CHAPITRE 13

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LA VIE QUE JE VEUX RETROUVER

Assise à mon bureau, une cigarette dans la bouche dont la fumée s'échappait lentement dans une douce danse vers la fenêtre ouverte, je me coupais les ongles.

Le régulier tintement des ciseaux m'apaisait. Enfin fini, je regardais mes doigts, grimaçant devant la forme peu élégante qu'ils avaient depuis que j'étais ici.

Avant je vouais un culte à mes mains, me faisant des manucures toutes les semaines. Mes ongles étaient longs et brillants. Le tintement qu'ils produisaient quand je tapais le long des meubles me manquait.

Je pris une autre bouffée de ma cigarette qui émit un crissement, tabac qui se consume. Je posais un regard embué sur la vu que me permettait la fenêtre de contempler. Je voulais tellement rentrer chez moi.

Avec Hanji, nous avions de nombreuses fois abordées le sujet, sans trouver de solution. Elle m'avait confié avoir beaucoup parlé avec Erwin Smith, d'avoir beaucoup cherché, mais ils ne trouvaient rien. Comment me faire rentrer chez moi, c'était un grand mystère.

A vrai dire, je me demandais si vraiment le Major souhaitait que je rentre. En côtoyant cet homme, aussi peu que j'avais pu le faire, il me semblait être quelqu'un qui croyait en la force du destin, et je semblais être une pièce maîtresse à ses yeux pour le réaliser.

Je me sentais légèrement piégée ici. Ma cigarette fini, je l'écrasais et m'en prenais une autre. D'un coup d'allumette j'en alluma le bout et pris une nouvelle bouffée. J'attrapais du bout des doigts l'ance de ma tasse et bu une gorgée de thé. Une larme s'écoula le long de ma joue.

C'est papa qui m'avait initié au thé. Il n'était pas un fan de café contrairement à maman. Il buvait de temps à autre une tasse et étant petite il m'en faisait aussi. Quand j'étais malade, il m'en apportait devant la télévision et me bordait. Plus grande, j'en faisais pour nous deux et nous buvions sans dire un mot, seulement en profitant de ce moment partagé.

Dieu que je voulais rentrer chez moi.

*

Je me pris un coup de poing dans la figure et m'étalais de tout mon long sur le sol. Je crachais ma bave qui, heureusement, n'était même pas tintée de rouge. J'étais contente de voir que j'étais un peu plus résistante.

Rien de mieux pour se réveiller un mercredi matin.

Je levais les yeux vers Harley. Elle me fixait avec colère et avec une autre émotion que je n'arrivais pas à desceller. Comme si je lui faisait profondément de la peine.

Je me mettais en position d'attaque à terre, à moitié accroupie, et fonçais sur elle en me propulsant avec mes bras. J'attrapais ses jambes en mettant tout mon poids dessus. Et, miracle, elle tomba.

J'étais si surprise que je la lâchais directement et je vis à ses yeux qu'elle était autant estomaquée que moi. La bouche ouverte, les yeux ronds, elle me fixait comme si elle ne m'avait jamais vu avant.

- Bien joué, dit-elle.

Je ne comprenais pas pourquoi elle se montrait sympa. Mais ce fut de courte durée :elle m'envoya son pied dans la figure.

Je tombais une seconde fois à la renverse.

Je l'aperçu entre mes cheveux en bataille se relever sans utiliser ses bras et elle s'approchait de moi dangereusement. Autour de nous les combats se poursuivaient. Je vis à la barrière une crinière brune: Hanji assistait à mon massacre apparement.

Je sentis mon coeur se pincer. Je ne voulais pas faire de mal à Hanji en lui montrant à quel point j'étais faible. Malgré la douleur dans mon crâne et dans ma mâchoire, je me relevais tant bien que mal.

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