Chapitre 31

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Adaline gara la voiture, et coupa le moteur.

Le silence régnait.

C'était une nouvelle étape. Ils étaient tous deux conscients que, quelle qu'en soit l'issue, l'aventure qui les liait allait bientôt toucher à sa fin.

- Adaline...

La jeune fille tourna la tête vers Erwan, qui lui prit la main. Ce geste ne manqua pas de provoquer chez elle un léger frisson.

- Je suis désolé, Adaline, continua Erwan.

Mais elle ne comprenait pas. Pourquoi était-il désolé ?

- Je t'ai embarqué dans... un périple dangereux, difficile. Tu n'as pas semblé hésiter à me venir en aide, et pour ça, je ne saurais jamais comment te remercier suffisamment. Tu as un courage hors du commun.

Alors qu'il avait gardé le regard rivé devant lui en prononçant ces quelques mots, Erwan tourna enfin les yeux vers elle. Il sentait ses yeux briller d'émotion. La tristesse se mélangeait à un certain soulagement. Adaline ne manqua pas de le remarquer.

- Erwan...

Elle avait l'affreuse impression que le jeune brun tentait de lui dire adieu. Cela ne lui plaisait pas.

Erwan renifla et reprit.

- Merci Adaline, du fond du cœur.

Puis il lâcha sa main, et sortit de la voiture la tête basse, trop remué par tout ce qu'il ressentait.

Adaline sortit à la hâte, et contourna la voiture. Elle s'arrêta devant Erwan, hésita un instant, et sans lui demander son avis, elle se jeta dans ses bras.

Erwan, d'abord surpris, lui rendit finalement son étreinte. Il avait envie de sourire, mais la profonde douleur qui l'habitait l'en empêchait.

Bientôt, il serait éloigné de tous ceux qu'il aimait. Cette étreinte laisserait en lui un souvenir heureux, et douloureux à la fois.

En sentant les sanglots du jeune homme, Adaline resserra un peu plus fort ses bras autour du torse d'Erwan. Ce qu'il avait vécu était terrifiant. Elle était consciente que rien ni personne ne lui ferait oublier cela.

Il avait posé une main sur ses cheveux, et Adaline aurait aimé voir cet instant durée une éternité.

Mais Erwan se détacha doucement d'elle, essaya son visage humide, et posa ses mains sur les épaules d'Adaline. Ses mains étaient chaudes, et rassurantes.

- Ma sœur nous attend sur la plage, annonça-t-il.

Les yeux d'Adaline s'écarquillèrent lentement. Erwan, s'attendant à cette réaction, poursuivit.

- Je suis désolé de ne pas te l'avoir dit plus tôt. J'avais peur que tu refuses de m'accompagner.

Adaline ne trouvait pas les mots pour lui répondre. Elle était à la fois impatience et terrifiée de la rencontrer. Il lui avait tant parlé d'elle.

Voyant qu'Erwan attendait une réponse, un air inquiet tirant ses traits, elle lui sourit simplement. En secouant doucement la tête, elle lui signifia qu'elle ne lui en voulait pas.

- Viens, lui répondit alors Erwan.

Il attrapa sa main, et l'emmena sur le chemin qui menait à la plage.

Le chemin s'enfonçait au travers d'une forêt.

Adaline levait déjà les yeux. Quelques oiseaux chantaient au loin, et cela offrait un peu de gaieté à cette marche. Elle inspira profondément. Tous les arômes qu'elle sentit alors la firent frissonner. L'iode chatouillait déjà ses narines. Elle tenait la main d'Erwan et continuait à avancer, tout en regardant autour d'eux. Les troncs s'élançaient majestueusement vers le ciel en le dissimulant. Quelques rayons parvenaient à percer au travers des branchages et se déposaient sur la terre.

Les rares passants, qui repartaient en direction du parking leur disaient bonjour en souriant.

Ils marchèrent sur un petit pont en bois. Au-dessous coulait un ruisseau.

Le temps semblait s'arrêter en ce lieu.

Au bout de quelques minutes, Adaline aperçu l'eau bleue au travers des branchages. Et lorsqu'elle arriva en haut de l'escalier qui menait à la plage, plus rien n'eut d'importance que cet instant.

La plage était resplendissante, on aurait dit que la mer l'avait creusée entre les rochers, pour l'isoler du reste du monde.

Au loin, à l'horizon, le soleil terminait doucement sa course en laissant derrière lui un ciel aux milles couleurs enflammées.

Laissant danser son regard sur les nuages orangés, Adaline gravait à jamais cette image dans sa mémoire.

Erwan, à ses côtés, retrouvait un peu d'apaisement. Le sourire et les yeux brillants de la jeune fille le réjouissaient. Il savoura ces quelques secondes à ses côtés, le regard au loin, sa main dans la sienne.

Il avait l'impression d'observer le plus beau coucher de soleil de sa vie, et avait le sentiment qu'il n'en verrait plus avant longtemps.

C'était indéniable, la nature avait une puissance inestimable sur ses émotions.

Mais alors qu'il baissa le regard pour observer les derniers passants remonter l'escalier, ses yeux s'arrêtèrent près d'une vague qui frappait inlassablement le sable.

A cet endroit, laissant les vagues caresser ses frêles chevilles, et le vent agiter ses longs cheveux bruns, une silhouette le regardait.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 04, 2021 ⏰

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