CHAPITRE 32

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LES FEUILLES DES ARBRES TOMBAIENT DOUCEMENT


Je regardais la couleur des arbres qui s'effritaient sous mes yeux. Il pleuvait souvent à présent et les chemins étaient boueux ainsi que les bottes des soldats. L'hiver s'approchait.

Le professeur Asuma nous regardait de haut, les bras croisés dans son dos, les jambes écartées. Ses rangers étaient profondément enfoncées dans le sol humide de notre terrain d'entraînement. 

Silly, une grande blonde maigre avec des yeux particulièrement longs ne lâchait pas du regard son professeur. Ses lèvres étaient fines et son teint pâle, elle ressemblait à une femme du nord. À côté d'elle, Léopold était brun et aimait zieuter les filles, et je ne le portais pas dans mon coeur.

Martino avait subitement grandit en quelques mois et nous dépassait tous. Il était droit comme un i. Il était très sérieux comme garçon, sauf quand on le forçait à boire.

Margaret était une solide jeune fille. Ses cheveux blonds cours étaient épais et ressemblaient parfois à de la paille. Elle souriait rarement car elle avait une dent en moins et cela semblait la complexer.

Viktor était le bébé de la promo. Petit et maigrichon, le visage encore enfantin et la voix tendre. Mais il était loin d'être le plus faible : il était 5e au classement. Il devait sa place à sa rapidité et à son intelligence. 

Julius était un idiot. Juste derrière Viktor sur le terrain d'entraînement, il avait ses immenses  pieds profondément enfoncés dans le sol et son gros nez était rouge par le froid. Il avait les cheveux ni blond ni châtain, un mélange entre les deux, et particulièrement bouclé. Il aimait embêter Viktor d'une manière qui ne me plaisait pas.

Il traînait toujours avec Sigmund qui pourtant était un garçon que j'appréciais. J'avais longuement parlé avec lui lors d'une soirée arrosée : il venait d'un petit village du nord. Il avait appris à lire et écrire tout seul et sa grande passion était la musique. 

Enfin venait Frank et Roland, des jumeaux aux cheveux roux. Ils avaient toujours le mot pour rire.

Puis venait Lara qui était une copine. Nous étions souvent fourrées ensemble ces derniers temps.

- Soldat, commença le Capitaine, aujourd'hui comme vous le savez, vous allez passer vos examens pour savoir quelle escouade au sein du Bataillon d'Exploration vous allez intégrer.

Je déglutissais. Ca m'était complètement sortie de la tête.

- Nous allons vous noter sur les prestations suivantes : le combat au corps à corps, l'équitation, la tridimensionalité, la stratégie, le travail d'équipe.

Il tourna une tête sérieuse vers nous, prit son briquet dans sa poche et alluma sa cigarette. Il en prit une longue bouffée. Puis, il recracha doucement la fumée par sa bouche, dont la blancheur était amplifiée par le froid du matin.

- On commence MAINTENANT. Mettez vous par deux, puis combattez. Le premier assommé perd. Je veux que le perdant ne puisse pas se réveiller avant quelques heures. Est ce que c'est compris ?

- Oui Capitaine ! Hurlèrent tous les soldats.

- C'est un peu excessif, je chuchotais pour moi même.

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