CHAPITRE 31

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LA FIN DE L'ETE

Ma première réaction en me réveillant fut de m'attraper précipitamment les cheveux dans ma main en arrière pour me pencher au dessus de mon lit afin de vomir tout mon du dans la bassine. Ma gorge souffrait le martyre et le liquide sortant de mon estomac la brûlait. Je pleurais en même temps. Je détestais vomir. 

L'estomac retourné, faible et tremblante, je me réinstallais dans mon lit en gémissant de douleur et de mal être. Je me rendais soudainement compte que ma chambre était très propre. Les vêtements que j'avais balancé la veille avaient été rangés, cette fameuse bassine posée à coté de mon lit qui contenait ce que renfermait mon estomac, la fenêtre légèrement ouverte pour aérer la pièce en continu pendant la nuit, es tasses que j'avais laissé traîner ces derniers jours sur ma commode qui avaient disparus...

Livaï avait clairement fait le ménage ici pendant que je roupillais, complètement soûle. Je soupirais. Il avait clairement un problème avec le ménage.

Je décidais finalement de me lever et d'aller prendre une douche rapide afin d'éliminer les particules d'alcool que mon corps rejetait par ma transpiration. L'eau me faisait du bien et je tournais les robinets afin qu'elle se fasse de plus en plus froide. Mon corps entier frissonnait à son contact et mes seins étaient dures. J'imaginais le Caporal les embrasser.

- ARG !

Je faillis tomber dans la douche, devenue glissante par la mousse du savon qui s'amoncelait à mes pieds. Je m'étais retenu de justesse au pommeau. Rouge, je quittais l'eau et enroulais une serviette autour de mon corps en me frictionnant la taille pour me réveiller. J'imaginais ses mains caresser mon dos.

- Mais c'est pas possible ! Je hurlais contre moi même.

Après m'être rincé le visage et les dents, m'être habillé et coiffé, j'attrapais comme à mon habitude deux pommes et descendais à mon premier cours de la journée. Premier cours en tant que soldate du bataillon. 

Je croquais dans ma pomme en souriant. J'allais avoir mes règles. 

*

- Non, il faut noter votre livre, je dis à un soldat qui commençait à partir de la bibliothèque, un ouvrage bleu marine sous le bras.

Il soufflait d'exaspération mais s'approchait tout de même pour prendre la plume à disposition sur mon bureau. Il ouvrit son livre et écrivit le numéro et son nom à côté sur la liste.

- Merci, je lui disais avec un large sourire alors qu'il sortait.

Mes pieds appuyés sur mon bureau, les cheveux relevés en une haute queue de cheval ébouriffée, je lisais moi même un gros bouquin sur la royauté d'entre les murs tandis que je surveillais les soldats dans la bibliothèque. 

On ouvrit la porte en bois et je vis Gunter s'approcher. Il s'accoudait devant moi et me souriait.

- Tu viens déjeuner avec nous ? Me demandait-il.

Je jetais un coup d'œil à l'horloge. Midi quinze. Le Caporal devait toujours manger.

- Non, merci, je mangerais plus tard !

Je ne voulais pas le voir car il allait me chambrer sur mon état pitoyable d'hier soir, et, de plus j'étais encore trop rougissante de mes pensées de ce matin. Je ne pouvais pas affronter son regard. 

- Dommage... Benoit voulait te voir, continuait-il en me lançant un clin d'œil.

Je fronçais les sourcils.

- Pourquoi tu me dis ça comme ça ?

Je posais mon livre et descendait mes jambes de mon bureau en m'approchant du brun.

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