuit est sombre, une lumière anormale, d...