Chapitre 43

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Jack roulait au pas traversant la petite agglomération où résidait Samantha. Leur inquiétude allait grandissante constatant que les habitants avaient déserté les lieux, n'hésitant pas à abandonner leur maison et une majorité de leurs biens personnels. Un calme anormal et préoccupant régnait dans les rues résidentielles. Pas de tondeuses ni de nettoyeurs haute pression trop bruyants, aucuns cris d'enfants, pas d'âmes qui vivent.

Tous deux constatèrent également que certaines portes d'entrées étaient ouvertes, renforçant davantage leur crainte. Les autorités avaient mis en garde la population sur le fort risque de vandalisme et de cambriolage. Samantha craignait alors qu'elle ait été victime, elle aussi, d'un tel «viol».

Sur les directives de Samantha, il orienta la Toyota vers une allée verdoyante juxtaposant une charmante maison ton pierre. Une magnifique toiture ardoisée et des volets brillants d'un rouge basque du plus bel effet agrémentaient cette belle construction malgré l'obscurité persistante.

Elle fut profondément soulagée voyant la porte d'entrée intacte et fermée.

Il immobilisa la voiture. Alors qu'ils se dirigeaient vers l'entrée principale de la maison, ils furent brusquement effrayés par une silhouette s'approchant d'eux au pas incertain et semblant tituber. Jack eut immédiatement une effrayante pensée ou vision. Cette silhouette titubant vers eux était probablement celle d'un zombie contaminé par un virus extraterrestre. Il tenterait de les attaquer afin de les contaminer à leur tour, ainsi le sort de l'humanité serait fixé.

C'est alors qu'une voix diminuée, portant le poids des années, mais familière les appela.

- «Madame Hopkins?» demanda Samantha.

Madame Hopkins est la doyenne du village. Elle connaît et répand tous les ragots. Elle prend un certain plaisir à les déformer un tant soit peu. Cela fait maintenant plus de 35 ans que cette veuve habite sa petite maison dans ce village qu'elle affectionne plus que tout. Elle déteste qu'un étranger de passage vienne critiquer son petit havre de paix.

Restée silencieuse, Samantha réitéra sa question:

- «Madame Hopkins, que s'est-il passé ici? Il n'y a plus personne?»

Appuyée sur une vieille béquille rouillée, elle répondit vélocement:

- «Tous des lâches. Ils ont préféré fuir les ténèbres et l'apocalypse grandissant. Personne ne pourra me forcer à quitter ma maison avec mes souvenirs. C'est Peter qui l'avait construite de ses propres mains. Si je dois mourir, je veux que ce soit entre mes murs, vous comprenez?»

Samantha préféra faire rentrer ses convives à l'intérieur et préparer une tisane réconfortante avant de poursuivre cette discussion.

Tous trois assis dans le salon, une tasse à la main, Samantha interrogea de nouveau madame Hopkins:

- «Que voulez-vous dire par apocalypse? Les médias parlent d'un phénomène météorologique éphémère»

Sirotant une succulent tisane, elle posa la tasse, tremblante, sur la table basse:

- «Ne soyez pas naïve ma chérie. Vous croyez encore aux âneries des journalistes. Ils nous disent ce que l'on veut entendre. Vous n'avez pas entendu parler de la terrible explosion survenue à L'institut AVE à Seattle?»

Embarrassés, Samantha et Jack se regardèrent discrètement préférant ne rien dévoiler immédiatement.

Elle répondit donc négativement à la question de la vieille dame.

Alors elle continua:

- «Il y a forcément un lien entre cette explosion et cette profonde obscurité nous envahissant subitement. Ils sont connus pour leurs étranges expérimentations et autres découvertes. A force de jouer avec le feu, ils ont dû tirer sur une corde sensible et le résultat est sous nos yeux. J'ai toujours détesté cet institut. Et Peter aussi d'ailleurs. Des témoignages lui avaient avoué la présence d'engins extraterrestres dans leurs locaux»

Dr PerkinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant