La Face cachée du FFI 2 - Orion sera libre ! [Inazuma Eleven Orion Fanfiction]

Chapitre 42

Seule la Danse Ardente d'Ichinose permit aux Américains de reprendre la balle à la furie en laquelle s'était mué Gouenji. La rage de vaincre du blond était telle qu'elle en devenait quasiment palpable. Il manqua de se lancer à la poursuite du prodige du ballon rond, mais se retint au dernier moment. Il était attaquant, et par conséquent son rôle était de rester prostré près des cages, et d'attendre que ses coéquipiers ramènent la balle jusqu'à lui pour qu'il marque. Pour cette raison, quand bien même cela lui déchirait le cœur de s'éloigner d'Okami, il partit dans la direction opposée à celle de cette dernière, sous le regard approbateur de Kozoumaru, qui l'observait depuis le banc de touche.

- Gouenji est en forme aujourd'hui ! commenta Blacky, qui venait de recevoir le ballon de la part d'Ichinose. Ca tombe bien, car moi aussi !

Elle fit une pointe de vitesse, suivie par sa jumelle, qui n'était jamais à plus de dix mètres d'elle. Okami ne réagit pas aux paroles de sa sœur, focalisée sur le jeu. Même si, bien qu'elle faisait tout pour ne pas y penser, une partie de son esprit restait obstinément concentrée sur sa mère, les actions de Gouenji, et le camaïeu d'émotions que ce mélange lui prodiguait. Elle n'avait pas le droit de perdre, son petit-ami le savait. Pourtant, il jouait comme il n'avait jamais joué.

- Il se moque de ce qui peut m'arriver ? comprit-elle, sentant la colère monter en elle.

- Bien sûr que non, enfin !

Surprise, Okami se retourna vers sa jumelle. La brune ne la regardait pas, mais dans sa gestuelle, dans sa manière de parler, il était évident qu'elle s'adressait bien à l'argentée.

- Il sait parfaitement que t'es capable de gagner sans son aide, et qu'au contraire l'adversité te rend encore meilleure ! Il joue comme ça parce qu'il a confiance en toi !

- Comment ?

Blacky ne répondit pas, trop occupée à tenter de passer Kazemaru. Le défenseur aux cheveux bleus, galvanisés par l'énergie de Gouenji, formait un barrage humain totalement infranchissable. Finalement, la brunette réussit à dégager le ballon, mais Yuki intercepta sa passe à Okami. La rosée regarder l'avant du terrain l'espace d'une seconde, comme si elle hésitait, puis fit la passe à Asuto. La capitaine des Licornes allait s'élancer à sa poursuite, mais sa sœur fut plus réactive qu'elle.

- Reste là, le temps de reprendre le ballon à ce crétin et je reviens !

Ses jambes envahies d'une force nouvelle, Blacky sprinta à nouveau, et talonna Asuto pendant plusieurs mètres. Pendant ce temps, Okami resta plantée sur le terrain, complètement abasourdie.

Que lui arrivait-il ? Cela ne lui ressemblait absolument pas de jouer de cette manière ! Et Blacky ne lui avait jamais donné de tel ordre ! Elle ne lui avait jamais rien ordonné d'ailleurs. D'ordinaire, c'était plutôt l'inverse qui se produisait. Mais ce match-ci, Okami se sentait différente. Elle n'y parvenait pas. Elle ne parvenait pas à faire l'impasse sur ses sentiments comme elle le faisait toujours. Elle ne parvenait pas à empêcher ses doutes d'envahir son corps et de lui bouffer sa confiance en elle.

Comment aurait-elle pu y croire, ne serait-ce qu'une seconde ? Comment pouvaient-ils tous croire en elle comme ils le faisaient ? C'était pourtant évident qu'elle n'avait pas la force de s'opposer à sa mère ! Stella dominait et dominerait toujours sa vie, elle la terroriserait jusqu'à qu'elle ne soit plus de ce monde. Elle contrôlerait chaque pan de sa vie, comme elle l'avait toujours fait. Okami ferait ce qu'elle voulait ; elle n'avait aucune autre alternative. Stella avait raison. Elle n'était capable de rien d'autre.

Elle n'avait pas le droit de perdre !

- Okami !

La voix de Blacky la coupa dans ses réflexions, et cela n'était pas une grosse perte. Pour la première fois de sa vie, Okami laissa ses émotions l'envahir pleinement, et courut vers le ballon envoyé par sa sœur plus vite qu'elle n'avait jamais couru. Une seconde plus tard, la balle était envoyée dans les airs, et l'argentée sautait pour la suivre. Un profond rugissement venant des entrailles de la Terre s'éleva dans l'air, emplissant les spectateurs de sentiments intenses, mais aussi un peu d'effroi. Avant même que quiconque ait le temps de cliquer des yeux, un immense dragon de jais jaillissait de nulle part, et étendait ses ailes derrière la jeune fille, comme pour la protéger. Cette dernière, le regard empli de détermination, frappa le ballon avec toute l'énergie du désespoir qui dominait en elle.