2- Que la fête commence...

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Au moment où Severus Rogue se levait de son lit d'hôpital, bien déterminé à fuir ce lieu bondé de monde où l'on ne pouvait dormir tranquille, Hermione Granger était propulsée au fond d'un cachot.

Son front heurta le sol inégal, elle poussa un gémissement étouffé, et ne bougea plus.

Quand elle ouvrit les yeux, elle ne sut dire combien de temps elle était restée inconsciente.
Quelques minutes ?
Quelques heures ?
Une journée entière ?
Elle était perdue.
Elle se redressa maladroitement, essayant de se repérer, se collant aux murs poisseux.
Elle eut vite fait le tour de sa prison, celle-ci ne faisant apparemment pas plus de neuf mètres carré.
Elle serra sa robe de sorcier autour d'elle d'un geste frileux, et se laissa glisser contre une des parois de sa geôle.
Elle ramena ses genoux écorchés sous son menton, appuya sa tête dans ses mains, et se mit à réfléchir furieusement sur la façon dont elle pourrait sortir d'ici.
Les visages de Harry et de Ron assaillaient ses pensées par flashes, lui coupant la respiration. Elle essaya de se ressaisir.
Elle se mit à parler à voix haute, espérant ainsi se rassurer.

- Alors, manifestement j'ai été emmenée par Bellatrix Lestrange, je ne me rappelle plus comment... Je dois donc être dans sa maison, sûrement dans une cave ou quelque chose dans ce goût-là.
Evidemment je n'ai plus de baguette, je n'ai même plus mon sac.
Je suis toute seule ici, dans cette pièce puante, et il faut que je trouve un moyen de sortir d'ici, il le faut...

Mais, loin de la rassurer, sa voix tremblante se mua en un pauvre murmure.
Elle était à bout de forces, et il ne servait à rien d'essayer de faire taire sa douleur en se forçant à réfléchir à autre chose.
Car chacune de ses pensées se dirigeaient tout naturellement vers ceux qu'elle avait perdu.
La boule de douleur qui se formait dans sa gorge enfla, enfla, l'empêchant de parler, lui sciant le ventre.
Elle leva la tête, tenta de déglutir.
Et la boule éclata.
Des larmes chaudes et acides roulèrent sur les joues d'Hermione, glissèrent dans son cou.
Les premières larmes furent silencieuses, discrètes.
Elle appuya sa tête contre le mur, et soudain, de violents sanglots la secouèrent, tandis que, derrière ses paupières closes, apparaissaient les images de sa douleur : le corps de Harry, les yeux de Ron, vides de toute vie.
Jamais plus Harry ne rirait.
Jamais plus il ne couverait Hermione du regard, comme si elle était sa petite soeur. Jamais plus Ron ne l'embrasserait.
Jamais plus il ne la prendrait amoureusement dans ses bras.
Elle était seule, et personne ne viendrait la chercher ici, elle en était convaincue.
Elle s'allongea, repliée sur elle-même, les larmes coulant toujours le long de son cou, sans qu'elle tente de les en empêcher.
Elle cacha son visage de ses mains, et, avec la douloureuse certitude qu'elle allait mourir , elle s'endormit lourdement, l'esprit hanté par des visions cauchemardesques.

Du côté de Ste Mangouste, il régnait une atmosphère électrique dans la chambre occupée par Severus Rogue.
Le médicomage, un jeune homme pompeux et sûr de lui (rappelant parfois Percy Weasley), qui avait la charge du professeur de Potions se tordait les mains, essayant tant bien que mal de contenir sa colère.
Son patient était impossible.
Impossible, et grognon, et froid, et méchant, et moqueur.
Mais malgré le caractère excécrable de celui-ci, le médicomage avait pour ordre de ne pas le laisser sortir.
Ce qu'il tentait vainement d'expliquer au têtu Rogue.

- J'ai, mon cher monsieur, reçu des ordres très clairs, qu'il m'est impossible de trangresser. Vous êtes mon patient, et vous avez beau être vous-mêmes un expert en potions médicales et autre, cela ne vous donne en aucun cas le droit de...

Le regard noir que lui jeta Rogue fut suffisant pour que la voix haut perché du jeune médecin se perde dans sa gorge.
Rogue, debout près de la fenêtre de sa chambre, scruta le visage boutonneux du jeune homme.

Behind His Cold EyesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant