Chapitre 23

10 3 0
                                    

Les jours et semaines passaient, l'hiver s'intensifiait, devenant le pire ennemi de chaque personne exposée au froid et au vent. Un combat de tous les jours, qui affaiblissait de plus en plus Jack.

Suite à un énième refus, pour saturation des différents centres d'hébergements et autres hôpitaux de Farnuca, Jack se sentait démuni et désespéré. Il réalisa, qu'à partir du moment où il était connu des différents centres, il était beaucoup plus difficile d'obtenir une place. Il n'était plus prioritaire et il y avait un nombre invraisemblable d'autres personnes à aider, plus âgées, malades ou avec des enfants..

Les jours suivants furent particulièrement difficiles. Une lutte quotidienne à la recherche d'un toit pour dormir. Il parcourait les grilles de parkings souterrains restées entrouvertes, les bancs publics enveloppé dans une couverture, les cages d'escaliers, les abris de bus, les bouches d'aération et les couloirs du métro...

Un soir, fatigué par une longue marche infructueuse, il mit la main sur un caddie délaissé à un coin de rue. Il sauta sur l'occasion, regroupant ses différents sacs et autres affaires dans ce demi mètre carré métallique. Il approcha le caddie du banc où il avait étendu sa couverture. Il attacha un morceau de fil électrique, trouvé quelques jours plutôt dans un sac de gravats, entre sa cheville et le caddie. Il craignait, à son réveil, que son bien ait disparu.

Il se glissa dans son sac de couchage, généreusement fourni par le dernier centre d'hébergement occupé, compte tenu des températures extérieures glaciales.

Alors que ses paupières, de plus en plus lourdes, le conduisaient tout droit au pays des rêves, une voix dérangeante et grave l'extirpa très vite des bras de Morphée.

- «C'est mon caddie que tu as là mon vieux»

Un individu, corpulent d'environ 1m90, avoisinant allègrement les 120 kilos, se tenait debout, le regard sévère. Jack leva la tête vers le mastodonte qui paraissait encore plus énorme, vu du banc.

Deux autres individus se tenant légèrement en retrait semblaient nerveux, visiblement prêts à en découdre.

Il se leva. Son attention fut aussitôt capté par l'apparence physique des individus et par leur tenue vestimentaire.

Ils avaient tous trois une crête colorée au sommet du crâne, mise en valeur par l'absence totale de cheveux sur les côtés. Ils portaient respectivement d'énormes chaussures noires avec un énorme talon compensé en acier. Des jeans troués assortis à des blousons noirs aux inscriptions gothiques concluaient le tout.

L'homme s'étant adressé à Jack, mâchait énergiquement un chewing-gum.

- «Qu'est ce que tu me donnes en échange mon gars? T'as de l'oseille sur toi?»

Jack, la tête baissée et regardant ses chaussures, répondit timidement:

- «Vous voyez bien quelle est ma situation. Je vous rends votre caddie et vous me laissez tranquille. Entendu?»

- «J'aime pas le ton que tu utilises connard et arrête de me fixer comme ça»

Subitement, les deux autres individus se jetèrent sur Jack, l'immobilisant en lui écrasant le visage sur le banc glacial, appuyant avec l'un de leur genou. Ils commencèrent à fouiller dans ses diverses affaires, cherchant le moindre objet, même avec la plus insignifiante valeur, mais surtout à la recherche d'argent ou autre carte de crédit.

- «Putain, il a que dalle»

hurla un des agresseurs.

- «Prends-lui sa pièce d'identité, ça pourra toujours servir»

Dr PerkinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant