CHAPITRE 6

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LE COMMENCEMENT

Je posai d'un claquement sec les documents sur le bureau de Hanji. Elle sursauta, ses lunettes quasiment au bout de son nez, des mèches de cheveux dans tous les sens, les yeux hagards.

Après avoir rencontre avec le Caporal, j'avais continué à cherché Hanji. Un soldat de son escouade m'avait finalement indiqué dans un grand sourire qu'elle se trouvait probablement dans son laboratoire. Il se trouvait au sous sol du château.

A bout de souffle, je ruminais. Je trouvais tout le monde désagréable. Le soldat dans le bureau de Hanji, ceux dans le bâtiment des gradés et ce Caporal dédaigneux. Je m'étais particulièrement sentie humilié par ce dernier. Et surtout, je l'avais trouvé effrayant. Une telle aura n'aurait pas du exister.

Je semblais être là mal aimé du Bataillon. Je ne savais pas si cela m'importait ou non. Je me sentais tellement mal déjà... qu'on m'aime ou pas, cela m'importait peu.

C'était cependant désagréable d'avoir toujours peur de rentrer dans le réfectoire, de devoir baisser les yeux en attrapant mon plateau et mon repas pour éviter les regards noirs, ou les chuchotements indiscrets.

Bien que son comportement m'agace de temps à autre, je devais bien avouer que je me sentais un peu moins mal quand j'étais avec Hanji. Dans son laboratoire sombre, elle feuilletait déjà les documents que je lui avais apporté.

- C'est sympa que tu aies rendu servir au Soldat Matthias !

Je m'assis sur la chaise en face d'elle en soupirant. Les bras croisés, je la regardais.

- Que se passe-t-il encore ? Me demanda-t-elle sans lever les yeux vers moi, un petit sourire en coin.

Je me renfrognai plus. Son « encore » sonnait comme si il m'arrivait toujours des soucis.

- Rien. Je veux juste partir d'ici.

Elle fronça les sourcils en me fixant.

- Je sais . Je travaille beaucoup sur ça, tu le sais avec tous les tests que je t'ai fait passer cette semaine.

Je pinçais les lèvres et hochais la tête. Il était vrai qu'elle m'avait fait dès analyses sanguines et des tests psychomoteurs. Je ne voyais pas cependant en quoi cela nous avancerait en quoi que ce soit, mais je ne disais rien.

- Les soldats sont désagréables avec moi, je disais. Ça me donne encore plus envie de partir.

Elle hocha la tête, retournant au feuilletage de ses documents.

- Raconte moi.

Je tournais la tête vers le châssis de fenêtre qui laissait entrer une lumière âcre. Le laboratoire de Hanji était en désordre, avec des traces étranges sur les murs. J'étais intéressée par ce que contenais les bocaux sur ses étagères.

- Eh bien, il y'a ce soldat que j'ai croisé. Je me le suis prit de plein fouet. Il m'a regardé et parlé comme à un chien dégoûtant.

Elle releva la tête vers moi et ses yeux se mirent à briller.

- Ahhh... tu as rencontré Livaï à ce que je vois.

Je me tordais les doigts, les yeux baissés.

- Il est comme ça avec tout le monde, ne t'en fais pas. Ce n'est pas toi, c'est lui, il est comme ça. Mais il a un bon fond, promis !

Je fronçais les sourcils en hochant négativement de la tête.

- Non, je disais. Je vois pas en quoi quelqu'un comme ça pourrait avoir un bon fond.

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