Dr Perkins

Chapitre 16

Son avocat l'informa, que suite à un recours déposé auprès du conseil de l'ordre des médecins, il reçut une dérogation permettant à Jack d'exercer dans le milieu hospitalier, néanmoins sans pouvoir occuper un poste de médecin. Il pouvait prétendre à un poste d'infirmier ou d'aide soignant.

Son avocat termina la brève discussion par ces paroles:

- «C'est une opportunité Monsieur Perkins. J'entends bien votre déception mais vous devez rebondir et saisir ce tremplin inespéré. De plus, une de mes connaissances au sein du centre hospitalier de Farnuca est d'accord pour vous rencontrer afin d'intégrer l'établissement pour un poste d'infirmier au service cardiologie. Je vous laisse ses coordonnées, il attend votre appel»

Raccrochant, il réalisait qu'une telle bonne nouvelle ne lui était pas arrivée depuis fort longtemps. Un bref sentiment de bien-être monta en lui apaisant ses douleurs physiques et mentales.

Puis il repensait à son horrible cauchemar et regardait avec soulagement ses phalanges intactes. Il prit ensuite la direction de la salle de bain afin de s'assurer de la présence de son organe buccal et de ses dents. Il était profondément soulagé de constater qu'il ne lui manquait aucun de ses membres. Néanmoins, les douleurs persistaient et il remarqua au moment d'ouvrir sa bouche qu'il saignait de l'une de ses dents. Il n'accordera pas plus d'importance à ce détail, il préférait penser et préparer son prochain entretien.

Le lendemain matin, Jack appela le chef du service en question et un rendez vous fut fixé pour le surlendemain à 8h00. Il resta perplexe compte tenu du rendez-vous matinal. L'obligation de se lever si tôt l'excitait mais l'angoissait également. Il pensait que le chef avait très certainement fixé cette heure pour le tester et s'assurer que les réveils matinaux ne constituaient en aucune façon un obstacle à leur future collaboration.

15 jours plus tard, Jack commençait sa période d'essai avec une boule au ventre et des traits tirés, signe de sa fatigue solidement ancrée au plus profond de lui. La directrice des ressources humaines, conjointement au chef de service, avait souligné l'apparence négligée et fatiguée de Jack. Néanmoins, il était parvenu à les amadouer grâce à des arguments professionnels solides et persuasifs. Il posséda en lui systématiquement une faculté à convaincre les gens et à les faire avancer dans sa direction. Son ex-femme était l'unique exception à la règle.

Il intégra donc, en ce lundi matin, le service cardiologie de l'hôpital de Farnuca, le plus grand du pays. Une véritable institution. Jack était en binôme avec Harry, un infirmier d'une trentaine d'années avec une belle expérience de plusieurs années au sein de l'établissement et du même service. Jack cerna rapidement son collègue et repéra immédiatement dans ses yeux son addiction pour des produits illicites. par ailleurs, le chef de service avait demandé à Jack de se méfier de son collègue. Irréprochable professionnellement parlant mais peu fréquentable.

Après quelques semaines de travail, ils devinrent tous deux complices dans leur travail. Une complémentarité efficace et productive s'installa dans leur binôme.

Néanmoins, Jack continuait de s'alcooliser quotidiennement. Des retards à répétition venaient mettre de l'ombre à une belle rigueur et conscience professionnelle.

Harry et Jack commencèrent également à se voir en soirée afin de boire un verre ensemble. Ils relataient alors leurs mésaventures quotidiennes. Harry parvenait à se procurer divers produits stupéfiants. Il proposait systématiquement de les partager avec son nouvel ami et collègue. Ce dernier, depuis quelques mois, n'avait plus toucher à la drogue et pensait s'être débarrassé de cette addiction.

Un soir, fortement alcoolisés, profitant d'un match de football ennuyant, ils s'injectèrent une dose de morphine dérobée par Harry à l'hôpital. Les shoots devenaient de plus en plus fréquents. Une dépendance dissimulée et dangereuse grandissait de jour en jour.