Chapitre II

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L'odeur d'urine le réveilla brutalement. 

Ten se redressa comme une flèche et sentit une nouvelle fois cette douleur à la tête. Mais cette fois, lorsqu'il y posa sa main, il ne sentit plus de sang. Son nez se retroussa en même temps, et il regarda autour de lui. La dernière fois qu'il s'était réveillé, il ne pouvait rien voir, mais là, c'était différent. Il était allongé sur un lit de fortune dans une minuscule pièce fermée. Un lavabo et une petite table avaient juste la place d'y être installés. Il sentait ses muscles lourds et fatigués, mais il se leva pour essayer, sans vraiment de conviction d'ouvrir la porte.

La main sur la poignée, il essaya de l'enclencher discrètement. Mais rien ne se produisit. La porte resta close. Ten prit une grande respiration, ferma les yeux et essaya de se concentrer, pour ne pas laisser de nouveau la panique l'emporter.


« Ça va aller. »


Mais il ne croyait pas à ses paroles, il ne savait ce qui l'attendait, il ne savait pas ce qu'on voulait de lui, et surtout, il ne savait pas s'il allait rester en vie. Son corps vacilla, il s'effondra contre la porte. La panique l'emporta.

Son cerveau le martelait d'images terribles, des centaines de façon de tuer quelqu'un qu'il connaissait à travers les films qu'il s'amusait à regarder avec ses amis, ou sa famille. Sa famille. Ten pensa à sa mère et son père, tous deux en Thaïlande, qui n'avaient aucune idée de la vie que Ten avait choisi ces derniers mois. Il se mit alors à rire, sous les nerfs à vif.

C'était un idiot. Le plus idiot de tous les idiots qu'il pouvait connaître. Sa main droite s'écrasa sur son front. Une fois, puis une seconde,et encore, sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. C'était juste un idiot. Il s'était pensé malin, à mentir à ses proches qui ne pouvaient pas le suivre jusqu'en Corée du Sud, il avait cru bon de leur raconter des salades, en inventant des études de langues, qui devaient durer un an.

Et maintenant, il était seul, dans un endroit inconnu et qui ne lui voulait pas de bien. Et personne ne pouvait savoir où il était. Ses amis, qui sont en Corée du Sud, vont sûrement penser qu'il s'est réfugié chez lui, comme il le fait de temps en temps, pour souffler un peu. Parce que même s'il adorait passer des soirées entouré, il adorait tout autant ses moments de solitude, où il pouvait simplement respirer et passer son temps à dessiner ou danser, ses deux grandes passions qui l'avaient mené aussi loin de chez lui. Sa respiration devenait erratique, et des gouttes de sueurs perlaient sur tout son corps.


« Hey ! »


Le cœur de Ten loupa un battement. Il avait entendu une voix.


« Hey, le nouveau, pas la peine de pleurer. Tu vas juste faire paniquer les plus jeunes. Alors boucles là. »


Il n'avait pas rêvé. Quelqu'un avait parlé, et s'était adressé à lui. Ten renifla et colla son oreille contre la porte. Il s'exclama :


« Où es-tu ?! Tu sais où on est ? Comment ça les plus jeunes ? On est combien ici ? »


Ten attendit, le cœur battant, une réponse. Mais il n'obtenu que le silence lourd. Ses sourcils se froncèrent. Il ne comprenait pas. Quelqu'un lui avait parlé, pourquoi ne répondait-il pas.


« Eh oh, recommença-t-il, comment tu t'app-

-Fermes la !, rugit l'autre. »

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