Chapitre I

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Il faisait nuit noire lorsque Ten ouvrit les yeux. Un atroce mal de tête assiégea son cerveau aussitôt.  Amenant une main à sa tempe, il senti quelque chose de chaud et humide sur celle-ci, et une grimace se dessina sur ses lèvres. Quelques secondes plus tard, il reprit finalement ses esprits, et commença alors à paniquer. Il se redressa et réalisa qu'il était depuis tout ce temps allongé sur un sol plutôt froid, et qu'il faisait toujours nuit noire. Sans aucune lueur ni source de lumière, son sang ne fit qu'un tour. Où était-il ?

Il fronça les sourcils et finit par se lever. Cette seule action lui procura une nouvelle douleur à la tête qui le fit tanguer quelques secondes. Finalement, il se décida à se déplacer, aveuglé par ces ténèbres, il suivit le mur qui l'avait soutenu à son réveil. Aucune nuance, aucune porte ou aucun coin auquel il aurait pu se repérer. Un mur qui semblait infini, et une obscurité bien plus oppressante maintenant qu'il commençait à assembler les souvenirs qui lui revenaient.


Hier soir, il se souvenait être sorti avec quelques amis à lui pour fêter la fin de la deuxième année à l'Université de plusieurs d'entre eux. Ils s'étaient rassemblés dans un bar et avaient même finit leur soirée dans leur club préféré. Ten se souvenait avoir bu quelques verres, mais il savait qu'il n'avait pas dépassé ses limites. Son mal de crâne revenait tambouriner sa tête comme une piqûre de rappel. En sortant de la boite, à l'aube, avec Kun, le seul à être resté aussi tard avec lui, il avait immédiatement appelé un taxi pour son ami qui n'était plus en état de marcher jusqu'à chez lui. Et Ten n'avait d'ailleurs pas franchement l'envie ni le courage de le supporter pour le ramener lui-même.

Le taxi rapidement parti avec Kun à l'intérieur et la course déjà payée, Ten avait simplement décidé de rentrer chez lui à pied. Après tout, son appartement n'était qu'à quelques centaines de mètres et ce n'était pas la première fois qu'il voulait faire le chemin, après une bonne soirée. La route était simple, prendre la première à droite après la boite, continuer tout droit, et prendre la troisième à-

Ten se figea. Il se souvenait. Il n'a jamais prit la troisième à droite. Par automatisme, son corps se mit à trembler, et sa main gauche se plaça une nouvelle fois sur sa tempe humide. C'était du sang, pas tout à fait sec, ce qui voulait dire que la nuit n'avait pas beaucoup avancé. Immobile, le jeune homme sentit son pouls s'emballer et ne savait plus quoi faire. Il était piégé dans la pénombre, avec pour seul souvenir, une terrible douleur à la tête,et une étrange sensation d'endormissement.


Mais alors qu'il s'apprêtait à s'accroupir pour supporter une crise de panique qui arrivait crescendo, une porte s'ouvrit et laissa passer une lumière aveuglante qui fit plisser les yeux de Ten automatiquement. Son cœur s'accéléra encore plus qu'il ne pensait être capable, et entendit aussitôt des bruits de pas résonner. Des pas, mais pas de paroles. On s'avançait vers lui sans un mot. Ses yeux n'étant toujours pas habitués à la lumière, il ne vit pas la personne en face de lui, il sentait simplement une présence hostile juste devant lui. Il déglutit, lui aussi toujours silencieux.


« Suis-moi. »


C'était une voix masculine, et plutôt forte. Ten sursauta lorsqu'elle retentit dans la pièce. Mais il n'eut le temps de rétorquer quoique ce soit, qu'il fut tiré vers l'avant. L'autre l'avait prit par le bras et l'entraîna vers la porte d'où s'échappait encore la lumière. Ils traversèrent et Ten se retrouva sous un faisceau violent de lumière. Il se protégea les yeux avec son bras, et les ouvrit finalement pour découvrir une pièce stérile et immaculée. L'homme qui l'avait emmené ici le lâcha et se posta devant lui. Ten n'osait rien dire, ni bouger. Il était perdu et vulnérable. Aucune idée d'où il pouvait être, ni ce qu'on lui voulait. L'autre le jaugea quelques secondes, en le fixant de haut en bas, puis finit par lui dire :

Y o u r sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant