"J'ai différents ien-cli pour différents verts"
?: Abir tu peux y aller, t'as terminé ton service !
Je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille et soupire avant d'enlever mon tablier. J'ai enfin terminé. Faut dire que le restaurant est souvent rempli le soir donc les services sont intensifs.
Je vais jusqu'au vestiaire et remet mon ensemble Nike en vitesse avant de saluer mes collègues, qui eux, n'ont pas encore fini.
Je me dirige ensuite vers l'arrêt de bus, et attends moins de cinq minutes avant qu'il n'arrive. J'ai de la chance de pas avoir finis trop tard aujourd'hui, ça m'évite d'appeler quelqu'un pour qu'il vienne me chercher vu qu'aujourd'hui je suis pas venue en voiture. Je mets donc mes écouteurs sur les oreilles en attendant d'arriver aux Beaudottes.
Lorsque j'arrive à mon bâtiment, plus précisément dans le hall, je vois que les TDM sont toujours là, et que mon frère est avec eux. J'ai remarqué que depuis pas longtemps, il traîne avec eux, je le soupçonne même de trafiquer. C'est dommage, 24 ans et plus aucun avenir dans le propre. J'ai vu comme c'était dur de sortir des vices de la rue alors j'me fais pas trop d'idée.
On se regarde dans les yeux et il détourne le regard le premier, comme à chaque fois. Il sait qu'il me déçoit, mais notre relation n'en est pas moins fusionnelle.
Je rentre à l'appartement et découvre mon père, endormi dans son fauteuil, comme chaque soir. Je souris doucement et m'accroupis puis je le secoue lentement, pour pas le brusquer.
-Baba..baba, réveille toi..
Il fronce les sourcils en grognant mais finit par ouvrir les yeux et me regarde.
Baba: Abir ? Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je suis rentrée plus tôt, et toi tu t'es encore endormi dans le fauteuil.
Baba: L'émission était bien aussi.
Je roule des yeux en l'aidant à se relever.
-Tellement bien que tu dormais ?
Baba: Orh, laisse-moi.
Je ricane et l'emmène jusqu'à sa chambre.
Baba: Il est où Samir ?
-Hum..il est en bas avec ses amis.
Baba: Oh, dis lui de pas trop traîner, il est tard.
-T'inquiète pas, bon, rendors toi.
Baba: Bonne nuit ma fille.
-Bonne nuit baba.
Je ressors de la chambre et ferme la porte derrière moi.
J'enfile mes claquettes puis prends mes clés avant de redescendre dans le hall. J'aurais pu lui envoyer un message, mais j'ai vu que son bigo était sur la table de la cuisine alors bon..
J'arrive dans le hall et le parcoure des yeux. Il a pas l'air d'être là. Je vais donc vers un gars qui fume une cigarette.
-Eh, t'as pas vu Samir ?
Il baisse la tête vers moi et souris bizarrement.
?: T'es sa pute ?
Je fronce les sourcils et recule en le voyant s'approcher de moi.
-Euh nan.
?: Tant mieux parce que t'es grave bonne.
Je finis par me heurter à quelque chose de dur, ou plutôt quelqu'un.
?: Tu f'rai mieux de t'casser Younes.
Younes: Pourquoi ? Tu veux te la garder pour toi c'est ça ?
?: J'vais pas me taper la sœur de mon pote.
Je fronce les sourcils. Samir m'a dit qu'il parlait pas de moi à ses potes et qu'il l'a jamais fait, alors comment ce gars est au courant. C'est pas un secret national hein, mais c'est intriguant.
Younes finit par partir et j'en profite pour me retourner vers mon "sauveur".
-Merci.
?: J'allais pas te laisser te faire violer.
Il reste impassible, mais j'vais pas vous cacher qu'il est vraiment très beau.
-Comment tu sais que je suis la soeur de Samir ?
?: T'inquiète. Tu cherches ton frère ?
-Ouais, tu l'as vu ?
?: Il est devant le bat' j'crois.
-Ok, merci..
?: Walid.
-Merci Walid. Moi c'est-
Walid: Abir, je sais.
Il me sourit légèrement et repart sans que j'ai eu le temps de dire quoi que ce soit.
Je hausse les épaules et trouve mon frère devant le bâtiment, comme il me l'avait dit. Il parle avec un gars et je le vois sortir un sachet de poudre blanche tandis que le gars en face de lui sort de l'argent. Je secoue la tête et comme la porte claque derrière moi, ils se rendent compte de ma présence.
Je me retourne pour partir et tape le code avant d'entrer.
Samir: Abir attends !
Je ne l'écoute pas et me dépêche de retourner dans l'appartement. Il arrive deux minutes plus tard et viens me trouver dans la cuisine.
-Depuis combien de temps ?
Il soupire face à mon ton glacial.
Samir: Deux semaines.
Je soupire et ferme les yeux avant de quitter la pièce.
Samir: Abir..
-Non, c'est bon stop.
Je referme la porte de ma chambre avant qu'il ne puisse y entrer et me dépêche d'aller dormir. J'veux plus penser à tout ça.
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