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« Et quand j'la complimente elle m'dit que j'la cheb »

Je sors du bâtiment, clés dans les mains, et plisse les yeux pour essayer de voir Walid, dans l'obscurité. Je le vois au loin, joint dans la bouche, ce qui me fait rouler des yeux. Je m'approche de lui en mettant ma capuche et m'arrête devant lui.

-Salut..

Walid: Salut..

Il commence à marcher vers le parc à côté des Beaudottes, et m'incite à le suivre, ce que je fais, sans un mot.

On arrive à un banc, toujours dans le silence le plus complet, et on s'assoit. Il écrase son joint sous sa basket, et se tourne vers moi.

Walid: J'suis désolé. Je sais pas c'qui m'a pris de te parler comme ça, comme si t'étais fautive. En aucun cas la tenue qu'tu portais était provocante, j'étais juste archi énervé et je m'en suis pris à toi sans raison, juste parce que t'étais avec moi. Pardon.

J'esquisse une légère grimace.

-J'suis désolée aussi, peut-être que ce que ton pote a dit-

Walid: C'est pas mon pote.

Je roule des yeux.

-Bref, ce qu'il a dit était hyper impoli et il méritait de se faire casser la gueule, j'ai pas mieux parlé que lui. Rien de tout ça serait arrivé si je m'étais un peu mieux exprimé. J'étais juste crevée, et il me lâchait pas alors..

Walid: Même si t'avais bien parlé, j'lui aurais cassé la gueule. D'où il parle comme ça même ?

Un sourire discret prend place sur mon visage, sans que je puisse le contrôler.

-Tu sais, je croyais que t'en avais rien à foutre qu'on se parle plus, j'étais grave déçue.

Il me regarde à présent, en faisant les gros yeux.

Walid: Tu déconnes ? J'avais peur de m'faire remballer, parce que te connaissant, t'en es grave capable. J'savais pas comment t'aborder pour m'excuser, alors j'ai rien fait.

-Quand tu m'as envoyé un message, j'allais t'en envoyer un aussi, pour qu'on s'explique.

Walid: C'était pas à toi de faire le premier pas, c'était à moi.

-Ouais, mais j'en, ai parlé avec mon père, et il m'a conseillé de me montrer mature et de m'expliquer avec toi.

Walid: Attends, ton père est au courant de c'qui s'est passé ?

-Pas de tout, juste qu'on était en froid. Et il a un peu joué le psy, j'avoue.

Il me sourit, puis saisit mon visage, collant sa bouche à la mienne. Nos lèvres se mouvent l'une contre l'autre, laissant juste entendre nos respirations dans le froid de l'hiver. Il colle ensuite son front contre le mien en soupirant.

Walid: Tu m'as manqué.

-Toi aussi. Beaucoup.

Il se détache de moi et pose ses mains sur mes joues, me forçant à le regarder dans les yeux.

Walid: Abir, je t'aime.

Je me fige, m'attendant à tout, sauf à une déclaration de ce genre.

-Moi aussi je t'aime Walid.

Il m'embrasse longuement le front et m'invite à me lever. On marche dans le parc, main dans la main, en se racontant tout ce qu'on a manqué dans la vie de l'autre, pendant cette semaine où nous étions séparés.

?: Walid, c'est toi ?

Il s'arrête et écarquille les yeux, me faisant froncer les sourcils.

Walid: Luna ?

La jeune femme en face de nous lui saute dans les bras en rigolant, alors il me lâche la main.

Ok, c'est qui celle-là ?

Luna: Oh mon dieu, comment tu vas depuis le temps ?

Walid: Hum..ça va, et toi ?

Luna: Plus que bien.

Je me racle la gorge, vu qu'ils ont l'air d'avoir oublié ma présence, et les deux se tournent vers moi.

Walid: Oh, euh, Abir, j'te présente Luna. C'est mon ex.


« Pour séduire les filles tout peut marcher sauf être un garçon bien »

𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 | MaesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant