Chapitre 29

6 3 0
                                    

Chris, particulièrement tendu, repensait aux propos de Mickaël, un des coordinateurs sociaux. Il est la seule personne ayant vu Jack, la veille, quitter précipitamment la salle des machines, après avoir entendu d'inexplicables hurlements.

- «Je le vis quitter précipitamment la salle, comme s'il était poursuivi par un danger quelconque. Il prit avec hâte la direction des toilettes. C'est à ce moment-là que je vous ai donné l'alerte»

Chris, soucieux, prit momentanément la défense de Jack:

- «Sans doute, sommes-nous face à une pure coïncidence. Nous n'avons retrouvé aucun outil. Il ne dispose d'aucunes connaissances ni compétences dans l'entretien et la réparation d'une telle machine. C'est un ancien médecin. Je vais tout de même le questionner sur la raison de sa présence, ainsi que sur les hurlements entendus. Merci Mickaël pour votre témoignage»

Jack se réveilla après une longue nuit de sommeil ininterrompue et réparatrice. Il y a bien longtemps qu'il n'avait pas dormi de manière si profonde. Il repensait, allongé dans son matelas confortable, à la scène de la veille. Il ne réalisait pas encore s'il avait inventé toute cette histoire dans un profond rêve ou s'il s'agissait d'une réalité effrayante.

En milieu de matinée, après un brin de toilette, il apporta une énième vérification rassurante de ses yeux et de ses mains, il reçut la visite de Chris. Il le convia à le suivre dans son bureau, désireux de le questionner sur l'étrange scène survenue la veille.

Jack eut alors une confirmation immédiate sur la véracité des événements passés. Son cerveau sélectionnait déjà les réponses les plus adéquates et vraisemblables, à des questions plus que gênantes.

Il pénétra dans un étroit bureau sombre où une désagréable odeur de tabac froid sembla s'échapper abondamment à l'ouverture de la porte. Une discrète fenêtre laissait entrer quelques rayons, trop timides, d'un beau soleil d'hiver. Chris, à priori gêné par cette obscurité, actionna le vieil interrupteur, dégageant un faible surplus de luminosité.

Il invita Jack à s'asseoir et lui proposa un café de sa vieille machine. Sirotant un café amer, il fut immédiatement questionné fort judicieusement.

Il lui demanda successivement s'il avait vu ou entendu des personnes à proximité de la salle de la chaufferie hier soir.

Jack, préoccupé par les événements, préféra ne rien lui révéler. Il jugea qu'il ne le connaissait pas suffisamment et apprit à ne pas faire confiance aux premiers égards.

Chris savait parfaitement qu'il lui cachait la vérité, fondant son jugement sur le témoignage de Mickaël. Il décida de ne pas influencer ses propos et de ne pas aller plus loin dans cette discussion inutile. Il congédia poliment son invité, ne laissant rien transparaître et le raccompagna jusqu'à la porte.

Une fois sorti, Chris s'assit derrière son bureau bancale et cassé sur un angle. Il relativisait fortement la gravité des événements. Après tout, la chaudière est réparée et il ne manque personne ce matin à l'appel.

C'est alors que quelqu'un frappa à sa porte. Un technicien tout de gris vêtu, portant fièrement à la poitrine le nom de son employeur, se tenait face à lui. Il peinait sous le poids de son énorme sacoche abondamment outillée.

Ils se dirigèrent vers la salle de la chaufferie. Après quelques minutes de démontage et de ruminement, le technicien se redressa, se grattant l'arrière de la tête.

- «C'est à rien y comprendre. La sonde dysfonctionnelle et non communicante est parfaitement opérationnelle. C'est tout à fait impossible. Elle était grillée et portait même des traces de combustion. Tout a disparu. Il y a forcément eu une intervention extérieure qui justifierait la logique des choses»

Dr PerkinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant