CHAPITRE 11

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ENTRAÎNEMENTS DÉCISIFS

Le lendemain de la fête du retour du Major fut une journée particulièrement fatigante à cause du mauvais caractère des soldats. Tous avaient fait la fête jusqu'à pas d'heure et n'assumaient pas leurs maux de tête. Évidemment, c'était moi qui me coltinait la mauvaise humeur en tant que bon bouc émissaire.

Le samedi soir, j'avais deux heures de nettoyage où je devais récurer les bâtiments des escouades. Bien entendu, les escouades en question s'y trouvaient la plupart du temps quand j'effectuais ma corvée, ce qui me déplaisait énormément. J'y allais ce soir en traînant des pieds. A peine avais-je posé ma main sur la poignet de la porte que j'entendais l'escouade de Asuma faire des siennes.

Le Bataillon d'Exploration avait une hiérarchie et une constitution bien complexe. A sa tête se trouvait leur chef, le major Erwin Smith. Son second était Asuma Sarutobi, ce serait lui qui lui succéderait si jamais Erwin venait à disparaître. Asuma était chef d'escouade. Les escouades étaient l'élite du bataillon : parmi les meilleurs soldats étaient sélectionnés des génies qui eux choisiraient parmi les soldats les meilleurs pour qu'ils rejoignent leurs rangs. Le Capitaine Mike était chef d'escouade, ainsi que le Caporal Livaï.

J'ouvrais la porte, un seau dans l'autre main.

- C'est pas vrai, dit une fille. Encore elle qui vient récurer nos chiottes.

Elle était tranquillement allonger sur un canapé et ses cheveux noirs coupés à la garçonne faisait ressortir ses yeux verts qui me transperçaient.

- Tache de bien nettoyer cette fois, rencherit son ami aux mèches brunes, assis à quelques pas d'elle.

Je les ignorais et allais tout droit avec mon seau d'eau savonneuse. J'en renversais une partie par terre, loin des deux idiots, et commençais à frotter à l'aide d'une serpillère les dalles afin de les faire briller.

J'entendais à côté les soldats rigoler entre eux et je continuais à nettoyer. Un garçon passa à côté de moi et me fit un sourire triste. Je ne lui répondis pas et tourna mes yeux vers mon travail.  Je lavais et recurais, des toilettes aux éviers, du dessous des lits à la poussière des livres, les lèvres pincées ne pensant à rien sous l'effort.

Avant, j'aimais bien les corvées. C'était un moment agréable où je pouvais me laisser aller à mes rêveries et ça passais tout seul. Maintenant, j'étais si constamment énervée que je n'arrivais pas à penser. De plus, depuis que j'étais arrivée entre les murs, je n'arrivais plus à rêver. Ça me faisait trop mal.

Enfin, au bout d'une heure je pue enfin partir et passer à l'autre maison des escouades. Je quittais l'endroit sans un regard, les trois soldats assis me dévisageant.

- C'est ça casse toi. Elle sait même pas nettoyer, me dit comme au revoir la brune.

Je claquais la porte derrière moi.

*

- Ali Tainon, scandât une voix dure derrière mon oreille.

En plein dans mes pommes de terre que j'épluchais pour le dîner, je me tournais vers mon interlocuteur. J'étais assise sur un tabouret bas dans les cuisines avec d'autres soldats et nous cuisinions pour le repas du soir. D'en bas, le Caporal me paraissait encore plus impressionnant. C'est un économe à la main et une patate dans l'autre que je me tournais vers mon supérieur, la bouche entre ouverte en signe de questions.

- Suis moi.

Il avait tout perdu de sa tendresse de la veille. Je me demandais ce que j'avais bien pu faire pour l'énerver à ce point. Je serrais les dents en me levant.

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