« J'ai tendance à penser à toi quand je ride »
Ma vie est une routine sans fin en ce moment. Je me lève, je vais en cours, je rentre, je bosse, je mange et je dors. Je sais même pas si j'ai eu des réponses aux CV que j'ai envoyé un peu partout, et pour tout vous dire, j'ai un peu la flemme de regarder. Mon père s'en sort plutôt pas mal en ce moment, et Samir rapporte assez d'argent (même s'il est sale), pour qu'on subvienne à nos besoins quelques temps. J'approuve pas du tout ce qu'il fait, mais je dois avouer que c'est utile dans les moments de crise. Et puis il a appris ce qu'il s'était passé avec Walid, alors il me laisse tranquille pour le moment. Tant mieux.
Je descends du bus, après avoir fini ma journée, et n'ai qu'une idée en tête, prendre un bon bain chaud. Il fait tellement froid en ce moment que je me demande si on parle encore de réchauffement climatique.
Lorsque j'arrive près de mon bâtiment, j'aperçois Walid au loin, assis sur un muret avec ses potes. J'ai pas forcément envie de le croiser alors je décide de passer par derrière, en priant pour ne pas me faire remarquer. Une confrontation maintenant, c'est pas la meilleure chose qui puisse arriver.
Je rentre chez moi, capuche sur la tête, et je croise quelques potes de mon frère et de Walid, qui ne semblent pas faire attention à moi plus que ça, ce qui me rassure un peu.
En vrai, je sais même pas si Walid veut me parler, tout ce que je sais, c'est que j'ai absolument rien fait de mal, et que c'est à lui de s'excuser.
Lorsque je franchis la porte de mon appartement, j'enlève tout mon attirail de survie au froid, et souffle un bon coup. Putain mais comment ils font pour vivre au Groenland au juste ?
Je prends des gâteaux dans le placard de la cuisine et vais m'installer sur le canapé. J'allume la télé et tombe sur les Totally Spies. J'esquisse un sourire en coin en me rendant compte que c'est mon frère qui regarde ça.
Mon père arrive et s'assoit dans son fauteuil, sous mon regard interrogateur.
-T'es pas au travail ?
Baba: Non, je suis rentré plus tôt aujourd'hui.
-D'accord. Baba, si t'avais des problèmes au travail, tu me le dirais hein ? Il me regarde, l'air attendri.
Baba: Mais oui, bien sur ma fille.
Je hoche la tête et continue de manger, pensant qu'il a fini, mais il me fixe toujours. Je fronce les sourcils et tourne à nouveau la tête vers lui.
-Oui ?
Baba: Ça va les cours pour toi en ce moment ?
-Euh oui, j'ai bientôt mes partiels donc je révise à fond.
Baba: C'est bien..
Je hausse un sourcil.
-Baba, t'as un truc à me dire ?
Baba: Et avec Walid ? Tout va bien ?
-Hum..oui, enfin..
Baba: Abir.
-Ok, ok, disons qu'on est un peu en froid en ce moment.
Baba: Pourquoi ?
-Il a eu des propos assez blessants envers moi.
Baba: Et vous en avez pas parlé ?
-Non, on s'évite. Enfin, c'est plutôt moi qui l'évite.
Baba: Pourquoi ça ?
-J'en sais rien, j'ai pas envie de lui parler.
Baba: Si c'est lui qui a été blessant, c'est plutôt à lu de t'éviter, par honte.
-Il fait aucun effort, c'est comme si ce qu'il s'était passé était sans importance.
Baba: Alors toi, vas-y.
-Hein ? Mais j'ai rien fait !
Baba: Oui, mais on est d'accord que ce n'est pas terminé entre vous, si ?
-Non, non, enfin, je crois pas.
Baba: Et bien dans ce cas, montre lui que tu peux passer au dessus de ça, que tu es plus mature que lui.
-Ouais, c'est vrai..
Baba: Bah qu'est-ce que tu attends alors ? Vas-y !
-Quoi, maintenant là ?
Baba: Oui, pourquoi tu as autre chose à faire ?
-Euh..
J'voulais prendre un bain, mais il va pas me lâcher si je dis oui.
Baba: Aller, vas-y.
Je fais la moue et me lève pour aller remettre mes chaussures. Mon téléphone vibre à ce moment là. Je le sors de ma poche et hausse les sourcils.
Walid:
Tu peux sortir de chez toi ? Faut que j'te parle.
Il m'enlève une épine du pied, tiens.
« Je ne suis pas celui que tu crois »
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𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 | Maes
Fiksi PenggemarJe ne t'ai jamais menti en te disant « je t'aime ». 𝐀𝐛𝐢𝐫 𝐱 𝐖𝐚𝐥𝐢𝐝