DÉCOUVRE QUI JE SUIS
Je courrais de toutes mes forces. J'avais à peine refermé la porte de la bibliothèque derrière moi, laissant le pot d'encre à l'air et la fenêtre ouverte, les pages des livres virevoltant au contact du vent.
La nuit étant tombée, je n'étais qu'une ombre sur le chemin rocailleux qui menait au réfectoire. Des soldats se promenaient ici et là, se balançant en petits groupes en riant, apaisés.
Enfin arrivée, sous les lumières extérieures du réfectoire, j'ouvrais la porte. La salle était remplit à craquer. Tout le monde mangeait, on était en plein milieu du dîner. On entendait les verres s'entre choquer, le cliquetis des couverts sur les assiettes, les éclats de rires et les chuchotements empressés. Ça sentait les carottes cuites au beurre et la purée au lait.
Dans le fond de la pièce se trouvait un groupe de soldat, ils se donnaient des claques amicales dans le dos. Parmi eux, je remarquais trois visages inconnus. Une femme et deux hommes.
La femme était jolie, des cheveux très noirs et des yeux très bleus. Des petites taches de rousseur venaient parsemer son nez retroussé. L'un des deux hommes, blond aux cheveux longs, était à côté d'elle. L'autre dépassait ses camarades de trois têtes dont le haut était roux. Un certain malaise apparaissait sur son visage : comme si il s'agissait d'un petit garçon embarrassé d'avoir grandit trop vite.
J'apercevais auprès d'eux Hanji, ainsi que Mike, Helke aussi, Elena, Lee, Hubert, Gladys et d'autres soldats que je connaissais. Pourtant, en me hissant sur la pointe des pieds, je ne le voyais pas.
- Il est quand même pas déjà aller se terrer dans son bureau, je gromelais pour moi même.
- Tu cherches quelque chose gamine ? Retentit une voix derrière moi.
Je me figeais. Un long frisson me parcourut l'échine. Je me retournais.
Il avait une tasse de thé fumante à la main et sortait tout droit des cuisines dont la porte battait toujours derrière lui. Il avait enlevé sa veste d'uniforme et n'avait donc que sa chemise dont il avait retroussé les manches jusqu'à ses coudes. Je le trouvais beau.
- C.. caporal !
Il leva un sourcil et ne dit rien de plus. Il me passa devant, effleurant mon corps. Il avait un air ennuyé sur le visage.
Ne sachant pas quoi faire, je me résignais à le suivre.
Les soldats plaisantaient entre eux. Des grandes poignées de main chaleureuses, des accolades et des grands éclats de rires, ça ne manquait pas d'animation. Seul le Caporal s'assit sans faire attention au brouhaha jovial autour de lui. Fixant le mur, il commençait à boire son thé. Je m'assis à ma place, soit à côté de lui, et posais mon menton sur mes poings.
Il ferma les yeux, le visage apaisé l'espace d'une seconde. Puis, je vis sa mâchoire se contracter et il me fusilla soudainement du regard.
- Qu'est ce que tu veux ?
Je lui lançais un sourire timide.
- J'avais hâte que vous rentriez.
Il ne répondit rien. Je me tordais les doigts, un peu stressée.

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Son Monde
Fanfiction"Dans un monde des plus banals, dans une ville perdue en France, une jeune femme d'à peine 18 ans se verra vivre des aventures plus qu'incroyables. Un soir où la lune ne montre pas le bout de son nez et où la nuit est sombre, une lumière anormale, d...