Chapitre 10

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Depuis maintenant plusieurs semaines, Jack et son avocat préparaient leur défense en attente d'une comparution dans les prochains jours. En effet, le dossier élaboré par les experts médicaux, supervisé par Monsieur Fonseca, fut présenté à un juge d'instruction en vue d'étudier et d'analyser cette affaire. L' avocat de Jack a remué ciel et terre auprès de ce même juge afin d'éviter à tout prix à son client la détention provisoire en attente du procès. Ce dernier accepta de ne pas envoyer immédiatement derrière les barreaux le chirurgien abattu.

Maître Clémens, en question, insistera sur le fait que le statut hautement placé de la victime constituera un obstacle supplémentaire au verdict de ce dossier.

- «Vous serez jugé pour homicide involontaire monsieur Perkins. Nous ne devons commettre aucune erreur dans la constitution de notre défense. N'oubliez pas que suite à votre malaise le jour de l'intervention, des prélèvements ont prouvé la présence d'alcool et de stupéfiants à forte doses dans votre organisme. Ce sont des circonstances hautement aggravantes. Il faut à tout prix éviter la prison ferme. De plus, madame Sims, Procureur de la République, était bien évidemment un confrère et parfois même une amie des différents juges susceptibles de vous auditionner, ne le négligeons pas et prenons suffisamment de précautions»

Jack, profondément affecté par ces événements, avait également réceptionné une lettre des services publics. En tant qu'héritier direct de Monsieur Perkins Peter, il était dans l'obligation de s'acquitter de la somme de trois millions d'euros. Son père, immensément fortuné, croulait sous d'invraisemblables dettes et autres crédits non remboursés. La grande majorité de ses biens ont été saisis après son décès afin d'être vendus. Les différents organismes bancaires et autres institutions étatiques se sont alors servis sur les recettes de ces ventes. Pour autant, ces prélèvements demeuraient insuffisants pour les services publics réclamant à Jack cette somme complémentaire.

Jack, endetté, prit l'initiative de vendre certains de ses véhicules afin de réunir la somme demandée. Il terminait de régler la transaction concernant sa Porsche GT directement avec un mandataire spécialisé dans les voitures de luxe et de sport. Une machine de près de 500000 euros.

C'est alors qu'une des femmes de service vint l'informer de la visite de son avocat. Il décida de le recevoir directement dans son bureau disposant de son bar personnel agrémenté d'un magnifique service à whisky en cristal de France.

- «Bonjour Maître Clémens, comment allez-vous? Avez-vous du nouveau?»

- «Bonjour Monsieur Perkins. Je vais bien merci. J'ai croisé dans votre allée un homme entièrement vêtu de noir jusqu'au bout des doigts. Il semblait prendre un certain plaisir, plutôt sadique, à positionner votre Porsche dans un camion entièrement isolé d'une épaisse moquette. Un tel bijou oblige à prendre un maximum de précautions. Mais pourquoi vous séparez-vous de vos bolides?»

Jack, agité, se servit un premier scotch:

- «Compte tenu de ce qui me tombe dessus, en plus des problèmes financiers de mon père, j'ai pris la décision de me séparer de ces attributs qui ne me procure plus aucun plaisir»

Maitre Clémens relevait dans les propos de son client une certaine amertume:

- «Je comprends tout à fait. Ne baissez pas les bras, j'ai reçu en votre nom la convocation au tribunal correctionnel. Nous sommes convoqués ce jeudi à 9h00. Revoyons une dernière fois nos arguments de défense puis préparons ensemble les potentielles questions et interrogations de la partie adverse»

De longues heures éprouvantes et épuisantes pour Jack s'écoulèrent récapitulant l'ensemble du dossier. Il se servit, à plusieurs reprises, des verres de scotch. Maître Clémens commençait à s'agacer. Il craignait que son client, sous les effets de l'alcool, ne prenne cette affaire trop à la légère et ne se concentre pas suffisamment.

Dr PerkinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant