Chapitre 25

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Ils venaient d'atteindre la voiture, haletants, après quelques secondes de course qui leur avaient parues des heures. Adaline avait continué à courir en direction de la maison, pour les clés. Erwan en profita pour s'appuyer un instant, à bout de souffle. La douleur s'était confortablement installée dans ses tempes, et il saignait encore. Inquiet, il jetait régulièrement des regards en arrière par crainte de voir son frère apparaître, comme l'on imagine un monstre sortir d'une forêt.

Adaline réapparut, un sac à dos dans une main et les clés dans l'autre, et manqua de tomber en ratant la marche.

Immédiatement, Erwan s'en voulu. Il ressentait un profond regret, une amertume écœurante à l'avoir impliqué dans ses soucis. A voir l'expression qu'elle affichait, il avait conscience que ces quelques instants hanterait les prochaines nuits de la jeune fille.

A distance, Adaline déverrouilla la voiture.

- Je conduis ! cria-t-elle avant de pousser Erwan pour qu'il aille prendre la place du passager.

Elle semblait en colère.

Erwan s'installa sans répliquer. Mais il était encore rongé de remords. Il fixa alors la jeune fille qui peinait à démarrer la voiture, tant elle était perturbée.

- Je peux partir seul, annonça-t-il d'un ton ferme.

Adaline arrêta toute manœuvre, et cherchant un peu de souffle, elle soupira bruyamment en regardant face à elle, avant d'enfouir son visage entre ses mains. Quand, quelques instants plus tard, elle se redressa pour regarder Erwan, elle souriait. C'était un sourire faux, empli d'ironie.

- Tu t'es vu ? Quelle garantie on a que tu tiennes plus de cinq minutes éveillé ? Comment savoir si tu n'as pas de traumatisme crânien? ...et puis... tu veux me laisser seule avec ce tar... avec ton frère ? dit-elle en tentant de garder un minimum de respect pour un homme qui semblait n'en mériter aucun.

Erwan n'avait pas pensé à cela. Il faut dire qu'il n'avait plus les idées très claires. La jeune fille était sûre d'elle, et semblait avoir une force d'esprit rare. Il lui faisait confiance. Elle voulait l'aider, et devait de toute façon s'enfuir.

- Attends ! cria Erwan avant qu'elle n'accélère vers la sortie.

- Quoi ? S'inquiéta Adaline en pilant avant de jeter des regards d'appréhension autour d'elle.

Erwan sortit de la voiture précipitamment avant de courir en direction de la seconde voiture.

Adaline ne comprenait pas, et lui criait de revenir, pensant qu'il ne savait pas ce qu'il faisait.

Après s'être penché à la fenêtre du conducteur, Erwan se redressa et revint au pas de course. Il se réinstalla, claqua la portière et immédiatement Adaline démarra, en prenant soin de verrouiller les portières, pensant que le jeune à ses côtés avait perdu la raison.

Mais même si Erwan avait appuyé sa tête en arrière et fermé les yeux à cause de la douleur, il tendit fièrement le bras pour faire découvrir son trophée à Adaline.

La jeune fille ne put retenir un rire nerveux en voyant le geste d'Erwan, fier comme un enfant malgré la gravité de la situation. Il montrait les clés de la voiture que son frère avait « empruntée ». Ainsi il ne pourrait pas les suivre.

- Bien joué, dit Adaline en engageant enfin la voiture sur la route.

Erwan ne se souciait pas de la direction à prendre, mais Adaline savait parfaitement où se rendre.

- Dans le sac à dos, il y a de quoi désinfecter, attrape-le il est à l'arrière.

Sans bouger ni ouvrir les yeux, Erwan lui répondu dans un sourire franc.

- Tu as vraiment eu le temps de préparer un sac de survie ?

- Si tu savais ! Ma mère est une experte de la théorie du complot, et nous répète souvent quand on se moque d'elle, que « ce sac n'est qu'une simple précaution, on n'est jamais à l'abri de devoir s'en servir », et ensuite elle nous parle du « temps de nos grands-parents » annonça Adaline en imitant la voix de sa mère.

- Haha, crois moi, j'aurais ris de ce comportement il y a quelques temps, mais aujourd'hui, je peux te dire que ta mère est un génie !

Il attrapa le sac et abaissa le pare-soleil pour accéder au miroir. Il dut retenir un sursaut en découvrant l'état de son visage. Le sang s'était frayé un chemin et avait coulé jusqu'à sa mâchoire. Son œil droit était injecté de sang à cause des coups de son frère, et il avait plusieurs bleus. Il faisait vraiment peur.

Il entreprit alors de nettoyer au mieux son visage, et frottait frénétiquement comme pour tenter de purifier quelque chose.

Dehors, les arbres défilaient. Les quelques instants de bonheur ressentis ces derniers jours semblaient déjà lointains pour Erwan, et il s'efforçait de les encrer en lui, refusant de céder à la panique qui menaçait de s'installer.

Il pleuvait. Le ciel s'était rapidement assombrit. Les gouttes qui tombaient bruyamment sur le toit de la voiture semblaient vouloir rappeler les tristes émotions qui habitaient les deux voyageurs.

Il faut reprendre la route, encore. Et fuir, toujours... pensa Erwan à présent gagné par la lassitude. Puis il pensa à Adaline.

- Tu vas prévenir tes parents ?

Il fit sursauter la conductrice en brisant le silence qui s'était installé depuis de nombreuses minutes.

- Oups, pardon, s'excusa-t-il. Tu... tu penses leur expliquer la situation ?

Adaline sembla un instant se plonger dans ses pensées. Elle n'y avait absolument pas songé. Comment réagiraient-ils ? Préviendraient-ils la police ? Il lui semblait impossible de prédire leur réaction. Il était certain que la situation actuelle ferait écho à la mort de leur fils. Mais comment savoir ce qu'ils en diraient ?

- Aucune idée. Quand tout sera terminé, sans doute.

« Terminé ». Ce mot résonna en Erwan comme un mot empreint de peur, mais aussi de soulagement.  Il voulait que tout s'arrête, mais redoutait terriblement cet instant. Qu'adviendrait-il de sa famille ?

Il sentait que l'antalgique qu'il avait pris commençait à faire effet, laissant ainsi la place à toute la fatigue de s'exprimer. Il ne tarda pas à fermer les yeux, et le sommeil lui ouvrit doucement sa porte, comme pour l'inviter quelques instants à s'échapper de la réalité.

















NDA

Pardon pour le retard.

Au moins ce confinement a l'avantage de me faire revenir vers ce que j'ai trop longtemps délaissé...!

Bon. J'espère que chacun de vous va bien, et que vos familles et votre entourage se porte bien également.

C'est incroyable ... incroyable de se dire que l'on traverse une épreuve de cette envergure. Avancer chaque jour dans ce flou de savoir de quoi demain sera fait est un sentiment perturbant. J'ai parfois l'impression que c'est un rêve, et que la réalité se situe à présent dans notre sommeil... ou alors c'est juste le confinement qui me monte à la tête!

Toujours est-il qu'il faut que je redevienne active sur Wattpad. Je compte aussi faire quelques Tiktok (quoi?! tu ne me suis pas sur Tiktok? mais fonce! et si tu n'aimes pas cette application, c'est tout simplement que tu ne l'as jamais utilisée!), dessiner, peindre, faire des jeux de société (merci le retour chez les parents!), ETC!!!

Prenez soin de vous, et par pitié, restez chez vous.

Courage.

SymptômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant