« Ma chérie, pourquoi tu t'inquiètes ?
Amina: Tu penses que j'peux m'inscrire à The Voice ?
Je grimace et m'affale à côté d'elle, sur mon lit. Elle regarde ses ongles avec tellement de concentration que je me demande si elle se rend compte de ce qu'elle vient de dire.
-C'est une vraie question ?
Elle pose son regard sur moi et fronce les sourcils.
Amina: Bien sur que oui. Elle retourne à sa contemplation, un sourire orne son visage, en tout cas si j'suis prise, j'choisis Florent Pagny direct !
-Attends, tu rigoles ? Il manque plus que les lunettes et on dirait le gars de KFC.
Amina: Orh, t'abuses. Il est sexy.
-T'es complètement barrée, c'est pas possible autrement.
Amina: Mais nooon. C'est juste les barbes sur les hommes, ça m'fait grave un truc.
J'émets un gloussement. La porte de ma chambre s'ouvre sur mon père, qui me regarde en souriant.
Baba: Benthi, tu peux aller acheter du riz et du jus ? Y en a plus. Je peux pas y aller, j'ai rendez-vous chez le médecin.
-Ouais, d'accord.
Il m'embrasse le front et s'en va.
-Tu m'accompagnes ?
Amina hoche la tête et se lève, en baissant son débardeur, qui était légèrement remonté.
Elle vient avec moi jusqu'à la chambre de mon frère, où je dois prendre de l'argent. Il laisse trainer des billets partout alors autant se servir.
Je commence à fouiller partout, mais m'arrête vite, en grimaçant.
-Nan mais je rêve, pourquoi y un string sous son lit putain ?
Amina: Nan, jure !
Elle s'approche de moi et se penche pour mieux regarder.
Amina: C'est abusé, il baise des meufs ici ? J'pensais grave il les emmenait dans des caves ou j'sais pas quoi là.
Je secoue la tête en rigolant, et continue de chercher jusqu'à trouver.
-Bingo.
Je sors un billet de dix euros, et nous filons hors de l'appartement.
-Je pense que je vais aller voir la mère de Nabil.
Amina: Ah bon ?
-Ouais, c'est vraiment super dur pour elle. Je pensais être au plus bas, mais en fait il y a pire.
Amina: En plus, ça fera 3 mois dans deux jours.
-Ouais, c'est pour ça que je vais y aller je pense. Le père de Nabil est plus là depuis un bail, donc sa mère est seule avec sa fille, la p'tite sœur de Nab'.
Amina: J'savais pas qu'il avait une reuss lui.
-Et bah si. C'est juste qu'il en parle pas trop. Elle a 14 ans, donc en vrai, elle est pas trop en âge de trainer avec nous tu vois.
Amina: Ouais c'est sûr. Et elle s'appelle comment ?
-Nayla. Une vraie frappe, j'te jure.
Amina: Waah, j'kiffe son prénom. Mais si elle est belle, j'comprends pourquoi il en parlait jamais.Les gars d'ici, que ce soit des 2006 ou qu'elles soient nées en 88, tant qu'elles sont belles ou bonnes, ils vont sauter d'ssus comme des charognards.
-C'est ça leur problème putain.
Amina: Attends, baisse toi !
Elle attrape mon poignet et me tire jusqu'à un buisson, où elle me fait m'accroupir. Je la regarde, blasée.
-Euh, tu m'explique ce qu'on fait là ?
Amina: Parle moins fort, y a Walid là-bas avec une meuf.
Je fronce directement les sourcils et cherche à mieux voir. Je vois du coin de l'œil, le sourire moqueur de ma copine.
Amina: Tu l'as remballé et tu joues la meuf jalouse maintenant ?
-Oh, ta gueule.
J'arrive enfin à les voir. Ils sont plutôt loin, mais assez proches pour que j'arrive à les distinguer un minimum. Il a les mains sur sa taille, et elle a les bras enroulés autour de son cou. Elle est grave belle putain.
Amina: Si ça s'trouve c'est juste sa sœur.
-Nan, sa mère m'a montré des photos, elles ressemblaient pas à ça ses sœurs. Et puis d'où tu tiens ta reuss comme ça wesh ?
Amina: T'as rencontré sa mère ?!
-Ouais, mais ça date maintenant. Bon chut, j'me concentre.
Amina: Imagine ils s'embrassent.
Mon visage se renfrogne, sans que je puisse le contrôler.
-Nous porte pas l'œil.
Amina: Orh, ça va. Je fais juste des suppositions.
-Mouais. Bon, viens on bouge. En vrai, on a pas à s'cacher. On va chercher des trucs pour mon père. Mais on va bien passer à côté de lui.
Amina: Pourquoi ?
-J'sais pas, inch'Allah ça lui fait un truc.
Elle glousse mais me suit.
Je l'ai remballé donc normalement j'ai rien à dire, mais j'sais pas, ça m'fait grave un truc. C'est super désagréable putain. J'aime pas.
Et ça m'fait avoir des idées bizarres pour qu'il ressente pareil que moi, à cet instant. Qu'est-ce qui cloche chez moi ?
Lorsqu'on passe à côté d'eux, ils se détachent l'un de l'autre. Je croise le regard de Walid, et reste accrochée quelques secondes, sans pour autant parler.
Alors c'est à ça qu'on en est réduit maintenant ?
Se conduire comme des étrangers.
« Nous deux c'est du passé »
Instagram:_luvaney
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𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 | Maes
FanfictionJe ne t'ai jamais menti en te disant « je t'aime ». 𝐀𝐛𝐢𝐫 𝐱 𝐖𝐚𝐥𝐢𝐝