13- Rien qu'un petit effort

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- Comment avez-vous pu arrêter la surveillance des Aurors au domicile des Granger, Shakelbolt ? grondait McGonagall, les poings serrés sur les accoudoirs de son fauteuil.

- Je vous en prie, protestait Nora Largen, secrétaire effrontée du Ministre de la Magie. Les fêtes de Noël ont commencé, et aucun danger n'avait été signalé pendant deux mois... Les Aurors sont des sorciers comme les autres, ils ont le droit de fêter Noël en famille...

- Les Aurors sont censés être des sorciers d'élite.
Et pas des fonctionnaires pressés de rentrer chez eux alors qu'une famille est en danger perpétuel, grinça Rogue.

- Le Ministère n'a pas de leçon à recevoir d'un ancien...

- Attention à ce que vous dites, Largen, intervint Shakelbolt.

- Mais, Monsieur le Ministre...continua la secrétaire, outragée.

- Pas de mais, Largen.
Vous n'êtes encore que stagiaire et vous vous adressez à l'un des hommes les plus courageux de notre époque.

- Laissez-moi rire, Monsieur le Ministre, se moqua ouvertement l'insolente.

Shakelbolt se leva, et se dressa de toute sa hauteur devant l'arrogante jeune femme, qui rougit soudain.

- Mademoiselle Largen, sachez que je ne tolèrerais pas plus de sarcasmes à l'encontre de Severus Rogue.
Vous pourrez vous permettre toutes les moqueries que vous voudrez quand vous serez une sorcière de son niveau.
Ce dont je vous doute capable, ajouta Shakelbolt d'une voix sans équivoque.

Largen sembla se ratatiner sur place.

- De plus, un sorcier digne de ce nom doit savoir reconnaître ses erreurs, les assumer, et essayer de compenser sa faute.
Et de toute évidence, nous avons fait une erreur en permettant à l'Auror Moron de déserter son poste de garde, continua Shakelbolt sans se départir de son calme.
Aussi je vous prierais de ne plus interrompre cet entretien, de quelque manière que ce soit, sinon, je vous le dis en toute honnêteté, je vous renvoie à un poste moins...valorisant, dirons-nous.
Vous, vos remarques impertinentes et votre langue bien pendue.
Est-ce clair ?

- Très clair, Monsieur le Ministre, bafouilla Largen.

Elle voulut se rasseoir sur le fauteuil qui lui avait été prêté, et remarqua avec colère que celui-ci avait été transformé à son insu en une inconfortable et rigide chaise en bois.
Elle leva les yeux, cherchant l'auteur de cette punition, et croisa aussitôt le regard brûlant de Rogue, qui avait un rictus à la fois amusé et vengeur accroché aux lèvres.
Elle serra les dents, et s'assit, prenant bien garde à ne plus lever la tête, sous peine d'être assassinée sur place par les yeux noirs de celui qu'elle avait osé injurier.
Elle se mura dans un silence puéril, et ne bougea plus d'un pouce.

- Bien, reprit Kinglsey.
Peut-être pourrons-nous maintenant discuter normalement, sans autres troubles...

- Au contraire, Shakelbolt, c'était très... divertissant, lança Rogue d'un ton clairement moqueur.
Et il est clair que vous avez fait une erreur, en baissant votre garde et en renvoyant Moron, que seule la crainte du pléonasme m'interdit de qualifier d'imbécile, passer Noël en famille.
Chose que Granger ne pourra désormais plus faire.

Il paraissait s'amuser beaucoup de la situation, tandis que McGonagall avait suivi la joute verbale entre le Ministre de la Magie et sa stagiaire avec effarement.
Elle n'avait jamais vu Kinglsey Shakelbolt montrer une quelconque preuve de colère, et là, elle était clairement ébahie.

- Severus, ça suffit, reprocha-t-elle.

- Comment va-t-elle ? interrompit Shakelbolt en revenant au sujet principal, à savoir Hermione Granger.

Behind His Cold EyesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant