Son Monde

CHAPITRE 5

LA SECONDE FOIS QUE JE TE VIS

Le château était immense.

Devant moi, la bâtisse me faisait face. À ma droite, une centaine de petites cabanes s'entassaient le long d'un chemin qui aboutissait à une forêt. Derrière moi, plusieurs manoirs longeaient la façade le long d'un chemin. Au centre se trouvaient de nombreux stades, des bâtisses, des terrains d'entraînement, et juste à côté de moi une écurie d'où provenait une odeur âcre. Une centaine de soldats s'activaient parmi ces bâtisses. Certains hurlaient des ordres, d'autres couraient, des lames plein les mains. Certains transportaient des caisses, d'autres étaient à cheval dans les terrains d'entraînement et répétaient des tours. Tous portaient le même uniforme, avec le signe du bataillon sur le dos : deux ailes, l'une bleu, l'autre blanche, entrecroisées.

Ébahie devant un tel spectacle, j'arrêtais mon cheval et les observais. À côté de moi, Hanji se mit à sourire. Elle respira un grand coup, les yeux fermés, apaisée, et dit pour elle-même :

- Enfin à la maison.

Avant même que je ne dise quoi que ce soit, une voix éclata :

- Lieutenant !

Une jeune fille au cheveux bruns s'élança vers nous. Hanji descendit de son cheval et je fis de même. La jeune fille, essoufflée, mit les mains sur ses cuisses pour reprendre sa respiration.

- Salut Hiyori, dit Hanji dans un sourire en descendait de son cheval.

Je faisais de même.

- Vous êtes revenus !

Elle leva vers nous son regard et sourit de toutes ses dents, les joues rosies par sa course. Soudain, ses yeux se levèrent vers moi et elle leva un sourcil interrogateur.

- Je te présente Ali, dit Hanji devant l'interrogation silencieuse de la jeune fille. C'est ma nièce. Elle va habiter avec moi.

Hiyori me sourit à nouveau. Peureuse, mon ventre se contractait à nouveau. Je reculai de quelques pas, aucun son n'arrivant à traverser ma bouche. Hanji soupira et me regarda m'accrocher aux rennes de mon cheval.

- Désolé Hiyori, Ali a vécu beaucoup de chose dernièrement et elle se montre très peu réceptive aux gens.

- Aucun soucis ! Répondit Hiyori, une main derrière la tête d'un air gêné.

- Tu n'as qu'à l'emmener aux écuries pour déposer nos chevaux puis la ramener devant le château. J'ai deux ou trois trucs à faire.

Je lançais une regard paniqué à Hanji. Je ne voulais pas qu'elle me laisse toute seule. J'avais peur de mal me comporter, de dire des choses bizarres. En plus de ça, je ne voulais tout simplement pas rencontrer des gens. Je n'avais pas à me faire d'ami ici. Ce n'était clairement pas ma priorité.

Hanji me lança un sourire rassurant et parti directement.

- Je viendrais te chercher devant le château ne t'en fait pas ! Disait-elle en s'éloignant.

- Allez, dit Hiyori, suis moi!

Elle attrapa les rennes du cheval de Hanji et me fit un signe de la main pour que je vienne à sa suite. Un dernier regard en arrière vers Hanji qui montait les marches du château, je suivais cette jeune fille, me fondant dans ce monde qui m'était inconnu.

*

Une heure que j'attendais sur les marches du château le retour de Hanji. Hiyori était partie depuis longtemps, las de ma non réaction à ce qu'elle me disait. Elle m'avait légèrement fait visiter, surtout les écuries vu que nous nous y étions rendues.